le baptême de Notre-Seigneur
Publié le 10 Janvier 2018

Le baptême reçoit du Christ, par le fait que le Christ le reçoit, cette efficacité qu'il pourra exercer pour faire des chrétiens, dès que la Rédemption aura été accomplie à la croix.
Faire des chrétiens! régénérer les âmes, ce qui est l'oeuvre de l'Esprit-Saint, les incorporer au Christ, et donc les faire entrer dans la famille du Père céleste. Aussi voyons-nous intervenir lors de cette institution du baptême chrétien le Père et l'Esprit.
Notre-Seigneur y représente toute la race chrétienne. II y est le premier-né de la multitude de frères. Comme la chrétienté naîtra de l'eau sainte, le voilà qui sanctifie l'eau en la recevant . Il est dans la posture et la disposition de tous ceux qui viendront au baptême et accompliront, comme il dit, toute justice . Il voit les cieux ouverts pour que le baptême nous les ouvre. Il entend la voix du Père qui le proclame pour nous son Fils, son Fils par nature, afin que nous sachions qu'en nous identifiant avec lui comme fait le baptême, nous devenons les fils d'adoption. Et l'Esprit descend sur lui comme il nous est dit , au début de la Genèse, qu'il planaît sur les eaux primordiales: elles reçoivent maintenant leur fécondité surnaturelle. La colombe descendant sur le Christ nous désigne le véritable et l'unique Baptiseur, celui qui baptise dans l'Esprit-Saint; le Baptiste n'en pouvait être que le Précurseur, car il n'y a de baptême que par sa vertu , son efficace.
Tel est le grand mystère qui s'accomplit. Mystère d'opération divine.
Il est normal que quelques assistants en soient témoins. Mais après tout peu importe, puisque nous avons le témoignage des évangélistes. Peu importe ce qui apparaît. L'essentiel, c'est la réalité de cette opération surnaturelle. Le principal témoin, saint Jean-baptiste, ne semble pas en avoir pleine conscience. En tous cas, il n'est pas au fait pendant qu'il en est l'instrument. Il avoue peu après, comme nous le rapporte l'évangéliste saint Jean, qu'il n'a pas reconnu d'abord le Messie; il ne comprend qu'au moment où le baptême est accompli, lorsque la colombe lui apparait. ... Au moment où il voit la colombe, il ne comprend sans doute pas pleinement, puisque bientôt, dans sa prison, il aura des doutes et enverra des disciples à Jésus, lui demandant s'il est bien celui qui devait venir. Comprit-il toute la réalité du baptême chrétien qui succédait au sien, et tout ce qui croissait par sa diminution? ...
Ce qui compte, c'est ce pouvoir formidable que le Christ acquiert aux hommes et leur transmettra comme une institution perpétuelle après sa passion et sa résurrection, ce pouvoir que saint Jean a tant de hâte d'annoncer dès le début de son évangile
:" Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. "
L'avènement à la vie divine qui nous est accordé est l'oeuvre de Dieu. Et il n'est en rien un droit, il est une faveur dont nous sommes indignes. Ainsi le Christ, qui est Dieu, mais qui est parfaitement homme, et qui est baptisé en tant qu'il est l'Homme par excellence , le Fils de l'Homme, se présente-t-il au baptême avec cette humilité, cette obéissance, cette gratitude qui font la disposition de la créature devant la générosité du créateur. Il s'incline , il s'efface, il se cache, parce que c'est à Dieu d'opérer.
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