la colère de Dieu.

Publié le 8 Mars 2015

la colère de Dieu.

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La colère divine désigne la séparation d’avec Dieu que le pécheur s’inflige par son impénitence. Elle n’indique pas un attribut divin, mais l’état de celui dont le péché ne peut être pardonné par la miséricorde et la justice de Dieu parce qu’il demeure dans son péché.

un moine osb+

“ La colère de Dieu est réservée pour la fin ”
(Dominica III in Quadragesima)

 

 

Dieu peut-il se mettre en colère ?

 

Non, car la colère est une passion, et Dieu est impassible. De plus, il est miséricordieux. Par conséquent il ne peut être coléreux. Or, saint Paul nous parle aujourd’hui de la colère de Dieu : « Que nul ne vous abuse par de vaines raisons : ce sont bien de tels désordres – fornication, débauche, cupidité – qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui résistent ». Dans la lettre aux Romains, il dit plus généralement : « La colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice » (Rm 1,18).

Jean Baptiste disait aussi : « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; qui refuse de croire au Fils ne verra pas la vie ; mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jn 3,36). Comme nombre de prophètes avant lui, il annonçait la colère de Dieu : « Il disait donc aux foules qui s'en venaient se faire baptiser par lui : "Engeance de vipères, qui vous a suggéré d'échapper à la Colère prochaine » (Lc 3,7) ?


Si Dieu ne peut se mettre en colère, comment comprendre de telles affirmations ?

 

La colère divine dont parle l’Écriture Sainte se distingue de la miséricorde et de la justice. Par sa miséricorde, Dieu prend en pitié sa créature qu’est l’homme. C’est pourquoi il a envoyé son Fils pour le sauver de ses péchés. Par sa justice, Dieu fait aussi miséricorde, car il est juste en pardonnant à sa créature dont il connaît la faiblesse. Saint Anselme disait : « Quand tu pardonnes au pécheur, tu es juste : car cela te convient ! ». Dieu est parfait, et il est donc juste qu’il puisse tout pardonner.

Nous, nous sommes imparfaits, et il est normal que nous ne sachions pas toujours pardonner comme Lui. Au contraire nous nous mettons facilement en colère contre les fautes d’autrui, moins ou peut-être jamais contre nos propres manquements. On les excuse plus facilement. Dieu n’agit pas ainsi. Lorsque le fils prodigue revint après ses nombreux péchés, le Père ne se mit pas en colère, mais l’accueillit à bras ouverts : il a tout pardonné à son fils repenti, quoi qu’il eût fait. Le fils aîné, lui, se mit en colère, ne voulant pas la miséricorde mais le châtiment, fruit de la colère : « Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer » au festin préparé pour son frère repenti (Lc 15,28).

 


Par l’image de la colère divine, la Bible entend souligner l’absolue incompatibilité entre la sainteté de Dieu et le péché. La colère divine désigne la séparation d’avec Dieu que le pécheur s’inflige par son impénitence. Elle n’indique pas un attribut divin, mais l’état de celui dont le péché ne peut être pardonné par la miséricorde et la justice de Dieu parce qu’il demeure dans son péché.

 

C’est en ce sens qu’il faut comprendre ce que dit saint Paul : « Par ton endurcissement et l'impénitence de ton cœur, tu amasses contre toi un trésor de colère, au jour de la colère où se révélera le juste jugement de Dieu » (Rm 2,5). C’est cet endurcissement qui provoqua la colère de Jésus contre les pharisiens : Il promenait « sur eux un regard de colère, navré de l'endurcissement de leur cœur » (Mc 3,5). En somme c’est l’homme qui suscite la colère de Dieu, c’est lui qui en est l’auteur, par son endurcissement.


En s’attirant la colère de Dieu, le pécheur attire sur lui le châtiment : « Du fait qu'un homme en colère est porté à châtier, on appelle colère, par métaphore, le châtiment divin » (I,3,2,ad2).

Mais cette colère, ce châtiment, est réservé pour le dernier jour (cf. Apocalypse).

Ici-bas, c’est le temps de la patience miséricordieuse : « Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Mt 5,44s).

 

Il répand les effets de sa bonté sur tous, sans distinction. Il nous faut donc devenir « imitateurs de Dieu ».

 

Rédigé par un moine osb+

Publié dans #spiritualité

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