lectio divina : bienheureux les pauvres !
Publié le 15 Octobre 2017

" Heureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux !
La première de nos béatitudes est celle de la pauvreté. Le texte de saint Luc ne permet pas de se méprendre :" Heureux les pauvres" . Luc VI,20 y est-il dit simplement :" Malheur à vous qui êtes riches parce que vous avez votre consolation. " Ibid , 24
Aussi bien , l'on ne saurait oublier les austères paroles, digne écho de celle-ci , et qui leur font un très sûr commentaire : " Combien il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu." Et, comme les disciples , stupéfaits, se disaient les uns aux autres :" Mais alors, qui peut être sauvé? Jésus reprit :" Aux hommes cela est impossible , mais non pas à Dieu: tout est possible à Dieu."
Cependant, que servirait-il d'être pauvre de fait, si l'on souhaitait l'abondance? N'est-on pas riche de tout ce que l'on désire et de tout ce que l'on veut ? Et quel mal à être riche, si l'on n'aime pas la richesse ? heureux les pauvres selon Dieu !
Ce n'est pas une catégorie sociale que Notre-Seigneur a béatifiée, comme l'ont fait croire les soixant- huitards de l'après concile, mais une catégorie d'âmes.
S'il reste quelque avantage à la pauvreté réelle, c'est de contraindre à la pratique des vertus naturelles de sobriété et d'endurance , qui assainissent et disposent aux opérations de la grâce; c'est de faciliter le détachement du coeur; c'est, par les privations dont elle est ordinairement la cause , de diriger les regards et les aspirations vers un monde meilleur: la souffrance est si proche du désir de Dieu !
... la pauvreté , grâce à la dépendance et bassesse qu'elle comporte, prépare à l'humilité.
Les pauvres en esprit, ce sont donc aussi et surtout les humbles. Car ceux-là pratiquent le dépouillement sans limite et ne possèdent vraiment rien, qui ont retranché de leur coeur tout désir immodéré de l'excellence comme de la propriété, qui aiment à reconnaître leur petitesse et leur néant, et qui ne détiennent , dans l'occurrence, la richesse et la puissance, n'exercent les charges ou ne revendiquent l'honneur que pour l'honneur de Dieu.
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L'homme de condition inférieure, sans fortune, souvent méprisé, maltraité et humilié . N'ayant plus rien à attendre de ce monde, '!!!
il se tourne volontiers vers Dieu, de qui sa foi espère tout, et d'avance il se plaît à habiter, par le désir de son âme, dans le royaume messianique. Voilà bien le pauvre et l'humble que nous cherchons.
A ces petits, Notre-Seigneur s'apprête à donner une royauté et une couronne. Et quelle royauté, quelle couronne ! La sienne même, celle du Père :" Le royaume des cieux leur appartient . "
Et l'on songe aux beaux texte de l'Apocalypse :" Au victorieux, à celui qui gardera mes oeuvres jusqu'à la fin, je donnerai autorité sur les nations, ... Oui, en vérité, il en est bien ainsi, car le règne de Dieu ne s'établit en nous que moyennant une participation de sa nature, et donc de sa puissance et de sa majesté. " Que les superbes désirent et chérissent les royaumes de la terre! Mais bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux !
Remarquez que Notre-Seigneur dit :" Est à eux ", comme d'une réalité déjà présente dans le sanctuaire inviolable de leur coeur.
" Quant au changement total, qui nous est promis pour après cette vie, il n'y a point de paroles qui soient capables de l'expliquer ."