de la vertu de justice

Publié le 12 Janvier 2017

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La justice vient d'un mot latin (jus), qui signifie droit. On a emprunté à cette expression la vertu de justice parce que cette vertu nous fait rendre à chacun ce à quoi il a droit.

On donne parfois au mot justice un sens beaucoup plus large. Il sert pour désigner la pratique de toutes les perfections ensemble. Ainsi Saint Pierre nous dit que, " morts au péché, nous devons vivre à la justice.' (IPetr. II, 24) c'est-à-dire réunir en nous toutes les vertus dont se compose la vie chrétienne. Ainsi encore, l'Ecriture appelle souvent du nom de justes les  personnes assidues à observer, non seulement les prescriptions du droit, mais encore toutes les lois divines. Car, à vrai dire, l'homme résolu à pratiquer le droit ne peut se permettre aucune faute. Toute faute, en effet  offenserait d'une manière ou d'une autre, les droits de quelqu'un, tout au moins les droits de Dieu.

Nous entendrons ici la justice dans son sens restreint: c'est-à-dire, non pas comme une vertu d'ensemble et comprenant toutes les autres, mais comme une vertu particulière consistant essentiellement dans le respect du droit.

Nous touchons là à un sujet souverainement opportun. La notion et le caractère sacré du droit n'ont peut-être jamais été, parmi les peuples civilisés, aussi généralement oubliés ou méconnus qu'ils le sont aujourd'hui dans nos pays. surtout dans certains milieux.

Les attentats contre le droit, avec leurs différentes variétés, se sont multipliés dans des proportions effrayantes. Tous les jours nous en voyons le résultat, encore récemment, sur internet. Ou autre exemple,  (usurpation des droits des moines: - droits d'auteur -  (sic) "la musique est à tout le monde," on ne se demande plus si le bien est à soi, on en fait des vidéos en veux-tu en voilà;  le travail de quelqu'un sur tel site, on le vole sans scrupule, copié collé, ce qui n'exige pas beaucoup de travail, et  qui ne doit pas causer beaucoup de fatigue à l'intelligence, téléchargements illicites  de films ... etc la liste est longue .

Ils ont aussi revêtu toutes les formes, des mieux dissimulées aux plus effrontées, des plus adroites aux plus violentes. Certains en sont  experts, il ne faut pas aller bien loin pour le voir,   La légendaire honnêteté de nos aïeux ne sera bientôt plus qu'un souvenir..

D'où vient ce retour déplorable aux moeurs de l'ancienne barbarie? Il vient sans doute de l'éducation que reçoit la jeunesse: éducation dépourvue de tout frein moral quelque peu sérieux; des progrès de l'irréligion; Toutes ces causes de ruine morale ont enlevé aux masses populaires la peur du crime, le sens de la justice, le respect du droit.

On appelle droit, dit Saint Antonin, le pouvoir légitime de faire quelque chose ou d'exiger quelque chose.

- Oui ! le droit est un pouvoir. Il s'agit là évidemment d'un pouvoir moral. Ce pouvoir peut n'avoir point la force voulue pour s'exercer, (autorité de la pensée unique)  et par suite, se voir condamné à l'impuissance; il n'en est pas moins un droit.

droit légitime.

S'il n'était point légitime, loin d'être un droit, il irait contre le droit.

Enfin c'est le pouvoir de faire ou d'exiger quelque chose. Tout homme en effet, possède avec les droits dont il usera en agissant lui-même, des droits qu'il exercera en faisant agir d'autres personnes.

Nos droits ne sont pas tous d'égale importance, ou si vous l'aimez mieux d'égale valeur. Les uns sont essentiels et les autres accessoires.

Les droits essentiels sont ceux dont la possession assure l'intégrité même et le développement normal de la personne humaine. Tels le droit à la vie, le droit à l'emploi , le droit aux moyens de subsistance, le droit à la vérité, à l'honneur, à la vertu, le droit à la création et à l'éducation d'une famille, et autres de même sorte. Ces droits tiennent à la nature de l'homme. On peut dire qu'il les apporte en naissant.

(à suivre)

addendum d'un de nos lecteurs.

Le problème est, à mon sens, plus radical encore.

Dire que l'on a oublié le caractère sacré du droit aujourd'hui plus qu'avant est vrai et faux. Vrai parce que pour les juristes il n'y a plus ni droit naturel, ni droit divin. Faux parce qu'on a jamais autant divinisé le droit, paradoxalement, qui est partout, qui a tout envahi, puisque les enfants ont même "droit", désormais à ne pas recevoir de fessée. Le droit est au-dessus de tout. C'est même lui qui fait la morale : si c'est permis, c'est que c'est bien (avortement, mariage homo, etc.). Il y a même le droit dit "d'ingérence", qui permet d'aller casser la gueule à des peuples qui ne veulent pas de notre bonne démocratie vertueuse.

La question, à mon avis plus profonde, est celle-là : pourquoi le droit occupe-t-il une telle place ? Parce que la notion de "dû", dans la société de consommation, a remplacé celle de "don". On n'a plus que des "droits à" : des droits à l'affection, des droits à la différence, etc. Mais on ne sait plus ce qu'est donner, gratuitement, sans esprit de retour, pour ne rien recevoir éventuellement, ou pour recevoir moins qu'on a donné. Quand on "donne", prétendument, et qu'on ne reçoit rien en retour, on peste, on s'indigne, on se révolte, on agresse. Parce qu'en réalité, on n'a rien donné. On a "livré" quelque chose dont on attend un "dû", une récompense, un prix payé. Ca, ça pourrit c'est vrai, l'esprit des enfants, mais ça pourrit tout le monde. Le don, c'est la gratuité, la condition des amitiés ; le dû, c'est la revendication permanente, l'agression de tous contre tous, l'esprit de vindicte.  

Pour moi, c'est là le fond du problème.

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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