Gaudeamus omnes in Domino. Sainte fête de tous les saints.

   Les relations entre les saints du ciel et les justes de la terre sont encore plus étroites que celles des vivants entre eux.  La charité des élus, déjà si grande quand ils vivaient parmi nous, s'est accrue depuis qu'ils sont entrés dans la vie éternelle. Ils voient Dieu, la Charité même, toujours prêt à la diffusion de sa bonté infinie. Ils voient le Christ dont le plus ardent désir est de nous posséder auprès de lui; comme ils n'ont qu'une volonté avec ce maître de leur coeur, ils appellent de tous leurs voeux l'achèvement de son corps mystique . Aussi s'intéressent-ils à notre sort, nous attendant comme l'ami attend ses amis. Il n'y a pas de personnes plus dévouées à notre destinée, il n'est donc pas étonnant qu'ils nous fassent part de leur richesse. Car les bienheureux sont riches et puissants. Leurs mérites se sont transformés en une plénitude de gloire; amis de Dieu, ils jouissent auprès de lui d'un crédit personnel considérable. Les grâces actuelles qu'ils ont méritées pour leur prochain au cours de leur pèlerinage terrestre, ils demandent à Dieu de les octroyer à leurs amis.  Et nous-mêmes, tout pauvres que nous soyons devant ces opulents du monde surnaturel, nous pouvons cependant leur apporter quelque chose qui contribue, pour une part minime et accidentelle sans doute, mais pourtant réelle , à leur bonheur. Par le culte que nous leur rendons,  par le bien que nous faisons grâce à leurs mérites, nous nous associons à leur gloire.