pax vobis
Publié le 29 Décembre 2016
"Mes années fuient avec rapidité, et je m'avance en un chemin par lequel je ne repasserai plus. "
(Job. XVI, 23)
bonne année, bonne santé et le Paradis à la fin de nos jours.
Cette année qui n'est plus, a-t-elle donc été pour nous bonne et heureuse? C'est le voeu qu'on a formé pour nous, lorsqu'elle a commencé. Ce voeu s'est-il réalisé? Est-ce un souvenir agréable? Hélas non, le souvenir qui nous en restera est un souvenir pénible , attristant.
Hélas! dans cette année si courte que d'évènements, que de changements, que de renouvellements! ... de ces évènements qui nous touchent de plus près, de ces évènements de famille, plus importants que la vie politicienne et que lie une communauté d'intérêts et d'affections. Ah! dans ce court espace de temps, que de maisons où le deuil est entré avec la mort, ici faisant des orphelins, là changeant les plus heureuses alliances en tristes veuvages, ailleurs rendant inconsolables des coeurs privés des plus chers objets de leur tendresse ! mais aussi
Que de joies, que de grâces reçues, et aussi que de baptêmes, de mariages heureux. Que de vocations religieuses et sacerdotales y ont trouvé aussi leur aboutissement. Tel jeune regardant, qui a pris la décision radicale de la vie monastique et qui affronte maintenant la dureté de l'hiver. Là aussi telle vierge consacrée.
Que de retours durant cette année de la miséricorde. Si un président a gracié une seule femme, combien de pénitents n'ont-ils pas été graciés par le seul Jésus. Ne soyons pas ronchonneux, grognons, mais joyeux dans le Seigneur.
N'y regardons pas que les attentats meurtriers, la vie politique, les guerres où l'on entendrait fréquemment plus que cette seule réflexion :" quelle année pourrie ! "
ce qui serait un obstacle pour nous, à remercier le Seigneur de tous les dons reçus par son Eglise. Restons dans l'action de grâces pour l'année écoulée.
Mais après avoir pleuré surtout l'année qui vient de disparaître, saluons maintenant celle qui s'avance.
Les voeux du monde! on en sait quelque chose de leur hypocrisie où on vous dit "bonne année" parce qu'on ne peut pas dire autre chose, mais on en pense pas un mot et cinq minutes après la moindre crasse qu'on pourra vous faire, il n'y aura aucune hésitation.
L'année ne sera bonne que si la paix de Jésus règne dans notre patrie, dans nos coeurs, avec nous-mêmes, dans nos maisons: pax vobis! Que cette paix soit avec nous: pacem meam do vobis, non pas la paix que le monde ne peut donner, parce qu'il ne la connait pas, mais la paix apportée par Jésus sur la terre et annoncée par les anges aux hommes de bonne volonté; paix qui est le fruit de l'innocence, le partage du coeur pur, d'une conscience sans reproche . Soyons les artisans de cette seule paix véritable même si certains ne sortiront jamais de leur monde fermé et obscur pour faire un seul pas de réconciliation vers vous et qu'aucune paix ne soit possible tant leur entêtement reste décisif et sans appel.
Aux manifestations de l'impiété contemporaine, opposons la profession publique de notre foi.
A la démoralisation éhontée, opposons la dignité de notre vie.
A la désertion de l'église, opposons notre assiduité à la fréquenter.
A la profanation du dimanche, opposons la sanctification complète de ce jour.
Aux opinions, aux rivalités, aux antipathies qui froissent et divisent, opposons la charité chrétienne qui écarte les conflits et procure l'union des esprits et la paix des coeurs.
C'est le jour des souhaits; eh bien! souhaitons au peuple égaré de voir l'abîme où on le pousse, ..
Puisse cette nouvelle année commencée, continuée et terminée dans cette paix, nous conduire, à travers beaucoup d'autres années semblables, à ces années éternelles et bienheureuses où un jour enfin, nous recueillerons pour jamais dans la joie ce que nous aurons semé dans les larmes.
Pax vobis! Te Deum laudamus.