Rorate Caeli Desuper : l'attente.
Publié le 16 Décembre 2016
Attente faite d'incertitude et de crainte, c'est ainsi que nous pouvons nous représenter les sentiments du peuple juif. La nôtre est toute de confiance et de tendresse. Avec quelle ferveur ne chantons-nous pas Rorate Caeli desuper, et nubes pluant justum. Celui que nous attendons, celui qui va venir, c'est l'Enfant de Bethléem, si grand à la fois et si petit, que sa seule pensée nous remplit de bonheur.
Ne croyons pas que cette attente ne comporte aucun devoir de notre part. Nous n'avons pas le droit de rester inactifs jusqu'à ce que vienne le désiré des nations. Précisément parce que nous savons qui il sera, nous avons à lui préparer une demeure moins indigne de Lui. Nous voulons pour l'Enfant-Dieu, un logis où il puisse résider avec joie: établissons-nous dans la pureté, dans la paix, dans la charité.
Quelles sont les qualités de notre attente? Que pouvons-nous offrir à l'Enfant-Jésus, lorsque, dans quelques jours, nous célébrerons à nouveau l'anniversaire de son entrée en ce monde. Les bergers de Béthléem lui apportèrent le lait de leurs brebis, la toison de leurs moutons; ils lui présentèrent leurs plus beaux agneaux. Les mages, venus de l'Orient lui offrirent, l'or, l'encens et la myrrhe. Que lui donnerons-nous, nous les vieux chrétiens, les descendants de tant de générations croyantes qui ont, avant nous et comme nous, attendu le retour de Noël?
Ces jours d'attente sont des jours d'incomparables grâces. Volontiers nous nous imaginons que la nature se prépare à recevoir le Sauveur. Les hommes seraient-ils les seuls à ne pas disposer leurs âmes? Les évènements nous permettraient de le craindre: avec émotion, nous relisons au martyrologe romain, à la veille de Noël, que, lors de la naissance de Jésus, le monde entier était dans la paix: toto orbe in pace composito.
Et voici qu'autour de nous s'élève maintenant de toutes parts le cliquetis des armes, la tragédie d'Alep, la persécution de tant de chrétiens, nos propres animosités contre l'Eglise, contre le pape, pas un seul jour où le pape ne soit pas attaqué voir ridiculisé.
Est-ce le bruit qui convient pour accueillir le Prince de la paix?
Parmi tant de faveurs que nous avons à solliciter du Seigneur qui va venir, il n'en est peut-être pas que nous devions implorer avec plus d'ardeur que le don de la paix. Faisons donc en sorte que nos âmes soient pacifiées, qu'elles ignorent toutes les rancunes et toutes les haines surtout avec ceux avec qui nous partageons au fond les mêmes valeurs, avec qui nous avons les mêmes aspirations. Tel est le voeu de ce blogue..
Ainsi notre attente sera bénie de Dieu et le Maître pourra établir sa demeure en nos esprits.
Prions pour nos malades, les gens isolés, ceux que la solitude accable, tout ceux pour qui Noël ne sera qu'un jour comme un autre, ceux que la vie a détruit et qui n'ont plus une once d'espérance. Pour l'Eglise, le pape, notre évêque, nos abbés et tous nos moines.
Prope est iam Dominus, venite, adoremus.
dom Placide.