Venez divin Messie . nous rendre espoir et nous sauver.

Publié le 20 Décembre 2017

 

   Initium. 

   Noël, c'est l'éclosion de  la Rédemption. Noël, c'est le minuit du monde, le solstice de nos ténèbres, mais c'est déjà l'instant où la nuit est vaincue, où elle se penche sur l'autre versant, où elle prévoit qu'elle succombera à la pointe du petit jour.

   Dans la nature, la nuit la plus étendue de l'année ne doute pas qu'elle aura une fin , que Dieu lui donnera une fin, qui est le jour, mais il est vrai aussi que ce jour avec le soir ira la rechercher. Tandis que Noël, tout à coup, au milieu des ténèbres de la foi et de l'abandon des hommes, c'est le soleil de minuit , vera lux, la vraie lumière. C'est ce soleil qui ne connaîtra plus de déclin. Malgré la mort du Fils de l'homme, ou l'extinction pour deux jours qui en font trois de ses facultés humaines, malgré l'apparent abandon de Dieu '(Eli , Eli! ..) malgré les épaisses ténèbres qui couvriront la terre au milieu d'une après-midi de printemps , même si le soleil se voile pour les yeux de chair, obnubulés par une vision d'horreur, celle de l'Amour assassiné, et le trouble des larmes (et palpebrae meae caligaverunt), le soleil de Noël est acquis pour les siècles des siècles, il est le foyer de toute la lumière de l'Eglise, il est la manifestation très humble de tout le mystère caché en Dieu depuis le commencement, l'apparition de la splendeur de la gloire et la figure de la substance de Dieu. Ce soleil de minuit c'est la Rédemption qui parait.

   Ce petit enfant, ce petit Jésus, ce petit commencement du siècle qui vient, gratuit à l'humanité, puisque c'est Dieu son père, et gracieux pour toute âme de bonne essence, - gracieux et gratuit comme une " inchoatio' de la gloire, - cet enfant couché dans une mangeoire d'animaux domestiques, cet enfant il est le  recommencement de la création, la reprise de toute l'oeuvre de Dieu, la sainte réparation du monde " cassé" par le péché, la refonte de la cloche fêlée qui ne sonnait plus pur, le deuxième et le dernier état de la morale où Dieu , ce coup-ci entre lui-même en personne , afin d'être si uni à l'armature du chef-d'oeuvre: la croix , qu'il semble cloué dessus.

   In principio erat Verbum. Dans le principe, en Arché, - dans le commandement de l'être, - était le Verbe. Tout a été fait par lui, et nous avons été faits par lui et nous ne sommes qu'à cause de lui. Et sans lui nous ne serions pas.  Et sans lui il n'y aurait rien ni personne. Et nous lui devons tout, l'être , la vie, l'intelligence, le sentiment, le goût de l'amour et nos cinq sens, et l'univers où nous nous mouvons; les autres, ce qu'ils nous offrent, ce qu'ils nous communiquent de l'ordre passé dans le présent, ce qu'ils nous lèguent, ce qu'ils échangent avec nous.

   Nous lui devons nous et les autres, et plus que cela: après avoir perdu dans le péché le bénéfice de l'immortalité, nous lui devons plus que nous - mêmes et que les autres - et jusqu'aux plus aimables, jusqu'à ceux que nous aimons le plus pour ce qu'ils lui ressemblent davantage , par un certain côté, par une certaine  vertu, par une certaine grâce, tout en nous ressemblant à nous-mêmes, pour ce qu'ils nous révèlent quelque possibilité d'harmonie entre les différentes images du Dieu un, infiniment aimable; -  nous lui devons plus que nous et que les autres, nous lui devons Lui. Car il est venu chez nous, comme on vient chez soi.

   Il est venu dans sa propriété. Il est venu dans sa demeure qu'il avait bâtie de ses mains, dans un monde qu'il avait fait. Car sans lui rien de ce qui a été fait ne serait fait .

Pour le monde, il n'a pas besoin, à proprement parler , d'y venir. Il y était, nous dit saint Jean, in mundo erat. Comme l'artiste dans son oeuvre. Son oeuvre, qui s'est détournée de lui, son oeuvre a été par nous, les hommes, détournée de lui, pour être livrée, cette chose commune de Dieu, à notre usage personnel. Cette propriété est devenue la propriété privée de l'intendant malhonnête qui la gère. Moi, vous. Chacun de nous.

   Car voilà le pire. Cet esprit de salut, on n'en veut pas. L'Héritier est descendu chez soi. Et son "chez soi" ne l'a pas reçu. On a souvenance de l'histoire du Propriétaire de la vigne, qui avait envoyé ses intendants pour demander des comptes à ses vignerons. On se rappelle comment ceux-ci furent reçus: à coups de feu, traduirait-on en langage d'aujourd'hui. Mettons : à coups de pierre, puisque à l'époque on lapidait les prophètes.

   Alors, pour finir, le Maître envoie son Fils, pensant, dit la parabole et cette présomption est terrible , qu'ils n'oseront pas traiter l'Héritier comme ils ont fait des serviteurs. Or ils se sont empressés de le mettre à mort.

   Dès l'instant où le Verbe paraît, il est déclaré par l'évangéliste Jean que les siens ne le reçoivent pas.

   Mais il en est, ajoute-t-il, qui l'on reçu,  et ils deviennent enfants de Dieu.

   On ne nous dit pas où le Maître les prend, mais il est clair qu'il ne les prend pas dans le monde, qu'il ne les prend pas en dehors de Dieu, qu'il ne les prend pas en dehors de Dieu, qu'il ne les prend pas hors de lui-même: ceux qui ne sont pas nés " des sangs " , ni de la chair, ni d'une volonté d'homme, sed ex Deo mais qui sont nés de Dieu.

 

 

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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