25 Mars : Annonciation de la sainte Vierge. Ave Maria
Publié le 23 Mars 2017
Que dire de l'action de grâces du coeur de Jésus!
Comme il sait que tout vient de son Père, qu'il a tout reçu de lui et que ses bienfaits sont infinis, il ne cesse de le remercier.
Mais surtout il lui rend grâces de ce mystère incomparable de l'Incarnation, dans lequel toute la nature humaine se trouve si étroitement unie à son Dieu. Il lui rend grâces de l'avoir uni substantiellement au Verbe, de l'avoir si intimement introduit dans sa vie trinitaire. Si Jésus n'a pas mérité ce don de l'union hypostatique, son coeur n'en a que plus d'ardeur, à remercier la liberalité divine de son Père. C'est une pure faveur divine, la plus grande qui puisse être; elle réclame donc une action de grâces infiniment pure et infiniment grande. Mais l'action de grâces du coeur de Jésus, tout en considérant le mystère de l'union hypostatique, en considère aussi toutes les circonstances et comprend aussi la grâce insigne de la maternité de Marie. Quelle délicatesse de Dieu d'avoir donné à son Fils une telle Mère. Le coeur de Jésus en exulte de reconnaissance et d'amour.
A cette action de grâces Marie s'associe intimement. Elle comprend, elle aussi, le bienfait infini de ces mystères d'Incarnation et de Maternité qui réclament une action de grâces toute filiale.
Dans le coeur du tout petit Jésus, cette adoration, cette louange, ces demandes, cette action de grâces sont totalement sous l'empire de l'amour débordant qu'il a pour le Père; elles ne font que développer et épanouir en son coeur toutes les richesses de cet amour. C'est pourquoi sans rien perdre de leur valeur, rien de leur véhémence, elles ont une note si intime, silencieuse, cachée aux yeux des hommes, entièrement réservées à Dieu.
Qui, parmi les hommes, soupçonne la prière si aimante de ce tout petit! Adoration, louange, demandes, actions de grâces, envahissent vraiment tout le coeur du tout petit Jésus, et en son coeur, dès le premier instant, ces prières se réalisent selon toute leur intensité; bien qu'elles ne puissent s'exprimer au dehors, elles sont substantiellement parfaites, ne peuvent l'être plus. Jésus apporte la réalisation plénière et achevée de ce qui n'était auparavant qu'ébauche et figure..
Cependant le coeur de Jésus contient un bien encore plus parfait, encore plus caché, plus réservé à Dieu; c'est celui de son amour divin. C'est la source mystérieuse d'où jaillissent cette adoration, cette louange, ces demandes, cette action de grâces. Par cet amour il s'unit directement à son Père. Non seulement, il demeure en lui, en son Amour, mais de plus il vit de sa vie, il pénètre infiniment dans la profondeur de ses secrets jalousement gardés. Grâce à la vision béatifique, son coeur possède pleinement son Dieu; il peut en jouir en toute liberté, il est tout à lui, entièrement donné. Et lui même , grâce à son amour de Fils unique qui est parfait, qui est infini, qui n'a pas de mesure, il est infiniment donné à son Père, tout à lui. Leur don mutuel substantiel, de l'Esprit-Saint lui-même. C'est pourquoi son coeur, le coeur du petit Jésus, n'est plus qu'un feu ardent, tout consumé d'amour, donc l'unique activité est d'aimer: tout est ordonné à cela.
Comme cet amour est consommé, il se repose en celui qu'il aime et qu'il possède. Le coeur de Jésus se repose silencieux, en l'amour de son Père pour lui être tout livré, et jouir divinement de lui.
Dans le coeur de Marie, c'est le même amour divin qui, de plus en plus enveloppe tout, et la plonge dans un silence divin, écho de celui de son Fils. En toute vérité son coeur n'a plus qu'un désir, c'est de se taire pour être tout à celui qu'elle aime comme Dieu et comme Fils
Une seule tendance envahit de plus en plus son coeur de Vierge et de Mère, c'est de laisser son Jésus tout faire en elle. De lui elle apprend l'adoration, la louange, la demande , l'action de grâces silencieuses et cachées aux hommes, toutes réservées à Dieu. De lui elle apprend surtout à aimer, à ne plus faire qu'aimer, à s'abandonner à l'amour divin, à se reposer silencieusement en lui, à en jouir dès ici-bas, dans une foi de plus en plus pure, et aussi à se livrer à toutes les exigences et à toutes les jalousies de cet amour " inflexible comme l'Enfer" .
Jésus a de folles ambitions pour sa Mère bien-aimée. Son grand désir n'est-il pas de lui communiquer le trésor le plus divin de son coeur? son amour pour son Père et pour ses frères ? de l'entraîner de plus en plus profondément à sa suite dans ce grand mystère divin, pour qu'elle en vive de plus en plus avec lui et en lui. ?
L'Esprit-Saint lui-même ne les couvre-t-il pas tous les deux de son ombre?