bonne fête maman, le Saint-Esprit. (3)

Publié le 17 Mai 2017

   Pour ce qui regarde l'exercice de l'espérance qui est le second parmi les organes de notre vie divine, le caractère maternel de l'assistance que nous recevons du Saint-Esprit n'est pas moins méconnaissable.

   N'est-il pas lui-même, en tant qu'il nous est donné et donné à titre de gage le soutien de notre espérance? Saint Paul nous l'assure :" Or l'espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné.  (Rom. V,5) Il est naturel, dans ces conditions qu'il s'intéresse à l'usage que nous ferons de cette vertu, qu'il s'emploie à guider notre inexpérience, à corriger nos ignorances et nos maladresses.

   Cette assistance maternelle du Saint-Esprit nous est tout spécialement certifiée dans notre vie de prière. Sans doute, la prière, qui est un acte de la vertu de religion, ne relève pas immédiatement de la vertu d'espérance. Cependant, si ce n'est pas l'espérance elle-même qui prie, c'est elle qui nous inspire de prier, qui dirige et soutient notre prière, du moins notre prière de demande. L'intervention du Saint-Esprit dans notre prière intéresse donc l'exercice en nous de la vertu d'espérance. Or saint Paul a écrit :" De même aussi, l'Esprit vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons ce que nous devons, selon nos besoins, demander en nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède souverainement par d'ineffables gémissements. Et celui qui sonde les coeurs sait quels sont les voeux de l'Esprit, qu'il intercède pour les saints selon Dieu."  (Rom.VIII, 26,27)

   Le Saint-Esprit forme donc lui-même en nous cette prière que la vertu d'espérance travaille à susciter et que notre faiblesse, notre ignorance d'enfants ne sait souvent comment formuler.

   L'image que cette assistance évoque est toujours celle de la mère, suggérant elle-même à son petit enfant incertain ce qu'il doit demander au père et comment.

   Reste la vertu de charité, qui est la plus haute des vertus théologales, celle que nous possédons dans l'état le plus parfait.

La foi et l'espérance passeront. Elles feront place à la claire vision et à la possession de Dieu : " La charité, elle , ne passera jamais. " 'I Cor. XIII,8)

   Le rôle du Saint-Esprit dans notre vie de charité, pour être un peu différent de celui qu'il remplit à l'égard des deux autres vertus théologales, n'en garde pas moins son caractère maternel. La charité, c'est par excellence, son domaine. N'est-il pas lui-même l'Amour? Dans nos âmes , la vertu de charité est son don personnel et tout ensemble le fruit particulier et la raison de son habitation en nous. " L'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné." (Rom, V, 5)

   Notre amour est un découlement du sien. De façon particulièrement immédiate, c'est lui qui le gouverne. Il en règle le rythme et les pulsations, les accordant, en quelque manière, aux mouvements du sien. Dans ce domaine de l'amour, l'accord entre lui et nous s'établit plus facilement et plus parfaitement. Grâce à la vertu de charité, vertu parfaite, la communion entre lui et nous est plus assurée et plus riche que dans le domaine de la pensée et de l'action auquel président la foi et l'espérance.

   Ainsi en va-t-il, sur terre, du petit enfant et de sa mère, qui, par le coeur et la tendresse, sont plus proches l'un de l'autre, se comprennent et s'accordent mieux que par nulle autre d'entre les activités humaines. La tendresse est par excellence le lieu de rencontre de la mère et de l'enfant qui, s'ils ne sont point égaux, même en cela, cependant sont pareils C'est un trait singulier de ressemblance entre l'action du Saint-Esprit en nous et le rôle de la mère auprès de son enfant.

   Nous voici parvenus au terme de notre recherche. Dans le domaine des vertus infuses, de notre vie morale surnaturelle, l'action du Saint-Esprit semble moins immédiate et son assistance maternelle moins visible. Elle n'est facilement saisissable que lorsqu'elle s'exerce par le moyen des dons, du don de science ou de conseil, de piété ou de force.

   Nos mères humaines, auxquelles il appartient de faire la première éducation de leurs enfants, ne peuvent les assister que du dehors. Elles s'appliquent à éveiller et à exercer leurs activités, leurs organes et leurs facultés. Leur en donner d'autres et, pour les rendre plus dociles et plus souples à leur action, créer en eux des aptitudes nouvelles, n'est pas en leur pouvoir.  L' enfant est ce qu'il est. Elles le prennent tel qu'il est, et doivent s'accommoder de ses ressources et de ses indigences natives.

   Le Saint-Esprit ne connait pas ces limites ni cette impuissance. D'autorité, il crée en nous, partout où il le juge nécessaire, de nouvelles aptitudes à recevoir ce qu'il veut nous communiquer et comme des docilités et des souplesses sous son action divine. 

   Disons encore: sous son action maternelle, car, selon la doctrine de saint Thomas, il n'a pas seulement en vue de nous communiquer par cette voie des lumières ou des affections en elles-mêmes extraordinaires et parfaites, mais de suppléer aussi, par des communications qui ne sont extraordinaires que dans leur mode, aux maladresses et à l'inertie dont nous faisons preuve dans l'exercice des vertus surnaturelles ou de remédier aux difficultés que nous rencontrons.

   Du commencement à la fin, le rôle du Saint-Esprit, dans notre vie surnaturelle, est un rôle maternel.

R.P. Lemonnyer OP

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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