dimanche de gaudete
Publié le 12 Décembre 2015
" Je suis la voix qui crie: A travers le désert rectifiez la route du Seigneur ."
La joie.
Nous autres chrétiens, nous devons nous réjouir, nous avons même toutes sortes de raisons d'être joyeux: tel est le message de l'Eglise au troisième dimanche de l'Avent.
Jusqu'ici, on a toujours cru que la joie et la gaieté étaient le lot des gens dépourvus de piété, des mauvais sujets qui font toutes sortes de tours. Mais que tous les chrétiens, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, malades ou bien portants, doivent être des gens joyeux, voilà ce que beaucoup de gens ne savaient pas, et ceux qui le savaient vivaient comme s'ils l'ignoraient.
Aujourd'hui l'Eglise nous le dit expressément et on ne saurait assez le répéter,. Dès la porte du sanctuaire, elle nous annonce;" Réjouissez-vous dans le Seigneur. Je vous le dis encore une fois, réjouissez-vous."
Mais, sainte Eglise notre Mère, ne vois-tu donc pas la misère de ces milliers de malheureux qui n'ont pas un morceau de pain? Ne vois-tu pas la misère des âmes qui donne pourtant de si grands soucis? Ne vois-tu pas la persécution des chrétiens en tant de pays? Peut-on alors se réjouir?
L'Eglise nous répond: Mes chers enfants, je vois tout cela, je connais mieux que vous toutes les misères. Mon coeur maternel ressent toutes les souffrances qui sont infligées à mes enfants et celles que mes enfants me préparent.
Pourtant j'ai le droit de me réjouir et je vous appelle à la joie. Pourquoi? Parce que vous êtes les enfants de Dieu, parce que Jésus-Christ est votre frère, parce que le ciel est votre patrie. Combien de temps dure la vie terrestre? Elle passe comme un mauvais rêve. Parce que dans le ciel, nous serons riches, heureux, beaux, bien portants et que cette vie durera éternellement.
Ah! sainte Mère Eglise, sommes-nous tentés de dire, la vie terrestre est bien pénible et elle dure si longtemps et le ciel et si loin. Qui sait? ... Ici nous sommes pris et l'Eglise peut nous répondre:
" Savez-vous, mes enfants, pourquoi vous ne pouvez pas parvenir à la véritable joie du christianisme? C'est parce que vous n'avez pas une foi forte, profonde, pleine et vivante.
Croire, c'est risquer, je vous le concède volontiers.
La colombe de la vie éternelle est posée sur le toit du ciel, le passereau de la pauvre vie terrestre est dans votre main.
Or la foi consiste à laisser ce passereau s'enfuir de votre main pour aller retrouver la colombe sur le toit. Seul le christianisme vivant, celui qui a conscience de la vie divine, qui a assez de foi pour abandonner le bien terrestre et l'échanger contre la vie éternelle, seul ce vrai et authentique christianisme peut parvenir à un véritable état de joie. C'est à cette joie chrétienne et à cette foi chrétienne que vous appelle aujourd'hui notre Mère l'Eglise:
" Réjouissez-vous sans cesse, je vous le dis encore une fois: Réjouissez-vous. "
dom Pius Parsch
Chers frères et sœurs,
"Gaudete in Domino semper - Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur (Ph 4, 4). C'est par ces paroles de saint Paul que s'ouvre la Messe du III ème dim, qui est par conséquent appelé dimanche "gaudete".
L'apôtre exhorte les chrétiens à se réjouir parce que la venue du Seigneur, c'est-à-dire son retour glorieux, est certaine et ne tardera pas. L'Église fait sienne cette invitation, alors qu'elle se prépare à célébrer Noël et que son regard se dirige toujours davantage vers Bethléem. En effet, nous attendons avec une espérance sûre la deuxième venue du Christ, parce que nous avons connu la première.
Le mystère de Bethléem nous révèle le Dieu-avec-nous, le Dieu qui est proche de nous, pas uniquement au sens géographique et temporel. Il est proche de nous parce qu'il a en quelque sorte "épousé" notre humanité. Il a pris sur lui notre condition, en choisissant d'être comme nous en toutes choses, excepté le péché, pour nous faire devenir comme Lui.
La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude : Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie, comme un ami et un époux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l'épreuve, dans la souffrance même, et elle ne reste pas à la surface, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en Lui sa confiance.
Certains se demandent, mais cette joie est-elle encore possible aujourd'hui ?
La réponse est donnée par la vie d'hommes et de femmes de tout âge et condition sociale, heureux de consacrer leur existence aux autres ! La bienheureuse Mère Teresa de Calcutta n'a-t-elle pas été, à notre époque, un témoin inoubliable de la vraie joie évangélique ? Elle vivait chaque jour au contact de la misère, de la déchéance humaine, de la mort. Son âme a connu l'épreuve de la nuit obscure de la foi, et pourtant elle a donné à tous le sourire de Dieu. Nous lisons dans l'un de ses écrits : "Nous attendons avec impatience le paradis, où il y a Dieu, mais il est en notre pouvoir d'être au paradis dès ici-bas, et dès ce moment-ci.
Être heureux avec Dieu signifie aimer comme lui, aider comme lui, donner comme lui, servir comme lui" (La joie du don, Paris, Seuil, 1975).
Oui, la joie entre dans le cœur de celui qui se met au service des petits et des pauvres. Dieu établit sa demeure chez celui qui aime ainsi, et son âme est dans la joie.
Si, en revanche, on fait du bonheur une idole, on se trompe de chemin et il est vraiment difficile de trouver la joie dont parle Jésus.
Telle est malheureusement la proposition des cultures qui mettent le bonheur individuel à la place de Dieu, une mentalité dont l'effet emblématique se trouve dans la recherche du plaisir à tout prix, dans la diffusion de l'usage des drogues comme fuite, comme refuge dans des paradis artificiels, qui se révèlent ensuite totalement illusoires.
Chers frères et sœurs, on peut aussi se tromper de chemin à Noël, confondre la vraie fête avec celle qui n'ouvre pas le cœur à la joie du Christ.
Que la Vierge Marie aide tous les chrétiens, et les hommes à la recherche de Dieu, à parvenir jusqu'à Bethléem, pour rencontrer l'Enfant qui est né pour nous, pour le salut et le bonheur de tous les hommes.
Benoît XVI