" j'entre dans la Vie " ( 2 )
Publié le 19 Avril 2017
Pourtant, ce n'est pas tout, ce n'est même pas le principal. J'aimerais bien savoir un peu ce qui m'attend dans cet Au-delà où ma Voie me conduit .
Jésus, avant de mourir, nous a dit et enseigné que de grands biens nous sont réservé, que tout un royaume nous est préparé depuis que le monde est monde . A l'heure même de son dernier souper avec nous, il parlait encore du festin de l'éternité. Dieu même nous y sert et nous donne tout à souhait: il s'y fait notre nourriture impérissable, et la suprême béatitude c'est évidemment de Le voir et de vivre en Lui.
C'est cela qui est l'objet de notre espérance et Jésus nous l'a révélé. Nous ne pouvons plus dire que nous ignorons ce que nous attendons. Mais, si en plus de nous le dire Jésus daignait aussi nous le montrer ou du moins nous le laisser entrevoir, en vérité nous serions bien contents.
C'est justement ce qu'il fait aussi dans sa Résurrection. Toute cette vie éternelle qui nous a été révélée par Lui , nous pouvons dire que nous l'apercevons qui s'est réalisée en Lui. Et, c'est en ce sens-là qu'il peut affirmer dans toute la force des termes :" Je suis la Résurrection et la Vie... Véritablement, je suis la Vie . "
A ce point de vue il nous apparait comme Celui en qui se sont vérifiées toutes les béatitudes , et notamment la béatitude d'être avec Dieu et de voir Dieu.
Il est manifestement l'Homme qui s'en est retourné vers Dieu, l'Homme qui se trouve pleinement récompensé de tout ce qu'il a fait pour Dieu et pour ses frères, l'Homme qui est béatifié en Dieu. Cette béatitude, je sais que le Christ l'avait déjà durant sa vie mortelle, mais il la refoulait au fond de sa grande âme. Aujourd'hui il la laisse rayonner sur tout son être et jusque sur son corps de chair. Il en donne ouvertement la sensation. C'est ce qu'il appelle sa gloire.
' Père, l'heure est venue, dit-il: glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie. Tu lui as donné, précise-t-il autorité sur toute chair: c'est bien pour qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. " En la personne de ce Christ glorifié, non seulement le ciel nous est certifié , mais il nous est en quelque sorte montré.
Pour ces premières centaines de chrétiens, après qu'ils eurent vu Jésus ressuscité, le ciel certes ne fut plus chose lointaine et vague , ni la vie éternelle une abstraction. " Il s'agit pour moi, dit saint Paul , de connaître ce Christ Jésus, lui et la vertu de sa résurrection, ainsi que la participation à ses souffrances; il s'agit de lui devenir conforme dans la mort pour parvenir comme lui à la résurrection d'entre les morts...
Aussi nous ne sommes pas de ces gens dont la fin ne peut être que la perdition, qui ont leur ventre pour Dieu, qui mettent leur gloire dans ce qui fait la honte et n'ont de goût que pour les choses de la terre. Notre cité à nous est dans les cieux, où est le Christ Jésus et d'où nous attendons qu'il revienne nous prendre et nous ressusciter.
Car nous savons qu'il transformera jusqu'à notre corps misérable pour le rendre semblable à son corps glorieux, quand il exercera le grand pouvoir qu'il possède de s'assujettir toutes choses et de tout offrir à Dieu.
Voilà en quels termes réalistes les premiers chrétiens pensaient à leurs fins dernières et se préparaient à leur éternité. Au fond, ils faisaient plus que de se résigner à mourir, ils désiraient mourir, pour être avec le Christ. Car ce Christ avait donné à l'objet de leur espérance une consistance inouïe et un attrait irrésistible.
Par-delà toutes les aspirations du genre humain, par-delà toutes les métaphysiques et toutes les idéologies, par-delà même toutes autres révélations , Jésus avait campé devant eux l'Homme de l'éternité.
Le Seigneur Jésus avait posé sous leurs yeux la Vie éternelle. Il avait fait prendre corps à cette Vie éternelle. Réalisée en Lui, elle leur apparaissait non comme un amoindrissement, mais comme le suprême épanouissement de nous-mêmes, comme l'entrée même et la splendeur de l'Homme en Dieu .