le Saint-Esprit et l'Eglise.

Publié le 23 Mai 2017

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Le Saint Esprit est par attribution, le principe de l'Eglise.

    Il la consacre et la manifeste au jour de la Pentecôte :" Quand arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même lieu, et tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent qui souffle avec force, et il remplit toute la maison où ils étaient assis, et ils virent paraître comme des langues de feu qui se partagèrent et se posèrent sur chacun d'eux; ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint et ils se mirent à parler d'autres langues selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. " (Act, II, I-4)

   Il la conserve dans l'unité :" Que la communion du Saint-Esprit (c'est-à-dire la communion dont le Saint-Esprit est l'agent) soit avec vous tous" . (II Cor. XIII, 13)

   Il ordonne en elle les diverses fonctions de la vie : " A chacun est donnée la manifestation de l'Esprit pour l'utilité. A l'un en effet est donnée par l'Esprit une parole de sagesse, à l'autre une parole de connaissance, selon le même Esprit, , à un autre la foi dans le même Esprit, à l'autre le don des guérisons dans ce même Esprit, à l'autre la puissance des miracles; à un autre la prophétie, à un autre le discernement des esprits; à l'un la diversité des langues, à l'autre le don de les interpréter. Mais c'est le seul et même Esprit qui produit tous ces dons, les distribuant à chacun en particulier comme il lui plait . (I Cor XII, 7, 11)

   Le Saint-Esprit régit, par le Christ, toute l'Eglise. Mais c'est un principe invisible et secret.

   S'il y avait dans l'homme un principe caché qui vivifiât la tête elle-même, et par elle tous les membres, on pourrait comparer son rôle à celui du Saint-Esprit dans l'Eglise.

   Les anciens ont pensé au coeur.

Parlant du rôle respectif du Christ et de l'Esprit-Saint, Saint Thomas écrit :" La tête est extérieurement supérieure aux autres membres, mais le coeur exerce comme une influence occulte. Aussi est-ce au coeur qu'il faut assimiler le Saint-Esprit qui, dans le secret , vivifie et unit l'Eglise, et c'est à la tête que doit être assimilé le Christ, lequel, selon sa nature visible, est un homme préposé aux autres hommes. "

   Et encore :" Le coeur est un membre caché, la tête un membre apparent. Le coeur peut donc signifier la divinité du Christ ou du Saint-Esprit; et la tête la nature visible du Christ, vivifiée par la divinité sensible."

   Ils ont pensé aussi à l'âme.

   Notons tout de suite qu'à s'en tenir au seul vocabulaire aristotélicien le nom d'âme de l'Eglise conviendra en propre au principe formel qui anime l'Eglise, c'est-à-dire d'abord au principe créé comportant trois éléments: l'orientation juridictionnelle, le caractère sacramentel, la grâce sacramentelle;  ce sont là trois effets du Saint-Esprit, ce n'est pas le Saint-Esprit lui même.

  C'est donc au sens métaphorique que le nom d'âme de l'Eglise peut-être donné au Saint-Esprit tant qu'on en reste à considérer le Saint-Esprit comme le principe efficient qui ne cesse de régir personnellement l'Eglise par sa providence.

   Notons encore, avec Cajetan, que ' l'âme préside au corps selon un triple ordre de causalité: selon la causalité efficiente, car elle est la cause des mouvements corporels du vivant; selon la causalité formelle, car elle est la forme du corps; selon la causalité finale, car le corps est pour l'âme . "

   Quand nous parlerons de l'habitation du Saint-Esprit dans l'Eglise qui l'hospitalise, nous comparerons son rôle à celui de l'âme considérée comme cause formelle et comme cause finale; pour le moment, c'est surtout à l'âme considérée comme puissance motrice du corps qu'il convient de comparer l'action du Saint-Esprit sur l'Eglise.

   On trouve cette dernière comparaison par exemple dans saint Augustin. Il explique, dans un sermon de Pentecôte, que si le Saint-Esprit donné aux temps apostoliques était souvent accompagné du don des langues, c'était pour présager que l'Eglise qu'il consacrait parlerait bientôt toutes les langues et passerait dans toutes les nations. Cette prophétie est maintenant accomplie; la grande Eglise répandue de l'Orient jusqu'à l' Occident parle toutes les langues et il suffit, pour les parler toutes par elle de ne faire qu'un avec elle.

Qu'on ne craigne donc pas d'être sans le Saint-Esprit si l'on n'a pas reçu le don des langues :

   Voulez-vous avoir l'Esprit-Saint ? Ecoutez, mes frères. L'Esprit qui fait vivre tout homme, qui fait vivre chaque homme , s'appelle l'âme. Voyez ce que fait l'âme dans le corps. Elle vivifie tous les membres: elle voit par les yeux, entend par les oreilles, sent par les narines, parle par la langue, oeuvre par les mains, marche par les pieds. Elle est présente à tous les membres à la  fois, pour leur donner la vie. A tous elle donne la vie, à chacun d'eux une fonction propre. Ni l'oeil n'entend, ni l'oreille et la langue ne voient, ni l'oeil et l'oreille ne parlent. Cependant tous vivent, l'oreille, la langue etc... Les fonctions sont diverses, la vie est commune.

   Ainsi est l'Eglise de Dieu: en tels saints elle fait des miracles, en tels saints elle prêche la Vérité, en tels saints elle garde la virginité, en tels saints elle observe la pudeur conjugale, en certains ceci, en d'autres cela. Chacun a son oeuvre propre, mais tous ont pareillement la vie. Et ce que l'âme est au corps de l'homme, l'Esprit-Saint  l'est au corps du Christ qui est l'Eglise. L'Esprit-Saint fait dans toute l'Eglise ce que fait l'âme dans tous les membres d'un corps. "

   Saint Basile avait dit, en appuyant peut-être davantage sur le rôle du Saint-Esprit comme cause formelle de l'Eglise :"

   De même que le tout est dans les parties, ainsi le Saint-Esprit est-il partout par la répartition des dons. Nous sommes tous membres les uns des autres, ayant reçu chacun, selon la grâce de Dieu qui nous a été faite, des dons différents  ... Les membres ont les uns pour les autres la même sollicitude mutuelle. Ils sont rassemblés dans la même communion spirituelle par l'affection réciproque qui leur est innée. Aussi, lorsqu'un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui, et lorsqu'un membre est honoré, tous les membres sont honorés avec lui.

nb (on le voit, quand il n'y a plus aucune compassion, qu'on ne prend même plus soin des nouvelles de l'autre, qu'on laisse l'autre dans l'indifférence et le mépris, - on ne lui répond parfois même pas, -  ces gens ont-ils encore  le sens de l'Eglise? A se demander souvent surtout de nos jours! maintenant ce serait plutôt crève dans ton coin et fout nous la paix , ça se dit tradi souvent,  avec plein de morale et de principes , de rigueur liturgique mais  le sens de l'autre, ?   bref !  )

   De même donc que les parties sont dans le tout, ainsi nous sommes chacun dans l'Esprit, car nous avons tous été baptisés dans un seul corps, en vue d'un seul Esprit.

cardinal Journet .

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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