ora pro nobis , peccatoribus

Publié le 5 Mars 2017

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C'est une histoire tragique et qui intéresse nos vies que celle d'Adam et d'Eve. L'homme a été créé dans le Paradis. C'est là son lieu, et depuis qu'il en a été chassé, il erre en vain à la recherche du Paradis perdu.  Le bonheur, la paix, le repos ne sont plus pour lui; c'est un inquiet, un malheureux, un agité, toutes les forces de la nature qu'il était appelé à régenter, à ordonner et à utiliser à son service se sont comme révoltées contre lui, elles le combattent et l'écrasent. Depuis qu'il ne peut plus goûter les fruits de l'arbre de vie, la mort est devenue son partage. L'homme n'est plus un vivant, il n'est pas seulement destiné à mourir, il meurt un peu chaque jour, c'est un mortel.

Mais voici qui est plus grave: il est divisé contre lui-même. Quel homme s'il est sincère ne devrait pas souscrire à ces paroles de l'Apôtre: Je ne fais pas le bien que je veux, je fais le mal que je ne veux pas.

   Nous sommes loin de connaître l'étendue et la profondeur des ravages faits par le péché.

Nous disons il est vrai dans l'Ave Maria :" Priez pour nous pauvres pécheurs"  mais qui donc prend au sérieux cette expression; ceux qui récitent le Rosaire ne se croient-ils pas à cause de cela justes?

Dans le Confiteor nous nous accusons - de bouche - d'avoir péché: " par paroles, par actions, par omissions " et frappant trois fois notre poitrine nous ajoutons  :" Par ma faute, par ma faute, par ma très grande faute". La pensée, le coeur sont-ils vraiment d'accord avec la bouche? On en pourrait douter. S'il est un lieu où l'on doit se reconnaître pécheur c'est bien le confessionnal.

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Mais direz-vous je n'ai pas le sentiment de la grandeur de mes fautes.

Ah! le voilà bien votre mal, vous êtes pécheur et vous ne le savez pas. Heureux l'homme qui voit ses fautes!  Il connait sa misère, il devine la grandeur de la majesté de Dieu, il sait ce qui lui manque et tout ce que Dieu va apporter.

L'enfant prodigue n'est jamais plus grand que lorsqu'il prend sa résolution: Je me lèverai et j'irai vers mon Père et je lui dirai, j'ai péché contre le ciel et contre vous. Et pourtant quelques jours auparavant sa faute était déjà consommée. Pécheur il l'était et il ne le savait pas. Peut-être même en son aveuglement se réjouissait-il d'avoir tout quitté. Les damnés non plus ne se reconnaissent pas coupables. C'est déjà être un saint que de savoir dire : mea culpa.

C'est une grande découverte que celle du péché que l'on porte en soi. 

Découverte tragique, angoisse profonde de l'âme. Heureuse découverte! Car il fallait bien un jour la faire fut-ce au jour du jugement, lorsque nos plus secrètes pensées seront mises à nu par Celui à qui rien n'échappe.

Nous convertir c'est-à-dire nous tourner vers Dieu, orienter nos pensées, nos désirs, notre vie vers Dieu. Pourquoi? sinon parce que nous sommes enclins au mal: la pente de notre nature d'elle-même nous conduit au péché, nous sommes tournés vers la terre, penchés vers le mal, séduits par tout ce qui nous éloigne de Dieu.

Le péché ? On voudrait y voir un acte passager, ou comme on dit une offense à Dieu. Ah! si ce n'était que cela! C'est une maladie, un vice, une fièvre, un cancer, une lèpre qui vous ronge, et vous cherchez en vain à vous tromper sur votre état.

Non nous ne sommes pas des innocents. L'enfant qui vient de naître a besoin d'être purifié, racheté, et même après le baptême, il reste en nous un tel foyer de péché que jusqu'au dernier jour de notre vie nous serons des pécheurs.

Peut-être le péché n'explique-t-il pas toute notre misère: le Christ et sa Mère qui seuls ne furent pas pécheurs sont aussi ceux qui ont le plus souffert. Encore faudrait-il remarquer qu'ils ont souffert à cause de nos péchés et du fait des pécheurs.

Le péché c'est la plus grande source de nos maux.

Plutôt que de nous plaindre ou d'accuser apprenons à nous connaître.  Sachant notre misère il nous sera plus facile d'accepter les maux qui sont la suite du péché, et dont il ne tient qu'à nous de faire un remède; il nous sera tout simple alors de nous tourner vers la miséricordieuse bonté de Dieu, et de nous approcher du Christ qui est venu chercher non pas les justes mais les pécheurs .

rp Louvel .

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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