des premières communions...

Publié le 9 Juin 2017

 

  

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" Père, j'ai faim ! donnez à mon âme

sa nourriture . "

 

   Le signe sensible de l'Eucharistie, c'est le pain et le vin. Le sacrement nous est donné sous la forme d'un repas. La grâce spéciale de l'Eucharistie sera donc une grâce de réfection.

   La nutrition est la loi fondamentale de la vie, remarque les savants. Et bien avant eux les bonnes gens répétaient qu'il faut manger pour vivre. En parlant ainsi, on pense surtout à la vie corporelle, et dans le vieux dicton populaire d'allure un peu mélancolique se trouve condensée l'expérience de tous les labeurs, de toutes les souffrances que coûte à l'homme son pain de chaque jour.

   Mais nous avons une autre vie, non seulement spirituelle, mais surnaturelle et divine.

Dieu nous a, par grâce, fait entrer en participation de sa propre nature. Or cette autre vie, il faut la nourrir aussi. Comment se procurer l'aliment qui lui convient?  Oh! je sais bien où il se trouve, l'hésitation n'est pas possible. Puisqu'il s'agit de vie divine, ce ne peut-être que cet aliment divin auquel le Père, le Fils et l'Esprit-Saint communient dans l'éternel banquet qui constitue leur béatitude.

   L'aliment nécessaire, l'unique , c'est l'essence même de Dieu, et nous n'échapperons à la mort, nous ne  pourrons croître et grandir que dans la mesure où nous serons admis à ce divin repas. Alors la question se pose: Comment y prendre part? ...

   Sans doute cela est donné aux élus qui nous ont devancés là-haut. Transiens ministrabit illis. Passant au milieu d'eux et se montrant tel qu'il est, le Seigneur les rassasie de la vision et de la jouissance de lui-même... Mais pour nous autres, qui ne sommes pas encore parvenus à l'âge parfait de nos pères, les saints du ciel, pour nous, les enfants de la vie divine, cette nourriture , telle qu'elle, est trop forte encore.  Et il faudrait que s'accomplisse quelque chose comme cette oeuvre maternelle qui consiste à transformer le pain substantiel en gouttes de lait proportionnées à la faible constitution des tout petits, afin de leur permettre de vivre, de grandir, et le moment venu , de s'asseoir à la table de leurs aînés pour y manger avec eux l'aliment des forts.

   La bonté de Dieu est infiniment plus féconde que le coeur d'une mère.

   Voyez ce qu'il a fait pour nous. Lui, le froment des élus, il s'est jeté en terre, anéanti selon le mot de saint Paul, tel le beau grain doré qui pourrit dans le sillon... Puis, comme le germe tout frêle, il apparut au monde. Il grandit au milieu des difficultés de toute sorte et de labeurs incessants, sous le souffle brutal des contradictions et des haines qui faisaient rage autour de lui. Enfin il arrive à sa maturité, " son heure ", comme il disait. Lui-même, il s'offrit à ceux qui venaient l'arracher de la terre des vivants... Isaïe L III,8  Et pareil au blé que l'on bat sur l'aire, pour l'écraser ensuite sous la meule de granit, lourde et implacable, il fut frappé, meurtri , broyé par la souffrance.  Rappelons-nous les fouets de la flagellation retentissant sur lui avec un bruit de fléaux. Songeons à cette passion depuis le jardin du pressoir, où écrasé sous le poids des péchés du monde, il laissait couler le sang de tout son corps, jusqu'au Golgotha, où il fut poussé, tombant et retombant sous la croix pesante, et puis étendu, pâle, exsangue, sans forme ni beauté pour attirer nos regards comme un objet devant lequel on se couvre le visage. Ibid, 3

   C'est dans la nuit où tout cela se tramait, quand il savait et acceptait tout, que son amour pour nous, allant jusqu'à l'extrême limite (in finem dilexit) et devenu semblable à un feu consumant, s'empara de ce corps pétri de douleur et, le voilant sous les espèces eucharistiques, en fit ce pain nécessaire à notre âme qui chaque jour depuis lors est offert aux enfants de Dieu :" Filioli, petits enfants, approchez-vous, prenez et mangez. Voici mon corps livré pour vous, rompu pour vous, broyé pour vous."

   La voilà donc résolue pour notre vie surnaturelle la question du pain. L'aliment des anges est devenu celui des hommes. Mais pensons à ce qu'il y a fallut de labeurs et de peines divines... S'il suffit d'un mot du prêtre chaque matin pour nous procurer la sainte Eucharistie, n'oublions pas tout ce que suppose cette simple parole.

   Ainsi quand nous êtions enfants, il suffisait d'un geste de notre mère pour nous donner le morceau de pain de notre repas. Et nous ne savions pas, petits insouciants, regarder plus loin que ce geste facile. Un jour pourtant, jour plus ou moins tardif dans notre vie, nous avons pris conscience de ce qu'avait coûté ce morceau de pain , nous avons vu qu'il était composé de bien des souffrances, et que nos parents y avaient, peut-être mis pour nous des lambeaux de leur vie. Alors devant lui, notre âme s'est sentie émue de respect et d'amour. Et pour peu nous serions tombés à genoux.

   C'est maintenant, c'est devant le pain eucharistique qu'il faut tomber à genoux; car dans cette petite hostie, il y a vraiment le Dieu fait homme qui nous a tant aimés: son corps brisé pour nous, toute sa vie répandue comme une libation ... " Chaque fois que vous mangez ce pain , dit saint Paul, chaque fois que vous buvez ce sang, vous annoncez la mort du Seigneur."

   Oui , tombons à genoux, mais non pas à la façon du janséniste, loin de la table sainte, en tremblant de frayeur. Ce n'est pas ainsi que l'on traite une nourriture. Rappelons-nous au contraire la joie de nos parents quand à la fin de la journée de peine ils nous voyaient manger avec avidité le pain qu'ils avaient gagné; voilà ce qui les récompensait le mieux de leurs labeurs.

   Tels sont aussi  les désirs de Jésus-Christ; c'est pour que nous le mangions souvent , tous les jours, qu'il s'est fait notre pain. Sainte Catherine de Sienne l'avait bien compris :" Père, j'ai faim, disait-elle, donnez à mon âme sa nourriture." Alors, rapporte Raymond de Capoue, le pain vivant s'échappait des mains du prêtre et se précipitait dans le coeur affamé qui s'ouvrait à lui.

RP Joret op

" Père, j'ai faim ! .. Alors, rapporte Raymond de Capoue, le pain vivant s'échappait des mains du prêtre et se précipitait dans le coeur affamé qui s'ouvrait à lui. j'ai essayé mais de Chavagnes ça a pas marché à cause de la frontière entre le Nord et le sud, ça doit être ça ..snif .! !! "

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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