Carême 2017 " Papa, qu'il fait bon en vous!"
Publié le 23 Février 2017
Jésus embrassant les enfants: je ne vois pas de plus beau symbole de ce bonheur divin qu'il promettait. A l'entendre, à peser tous ses mots, le royaume de Dieu apparaît comme un lieu, semble-t-il puisqu'on y entre.
Mais le royaume de Dieu, c'est aussi, c'est d'abord, à ce qu'il dit, une invitation qui nous est faite et à laquelle il faut répondre avec une confiance de petits enfants. Pour tout concilier, je dirais que le royaume de Dieu est comparable à ce geste paternel des deux bras étendus pour appeler le petit enfant et pour le recevoir.
Celui-ci accourt, se jette dans ses deux bras ouverts et goûte un vrai bonheur ensuite à se sentir pressé contre la poitrine de son Père . Les petits de Palestine que Jésus serra sur son coeur eurent-ils comme un pressentiment qu'ils étaient dans les bras d'un père, de l'unique père, le Père céleste?
" Papa, qu'il fait bon en vous!" murmurait un petit enfant qu'un orage avait surpris en pleine campagne avec son père et que celui-ci cachait entièrement sous son vêtement pour l'abriter contre lui. De sentir battre me coeur paternel, de se trouver bien au chaud en dépit de la pluie qui faisait rage autour, c'était pour l'enfant une béatitude.
La béatitude parfaite pour les enfants de Dieu que nous sommes par vocation, c' est aussi de retourner au Coeur divin qui nous a créés et qui est pour nous en définitive l'unique source de vie et de félicité.
La pauvre vie et les misérables félicités d'ici-bas nous séduisent trop malheureusement.
Nous oublions la béatitude parfaite, objet de notre espérance, but de notre pèlerinage, pour nous construire au bord de la route des fantômes de paradis. Toujours déçus tôt ou tard et contraints de quitter ces abris de fortune, toujours nous recommençons à nous arrêter. Alors que nous devrions cheminer sans cesse, comme le recommande saint Paul, vers la demeure que Dieu a bâtie lui-même, disons mieux qu'il nous a simplement ouverte, puisque c'est son propre sein qui sera notre demeure éternelle. La parole du Père céleste à l'arrivée de ses fidèles serviteurs ne sera-t-elle pas, au dire de Jésus :" Entre dans la joie de ton Maître." ?
Dieu est de toute façon l'objet de notre espérance.
C'est de lui que nous espérons jouir éternellement. Mais c'est sur lui que nous comptons pour nous aider à y parvenir.
Ces bras, qui se refermeront à jamais sur l'enfant de Dieu et l'établiront dans la béatitude goûtée au sein du Père céleste, sont aussi les bras qui se tendent, qui s'inclinent vers le tout petit pour le saisir.
Il est si grand au-dessus de nous , ce Père, que s'il ne vient à notre secours pour nous élever jusqu'à son coeur, jamais nous n'y réussirons. Quand la nature entière se mettrait à notre service pour nous hausser le plus possible, cela ne suffirait encore pas. Il faut un secours surnaturel, que Dieu seul peut donner.
L'humilité que Jésus a recommandée comme condition préalable à qui veut entrer dans le royaume de Dieu, l'humilité nous débarrasse heureusement de toute vaine confiance en nous-mêmes.
Nous nous sentons alors comme ces petits êtres, faibles, dénués de tout, capables de rien personnellement. Mais en même temps dans notre âme s'éveille la foi, ce sens filial qui nous fait considérer Dieu comme notre Père.
Du coup c'est en lui que nous plaçons notre espoir.
Notre faiblesse native doit donc nous exciter à tourner nos regards vers le Père céleste pour mettre en lui seul toute notre confiance.
Les péchés mêmes qui ont été la conséquence de cette faiblesse et qui l'ont augmentée ne doivent pas nous désespérer. Dès lors que par un acte de bon vouloir nous renonçons à notre péché, Dieu nous accueille encore , nous accueillera toujours paternellement.
rp Joret