2 Février : fête de la Purification. journée de la vie consacrée . homélie père abbé de Fontgombault

Publié le 2 Février 2018

 

  

 

 

    En ce temps-là Marie se présenta devant la porte du Temple de Jérusalem, portant Jésus dans ses bras. On eût dit d'une vierge à la candeur de son regard, n'eût été sa tendresse pour son enfant. Joseph, son mari, lui frayait un passage dans la foule, tenant à la main un panier où était deux pigeons. C'était l'offrande des pauvres. Pauvres étaient les vêtements du couple, propres sans doute, mais non pas éblouissants de blancheur. Personne ne se détournait pour leur faire place. Cependant, avant qu'ils aient franchi le parvis réservé à Israël, un vieillard se présenta. Avec une insistance très douce, il prit l'enfant des bras de sa Mère étonnée , l'éleva comme pour l'offrir à Dieu, et bénit le Seigneur ;

" Maintenant, ô Maître, tu laisses aller ton serviteur en paix ... Mes yeux ont vu ton salut, ... lumière pour éclairer les nations, et gloire de ton peuple Israël ."

   Il parlait avec une conviction ardente, tournant vers Dieu des yeux baignés de joie, de ce dernier regard qui sonde déjà les splendeurs éternelles.

   Alors Siméon dit à Marie :" Voici que ce petit enfant est placé pour la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël, et pour être un signe de contradiction. "  ...

   Mais pourquoi ne garde-t-il pas pour lui ce funeste pressentiment? Pourquoi adresser déjà à la Vierge Mère encore rayonnante de joie cette parole acérée :" Ton âme sera transpercée d'un glaive " ?

   ... mais puisque Jésus est racheté, nous demandons de nouveau: Pourquoi cette vision du glaive? Sa mère rassurée jouira donc sans inquiétude de sa tendresse pour son enfant, des caresses  de celui qui est aussi Fils de Dieu...    Non, ce jour là Dieu n'accepte pas l'échange.

  Les sacrifices de la Loi s'effacent dans la vision du sacrifice suprême.  Le  Père n'exige pas le sacrifice du Fils dès à présent, mais il faut qu'il soit bien entendu que Jésus est dû à l'immolation.  Il a dit en entrant dans le monde: "  Vous n'avez voulu, ni sacrifice, ni oblation, mais vous m'avez donné un corps; vous n'avez agréé ni holocaustes, ni sacrifice pour le péché. Alors j'ai dit :" Me voici.. je viens, ô Dieu , pour faire votre volonté. " Ces paroles, il les répète en entrant dans le Temple de son Père. Il ne vient point en prince royale, déjà revêtu de la pourpre, pour recevoir une première investiture.  Il vient comme consacré à Dieu, ainsi que toutes les autres hosties lui sont consacrées, lui la véritable Hostie, dont toutes les autres ne sont que la figure.

   Marie est désormais unie au sacrifice de Jésus, parce qu'elle s'est unie à sa consécration. Déjà les Mages s'approchent vers cette lumière, déjà Hérode va inaugurer la persécution. Mais , soit en Egypte, soit à Nazareth, son Jésus sera à elle, et elle plus entièrement à lui par cette seconde acceptation, celle du sacrifice. Et cet abandon à la volonté de Dieu est lui-même une source de joie.

 

père M.J. Lagrange OP +

 

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #homélies

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