"Regarder, c'est aimer." dans les pas de ste Thérèse.
Publié le 14 Octobre 2015
"Ils viennent de la grande épreuve. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau »
Il se peut que nous nous trouvions si "stupides", à certaines heures, si languissants, que nous ne sachions pas lever les yeux sur cet adorable Maître.
Patience, qu'il nous suffise alors de savoir qu'il nous regarde. Saint Jean de la Croix a dit quelque part: " Quand Dieu regarde, c'est toujours d'un regard d'amour". et saint Thomas nous enseigne que le regard d'amour de Dieu ne suppose pas la bonté dans celui sur lequel il tombe, mais qu'il la met. Je ne sache rien de plus consolant quand on se voit si impuissant sous le poids de sa misère.
N'est-ce pas ce regard, qui, tombant sur Pierre dans la cour du grand prêtre, fit jaillir de son coeur une source de larmes, qui convertit la pécheresse de Magdala, et découvrit Nathanaël sous le figuier pour en faire un disciple.
Cependant, il y a des jours où les soucis terrestres nous pressent si forts, où nous sommes si préoccupés du sort d'une âme en péril, d'une vie en danger, si écrasés par la disparition d'un être cher, si accablés par la fatigue ou la maladie, que nous sommes alors vraiment incapables de nous soustraire à l'emprise de ces sollicitudes et de ces souffrances.
Eh bien! faisons oraisons avec elles, et par elles toujours aux pieds ou sur le Coeur de Notre-Seigneur.
N'est-ce pas Lui qui a calmé les flots en furie, qui a guéri le fils du centenier, qui a ressuscité la fille de Jaïre? N'est-ce pas Lui encore dont la grâce peut toucher et ramener nos chers égarés? Ces âmes que nous ne pouvons atteindre , qu'elle soient là, en nos coeurs angoissés, toutes proches de Celui qui peut tout et les aime plus que nous.
Nos absents, ceux qui nous ont quittés pour la Patrie, ne cherchons pas à écarter brutalement leur souvenir, retrouvons-les plutôt dans le ciel de notre âme:
"Là où est le Roi, on dit qu'est la cour, et la chose est de toute évidence... A coup sûr, les partisans d'un tel Roi ne l'abandonnent point. Ils se tiennent, au contraire, tout près de lui, et, pleins de charité comme ils le sont, lui recommandent nos intérêts ."
" Ils paraissent morts aux yeux des insensés," mais ils vivent en ce Dieu que nous possédons au plus intime de notre être. Cette affaire si épineuse, si compliquée, où notre pauvre esprit se débat en vain, traitons-le avec Celui qui sait, qui voit, qui peut tout, attendons de Lui avec calme la lumière et la décision qu'il convient de prendre... Cette souffrance aïguë, amère peut-être, qui nous empêche de nous recueillir pour vaquer aux saints exercices de l'amour, jetons-là aussi dans le Coeur du divin Ami: n'a-t-elle pas été sienne, d'ailleurs, au jardin des Oliviers?
Il n'est pas de calice qu'Il nous présente qu'il n'ait bu Lui-même. Regardons un instant notre douleur, nos griefs en son Coeur agonisant, et voyons comment il les endure.
Nos souffrances nous reviendront toutes transfigurées.
Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux,