ma grâce te suffit - Sexagesime . lectio divina.

Publié le 17 Février 2017

 

" Le Psalmiste le comprenait bien lorsqu'il disait: Je ne mettrai pas mon espérance dans mon arc, et mon bras ne me sauvera pas. (Ps. XLIII,7).

Dès qu'un homme reconnaît qu'il n'est rien par lui-même et qu'il ne peut rien pour sa défense, ses armes sont brisées, la guerre est apaisée. Ces sortes de guerres ont été brisées par la voix du Très-Haut, partie des saintes nuées, par la puissance de laquelle la terre a tremblé et les royaumes se sont abaissés. Elle a détruit ces guerres jusqu'aux extrémités de la terre: Il brisera l'arc, mettra les armes en pièces et consumera au feu les boucliers. (Ps. XLV,9).

Un arc, des armes, des boucliers, du feu! L'arc représente les embûches,; les armes, une attaque à force ouverte; le bouclier, une vaine et présomptueuse défense. Le feu qui doit consumer les armes est celui dont le Seigneur a dit :"  Je suis venu apporter le feu sur la terre. !Luc, XII, 49)

C'est de ce feu qu'il est dit dans un psaume: Et nul ne peut se soustraire à sa chaleur. ( Ps XVIII,7)

Sous l'action dévorante de ce feu, aucune arme de l'impiété ne nous restera; elles seront toutes inévitablement brisées, réduites en poudre, consumées par les flammes.  Restez désarmé, sans aucun secours qui vienne de vous : et plus vous serez faible et privé de toute arme personnelle, plus le Seigneur vous couvrira de sa protection, lui de qui il a été dit:" Le Dieu de Jacob nous a adoptés. (Ps. XLV,8)

En effet, lorsque vous aviez quelque force qui semblait venir de vous, vous avez été troublé en vous-même. Abandonnez les armes qui vous donnaient de la présomption; écoutez le Seigneur qui vous dit: Ma grâce vous suffit. Dites également de votre côté: C'est lorsque je suis faible que je suis fort. L'Apôtre avait perdu toutes les armes qui semblaient faire sa force, lorsqu'il disait:" Pour moi, je ne me glorifierai que dans mes infirmités. C'est comme s'il eût dit:" Je ne cours pas contre Dieu, la tête haute, par une folle confiance dans mon bouclier. (Job. XV,25), moi qui ai d'abord été blasphémateur et persécuteur et qui ai insulté le Christ; mais j'ai reçu miséricorde, afin que le Seigneur Jésus Christ manifestât en moi toute la longanimité qu'il réserve à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle. (I Tim. I,43,16)

Il a détruit les armes jusqu'aux extrémités de la terre. Mais Dieu, lorsqu'il nous adopte, nous laisse-t-il désarmés?

Il nous arme, mais d'une autre manière: avec les armes évangéliques de la vérité, de la continence, du salut, de l'espérance, de la foi et de la charité. Voilà les armes que nous aurons, mais elles ne viendront pas de nous. Au contraire, les armes que nous tenions de nous ont été brûlées; si toutefois nous sommes intérieurement embrasés de ce feu de l'Esprit-Saint, dont il est dit: Et il consumera au feu les boucliers.

Vous désiriez être fort par vous-même, et Dieu vous a rendu faible, pour vous affermir par sa propre force, lorsque vous aurez perdu celle qui vous venait de vous-même.

Saint Augustin.

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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