(2) lectio divina : Regem venturum Dominum, venite adoremus.

Publié le 16 Décembre 2016

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" Quand je saurais me faire craindre, j'aimerais mieux me faire aimer. "

    Pour Alphonse XIII roi d'Espagne sa seule ambition était de recevoir le surnom de bon .

   Quelle bonté, quelle clémence pourront-elles jamais se comparer à l'ineffable bonté de notre Roi? Avec le Sauveur Jésus la suave bénignité d'un Dieu est apparue dans le monde! Apparuit benignitas et humanitas Salvatoris nostri Dei (TiT; III, 4)

Qu'il nous parait aimable ce petit Enfant divin dénué presque de tout, couché sur la paille humide, exposé au froid et aux tempéries de l'hiver! Quel mystère d'amour, quel prodige d'abaissement que cette étable de Bethléem!  De cette couchette de paille qu'il prend pour berceau, de  cette pauvre grotte qu'il va choisir pour sa première demeure parmi nous, Jésus nous appelle tous à lui. Il ne fait exception pour personne, pour aucun peuple, pour aucune condition de la société. Bien plus, il appelle à lui le malheureux pécheur aussi bien que le juste: à tous les hommes de bonne volonté, il apporte la paix et le salut.

Voilà ce que continuent à proclamer, à travers les âges la présence eucharistique du Christ Jésus au milieu des enfants des hommes, et les bienfaits et les secours sans nombre dont il nous comble à chaque instant par les mains de la Sainte Eglise.

En présence de tant d'amour, quel coeur pourrait demeurer insensible?

' Qui n'aimerait en retour celui qui nous a aimés de la sorte? Sic nos amantem quis non redamaret?  "

   D'après une légende d'Ecosse, le chevalier Douglas, fidèle à une voeu qu'il avait fait à Robert Bruce, prit le coeur du vaillant chef après sa mort, l'enveloppa dans un linge de soie, le plaça sur son coeur et partit ensuite pour Jérusalem, où il devait déposer au pied du Saint Sépulcre le coeur de son royal ami.

   Douglas quitte son pays d'Ecosse, il traverse la mer, il passe la France, il passe les Pyrénées. Or, le coeur de Bruce posé sur le coeur de Douglas opérait des merveilles.

   Un jour, après de longues marches, le chevalier s'arrête, épuisé. Il s'assied sur le bord de la route: ses yeux sondent les horizons fuyants, la lassitude l'envahit et la nostalgie le prend. Il regrette la patrie qu'il a quittée; il rêve à ses chères montagnes d'Ecosse, aux lacs d'azur, aux paisibles hameaux de son pays. Et il veut retourner sur ses pas, c'est-à-dire commettre la forfaiture d'oublier son serment.

   Alors le coeur de Bruce se met à battre plus précipitamment sur le coeur de Douglas.. Le chevalier reprend courage, il continue sa marche; et toujours ainsi, à chaque fois que la défaillance se faisait sentir, le coeur de Robert Bruce, par des battements plus précipités, ranimait le courage de son ami.

   Douglas traverse encore d'autres pays, portant sur son coeur le précieux trésor. Arrivé à une grande plaine, où des chrétiens étaient écrasés par les Maures, le coeur du roi d'Ecosse excite l'héroïsme du chevalier. Douglas ramasse une épée, s'élance sur son cheval, pousse la charge contre les mécréants et ramène la victoire sous le drapeau des chrétiens. Et ainsi, à chaque difficulté, à chaque danger, jusqu'à ce qu'enfin, arrivé à Jérusalem, il put ensevelir pieusement le coeur de son royal ami.

Nous avons mieux ! Nous avons le coeur même d'un Dieu, le coeur du Roi Jésus. Notre Maître est tout-puissant, infiniment juste, infiniment bon.

Gardons avec un soin jaloux son Coeur sur le nôtre, et nous ne connaîtrons, dans notre pèlerinage terrestre, ni la crainte, ni les fatigues, ni le découragement. Et ce même coeur qui aura ici-bas embaumé notre route et soutenu nos forces, ce coeur adorable fera nos éternelles délices dans la Jérusalem céleste.

Voilà celui que nous attendons. Veni Domine Jesu !

Regem venturum Dominum,

venite adoremus.

(invitatoire de l'Avent)

  

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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