mystique de l'Avent. (1)

Publié le 25 Novembre 2017

 

 

   L'année liturgique commence par l'Avent.

 

Le mot Avent vient du latin adventus, qui signifie avènement. Cette période commémore, en effet, les trois grands avènements du Sauveur:

- dans la chair par l'Incarnation

- dans l'âme par la grâce et par l'amour

- au jour du Jugement dans tout l'apparat de sa justice infinie.  " Dans le premier avènement, dit saint Bernard, il vient en chair et en infirmité; dans le second il vient en esprit et en puissance; dans le troisième, il vient en gloire et en majesté; - et le second Avènement est le moyen par lequel on passe du premier au troisième. "

   La liturgie de ce temps nous rappelle d'abord l'attente et les espérances de l'humanité avant la venue du Sauveur. L'état du monde pendant les siècles antémessianiques était très malheureux. Seul, parmi toutes les nations de la terre, le peuple d'Israël gardait intact le trésor des vérités révélées par Dieu dès l'origine et durant les âges suivants. Partout ailleurs ce n'étaient que ténèbres de l'esprit et corruption des moeurs. Les Juifs, instruits par l'Ecriture et par des traditions religieuses précieusement conservées dans le Corps sacerdotal, savaient qu'un Libérateur devait , un jour, naître de leur race et apporter le salut aux pécheurs. Ils désiraient ardemment son règne, - que beaucoup d'entre eux comprenaient mal, - et ils imploraient le Ciel d'envoyer bientôt le Messie promis à leur nation et à l'humanité. Tous leurs Livres Sacrés sont remplis de  ces aspirations, de ces voeux et de ces prières. Nous trouvons aussi chez les peuples païens de l'antiquité, mais plus vagues, plus flottantes et plus incertaines, avec des déformations qui couvraient  un fond originel commun,  les mêmes croyances et les mêmes espérances.

   Cet état de l'humanité avant l' Incarnation est décrit dans la liturgie de l'Avent en des termes d'une beauté qu'aucune littérature humaine ne saurait égaler. La plupart du temps, les textes des Offices, soit de la Messe soit des Heures, sont empruntés au Livres saints, à ceux de l'Ancien Testament de préférence, et surtout aux Prophètes. Souvent l'Eglise en amplifie la teneur précise en y ajoutent des membres de phrases qui achèvent l'expression des sentiments qu'elle veut inspirer au coeur des fidèles.

   Deux notes me semblent caractériser tous ces morceaux si harmonieux, et si variés à la  fois : la splendeur et l'enthousiasme.

   On y retrouve les images les plus éclatantes de la littérature biblique. Il semble  que toute la lumière ardente de l'Orient s'y projette . Continuellement ils font passer sous les yeux de grandioses visions qui reflètent la magnificence de ce Royaume divin de l'Esprit que le Messie prophétisé devait inaugurer pour les siècles des siècles. Il s'agit d'exprimer des mystères qui par eux-mêmes dépassent à l'infini la portée de nos conceptions: c'est pourquoi le style, comme pour se hausser au niveau transcendant de ces réalités et pour s'y adapter dans une certaine mesure, y brise le cadre convenu et trop étroit de la langue usuelle. Une telle hardiesse, en raison de la grandeur de l'objet, n'étonne pas; elle saisit, elle subjugue et elle ravit.

' Voilà que le nom du Seigneur vient de régions " lointaines, et sa clarté remplit l'univers. "

" Cieux, répandez d'en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste."

" Au jour du Messie, les montagnes distilleront la douceur, et le lait et le miel découleront des collines."

" Jérusalem, lève-toi; établis ton siège sur un lieu élevé et contemple les délices qui te viendront de ton Dieu. "

" Les montagnes et les collines chanteront devant Dieu la louange, et tous les arbres de la forêt applaudiront, car le Dominateur, le Seigneur viendra pour régner à jamais" , etc..

Et quel enthousiasme, en même temps, à la pensée des bienfaits que le Sauveur apportera au monde !

" Réjouis-toi, fille de Sion, tressaille, fille de Jérusalem; voici que le Seigneur va venir et tous les Saints avec lui, et il paraîtra en ce jour une grande lumière. "

' Jérusalem, réjouis-toi d'une grande joie, car ton Sauveur va venir."

   Pour donner une idée de ces bienfaits, l'Eglise emprunte à Isaïe deux de ses plus magnifiques pages, où en des images saisissantes le Prophète décrit d'abord la grande paix, - résumé de tous les biens, - que le Messie fera régner parmi les hommes qui se soumettront à sa loi et accepteront ses enseignements; en second lieu la puissance souveraine avec laquelle il triomphera de toutes les puissances de la haine et de l'orgueil, causes de tous nos maux.

 " Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera auprès du chevreau, le veau, le lion et la brebis demeureront ensemble et un petit enfant les mènera...

" En ce jour-là, le rejeton de Jessé sera arboré devant les peuples comme un étendard : les nations lui offriront leurs prières, et son sépulcre sera glorieux... Le Seigneur Dieu toujours invincible abaissera ceux qui sont dans l'élévation il humiliera la cité superbe, il l'humiliera jusqu'en terre..  Mon âme vous a désiré pendant la nuit et je m'éveillerai vers le point du jour, pour m'occuper de vous dans mon esprit et dans mon coeur... "

   L'ardent désir ainsi exprimé par le Prophète nous indique quel profit nous devons retirer de la méditation de ces textes liturgiques..

Nous savons quelle était la misère spirituelle de tant de générations humaines qui ne reconnurent point le mystère du Dieu Rédempteur. Au milieu de tant d'erreurs et d'ignorance sur les problèmes les plus importants de la vie et de la destinée, dans un monde où la morale théoriquement n'avait ni base ni autorité ni certitude, et où le vice, sous toutes ses formes, dans toutes les classes sociales avait établi universellement son règne incontesté, et, , il était bien difficile de connaître les lois de la conscience, et, les connaissant, de leur obéir avec fidélité. " Tout était Dieu, excepté Dieu lui-même."

(à suivre)

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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