Vive les rois . Viva el Christo Rey fête du Christ Roi .

Publié le 6 Janvier 2018

 

  

 

 

Dom Guéranger ,  qui a écrit sur le mystère de l'Epiphanie des pages savoureuses auxquelles les âmes chrétiennes trouvent une fraîcheur toujours nouvelle, na pas manqué de relever le bel usage qui s'était introduit jadis en plus d'une cour chrétienne

   En France notamment, ce fut longtemps la coutume que le roi très chrétien vint à l'offrande le jour de l'Epiphanie et présentât l'or, l'encens et la myrrhe comme un tribut à l'Emmanuel. Il faut voir dans cette tradition beaucoup plus qu'un touchant témoignage de la dévotion simple et naïve de nos aïeux.  Elle répond admirablement à une réalité profonde, car elle nous représente très exactement ce qu'était le Christ Jésus, au regard des rois et des peuples du moyen-âge. Tous reconnaissaient alors dans le Christ le Roi des rois, dont l'influence douce et bienfaisante pénétrait jusque dans son fond la société chrétienne.  En ce temps-là, les princes de la terre, à l'exemple des mages se montraient les plus empressés à reconnaître dans la royauté du Sauveur l'origine et le fondement solide de leur propre pouvoir.

  Nous savons le changement qui est survenu dans la suite des temps. Non seulement la réforme protestante  avec Saint Luther a brisé l'unité de la société chrétienne et ravi au Christ-Roi une notable portion de son héritage, mais elle a engendré  ces doctrines perverses et subtiles, qui tendent aujourd'hui à amoindrir l'autorité de Notre-Seigneur jusque dans la partie fidèle de son royaume. 

Le Cardinal Pie remarquait avec beaucoup de finesse que les funestes propagateurs du catholicisme libéral ressemblent singulièrement à certains hérétiques dont parle saint Grégoire dans son homélie sur l'Epiphanie. Ceux-ci , tout en admettant que Jésus est vraiment Dieu et vraiment homme se refusaient absolument à reconnaître l'extension universelle de sa royauté:  Sunt vero nonnuli heretici, qui hunc Deum credunt, sed ubique regnare nequaquam credunt.

Ils se faisaient un devoir d'offrir à Jésus l'encens dû  à sa divinité, mais ne voulaient point y ajouter l'or que réclame sa souveraineté: hi profecto thus offerunt, sed offere etiam aurum nolunt.

Le saint pontife en tirait cette conclusion pratique que le premier de nos devoirs en la fête de l'Epiphanie est de déposer aux pieds du Seigneur qui vient de naître l'hommage qui convient au Roi de l'univers : Nos itaque nato Domino offeramus aurum, ut hunc ubique REGNARE fateamur.

   Et il serait à souhaiter que la fête de l'Epiphanie retrouvât le prestige de l'antique et joyeuse fête des rois.

 

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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