rechercher Jésus . St Bernard.

Publié le 10 Janvier 2017

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Rappelez-vous comment  vous gémissez, comment vous êtes embrasé, avec quelle ardeur vous cherchez celui qu'aime votre âme, et consumé d'amour, vous désirez jouir de sa présence; comment tantôt vous le caressez, tantôt vous vous laissez aller à la douce indignation qu'excite en vous votre désir qui s'enflamme davantage encore Tantôt vous vous plaignez du retard, tantôt vous dites que l'on vous méprise; une fois vous avouez que vous êtes indigne d'être visité, et en une autre occasion la bonté dont vous avez fait l'expérience si souvent vous donne une sainte hardiesse. Ne pouvant plus maintenant attendre davantage, vous vous efforcez de vaincre le bien-aimé qui retarde trop, en luttant, en pleurant pour ainsi dire avec lui. Quelles sont alors vos larmes? Quels sont vos gémissements? Quels sont vos soupirs et vos accents? Tantôt vos yeux, chargés de pleurs, se lèvent vers le ciel, avec des lamentations parties du fond du coeur; tantôt vos bras et vos mains s'étendent vers le séjour chéri; tantôt, en frappant votre poitrine, vous accusez la pesanteur de votre âme. Vous proférez en cet état des paroles qui n'ont pas de commencement ou pas de fin, qui n'ont pas d'enchaînement ou de liaison égale, qui ne suivent pas les règles de quelque langage particulier; quelquefois la voix répond à l'affection, et l'amour vient une fois encore interrompre la parole.

Certes l'aimable Jésus se réjouit d'être vaincu dans un combat semblable, et tout heureux des instances d'une âme si aimante, il se glorifie devant les anges qui l'entourent. La voix de la tourterelle a été entendue dans notre terre. (Cant. III,4)

C'est dans la terre des vivants que la voix de l'âme embrasée se fait ouïr, et le parfum très agréable d'un désir si ardent qui la consume embaume toute la cité de Dieu.

Aussi pour vous, comme dans la caverne d'Elie, passe d'abord l'esprit grand et fort qui renverse les montagnes et brise les rochers, mais le Seigneur n'est pas dans cet esprit. Et après l'esprit la commotion, mais le Seigneur n'est pas dans la commotion. Et après la commotion le feu, mais le Seigneur n'est pas dans le feu. Et après le feu, le souffle d'une faible haleine: là se trouve le Seigneur . (III Rois, XIX, 14)

Alors le feu d'un désir s'enflamme, et l'âme commence une lutte singulière avec Dieu, jusqu'à ce que le souffle d'une douce haleine, touchant tendrement l'affection en pénétrant dans le coeur, impose silence à toutes les pensées, à tous les mouvements, à toutes les occupations qui le distendent, à toutes les paroles, jusqu'à ce qu'il élève l'âme jusqu'aux portes de Jérusalem; et le bien-aimé si longtemps cherché, si souvent prié, si ardemment désiré, le plus beau des enfants des hommes, regarde et l'invite à venir recevoir ses embrassements:

Levez-vous, dit-il, hâtez-vous, mon bien-aimé, et venez."

(Cant. II, 13)

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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