fontgombault insolite... : des memeus osb+

Publié le 16 Novembre 2017

 

 

pour Philippe, notre ancien fermier à la retraite ! merci pour ton travail dans la communauté monastique. content il a revu ses anciennes amies !

 

Lors d’un entretien avec le père abbé, Dom Pateau, j’obtiendrais – sans forcer, rassurez-vous ! – le visionnage d’un reportage sur l’abbaye et ses activités et la visite de la ferme du monastère avec le frère fermier. Dom Pateau me dit quelques mots de sa réflexion et de son attention croissante à la notion d’écologie intégrale et m’explique leurs différentes démarches concrètes pour un respect maximum de la Création. Alors que notre entretien va prendre fin, l’abbé regarde sa montre, réfléchit quelques secondes et me dit : « Il nous reste un petit quart d’heure avant le dîner, voulez-vous que je vous fasse visiter le barrage hydraulique ? ». J’accepte avec joie, et d’autant plus qu’il me semble voir dans ses yeux et son sourire un bonheur non-dissimulé de pouvoir renouer pour quelques minutes avec son ancienne vie. En effet, c’est comme professeur de physique que Dom Pateau exerçait avant d’entrer au monastère, où il a fortement participé à l’installation puis à l’entretien du fameux barrage, avant d’être élu père abbé par ses frères. J’entre alors avec lui dans un monde de machines et d’ordinateurs, entouré d’eau claire et de nature. L’abbé, toujours aussi calme en apparence mais les yeux pétillants, me fait tout visiter, jongle entre les programmes informatiques et les machines à rouages en m’expliquant leurs fonctions, inspecte les lieux : c’est son domaine, qu’il ne peut plus exercer autant qu’il le souhaiterait, il en profite !

L’abbaye est depuis fort longtemps plus qu’autonome en électricité grâce à ce barrage dont elle revend le surplus à EDF. L’eau de la rivière sert également à chauffer le monastère grâce à une petite dizaine de pompes à chaleur : l’eau y entre à douze degrés et en ressort à six, par un phénomène que je ne saurais réexpliquer mais que Dom Pateau m’a expliqué en détail. Quant à l’eau courante, elle provient d’une source naturelle passant sur les terres de l’abbaye – un gros chantier est actuellement en cours pour répondre à toutes les normes officielles.

Dans les jours suivants, je visite donc la ferme du monastère avec le frère fermier. Celui-ci s’occupe des bêtes (vaches, poules) et des cultures de céréales. Lorsqu’il est arrivé à la ferme il y a plusieurs années, le modèle agricole était assez conventionnel : vaches Prim’Holstein poussées à leur maximum pour la production du lait, utilisation du labour conventionnel et de la chimie sur les cultures, etc. Le frère n’y connaissant rien à l’époque, il commence par suivre les conseils des agriculteurs. Mais assez vite, il se trouve assez mal à l’aise, car il ressent un bousculement total des limites naturelles. Petit-à-petit, il se renseigne sur les alternatives à ce modèle et fait doucement évoluer les choses, avec le soutien confiant mais quelque peu étonné de ses supérieurs.

Aujourd’hui, les Prim’Holstein ont été progressivement remplacées par des Jersiaises, vaches rustiques plus petites et productrices d’un lait extrêmement riche en matière grasse. Celui-ci sera utilisé, outre pour le petit-déjeuner et la cuisine, pour la préparation de beurre et de fromage, également produits sur place. Nourries soit en pâturages, soit au foin produit sur place, les vaches sont soignées tant que possible avec des produits naturels (homéopathie, plantes, etc.). La reproduction se fait en partie grâce aux taureaux du troupeau, mais le frère fait parfois appel à l’inséminateur pour éviter trop de consanguinité. Quelques bêtes d’autres races sont également élevées sur la ferme, pour la viande consommée de temps en temps par les moines et les hôtes. Sur les cultures de céréales, le labour a été abandonné et le frère utilise le semis direct. Sans y arriver forcément totalement, il préfère aux produits chimiques les engrais verts, les purins de plantes ou même les préparations de micro-organismes qu’il commence à essayer après qu’un ami paysan ami le lui ait vivement conseillé. Le résultat des récoltes servira à la reproduction des semences, à la nourriture des bêtes et des hommes, notamment grâce à la transformation sur place du grain en farine, puis en pain. Tout cela pour un résultat final correspondant très bien à l’ensemble des frères, « et particulièrement au frère économe qui réalise des économies énormes en n’ayant plus à acheter tout un tas de produits chimiques ! » me glisse avec un sourire le frère fermier.

Avec le maraîchage et les fruitiers, gérés par un autre frère, la production de la ferme permet une autonomie alimentaire presque complète à la communauté. Si on prend également en compte l’autonomie énergétique et le mode de vie naturellement sobre d’une abbaye bénédictine, on s’approche tout de même assez fort d’une écologie pleinement intégrale ! Et pour les quelques points manquants, le frère fermier est à la recherche permanente de bons conseils qui viendraient à lui, car sa condition lui permet assez peu d’aller les chercher par lui-même. Avis aux bonnes volontés !

entre le finistère et la gascogne.

 

 

avec le père Troupeau osb+ une voix bien sympathique ! pas vrai Philippe.. ! 

Y a les pierres qui prêchent, maintenant les pierres qui parlent, y en a aussi qui chantent,  peut-être qu'on aura aussi des pierres qui jouent du piano qui sait !

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article