Cantatrice : Cecilia Bartoli : « Quand j’écoute Bach ou Mozart, Dieu existe, c’est clair ! »
Publié le 5 Décembre 2017



Et que permet-il ?
Il permet de dire que Dieu existe.
Vous le pensez ?
J’en suis sûre ! Quand j’écoute la musique de Bach, la musique de Mozart, Dieu existe, c’est très clair.
Parce que cette musique n’est pas « humaine » ?
En effet. Elle est d’une autre dimension. Elle dépasse l’être humain. De même que, derrière une peinture de Caravage, il y a forcément une intervention divine…
Vous avez dit un jour que votre philosophie était résumée dans un très bel air de Haendel : « Lascia la spina, cogli la rosa » (« Laisse l’épine, cueille la rose »).
Oui ! Je fais ce choix. Car la tristesse affleure souvent. Et de plus en plus avec l’âge. On a des souvenirs qu’on essaie de retenir. De moments heureux, d’êtres disparus… Mais dans les moments de tristesse absolue, nous, les musiciens, pouvons toujours nous en sortir avec la musique. Elle nous embrasse. Elle nous dit qu’on peut, qu’on doit continuer à vivre. C’est un grand baume. Pour tous les êtres humains. Les animaux sont aussi d’une grande aide Ils captent nos émotions comme personne. Ils me fascinent.

Vendredi 17 novembre, un événement historique s’est produit au Vatican. Cecilia Bartoli a chanté dans la Chapelle Sixtine, sous les fresques de Michel-Ange, devenant ainsi la première femme à pouvoir chanter dans ce lieu depuis 546 ans. La mezzo italienne a ainsi rejoint le choeur de la Chapelle, composé de 20 hommes et 30 garçons, pour chanter le Beata Viscera, écrit par le compositeur Pérotin, aux alentours de 1220.
Cecilia Bartoli a déclaré au journal Corriere : « Il s’agit de musique ancienne, avec sa simplicité. Chanter cette musique, dans l’endroit où elle a été conçue, était fascinant ». L’acoustique y est « généreuse, idéale pour ce type de répertoire, la voix y navigue naturellement »
