le péché originel (2)

Publié le 7 Février 2018

   Au regard du simple fidèle qui se borne à croire comme aux yeux du théologien qui cherche humblement à comprendre, le péché originel se présente en premier lieu comme une faute transmise, comme un péché communiqué des parents aux enfants et hérité par ceux-ci au même titre que la nature, une sorte de péché commun à la nature entière.

   C'est ainsi, qu'il est apparu à saint Paul à qui Dieu a inspiré d'en être le prophète, et à saint Augustin, qui en a été le premier grand théologien. Voilà pourquoi la premier chose à examiner dans un bon traité du péché originel est celle de la transmission, non certes pour mettre en doute un point qui est de foi, mais pour essayer d'y ajuster la pensée.

   Ce qui frappe d'abord l'esprit, c'est que nous sommes "pécheurs en masse " , pour employer le mot de saint Augustin. Néanmoins, comme cette  généralité n'est pas une abstraction mais une chose qui se répète et s'incarne, pour ainsi dire en chaque individu, il faut bien voir concrètement ce que devient ce péché de l'espèce en chacun des membres qui la composent et qui la perpétuent. C'est là-dessus que saint Thomas apporte le plus d'éclaircissements, dépasse même saint Augustin et fixe, peut-on dire la théologie catholique. Cette question de l'essence du péché originel et de son siège dans l'âme dépend, d'ailleurs , de celle de sa transmission: le genre si singulier de la transmission permet de déterminer la vraie nature du mal et de définir quelles sont en nous les régions les plus infectées. L'importance du désordre étant rendue évidente, il est plus aisé d'en marquer le retentissement pratique et de dire exactement quelles conséquences il a dans la vie spirituelle.

   Aucune âme soucieuse de perfection, ne peut se désintéresser de cette théologie du péché originel.

   Tout chrétien doit se souvenir que le premier effet de son baptême a été d'effacer la culpabilité qui pesait sur lui. Mais il doit savoir aussi que, même après ce bienheureux sacrement qui a déposé dans son âme une semence divine et tous les germes de l'homme nouveau, le vieil homme ne laisse pas d'être vivace encore et d'imprimer dans la nature des traces multiples de sa persistante activité.  La nature, sans cela, ne serait pas si opposée à la grâce. Il faut savoir dans quelles conditions le rite sacré de notre incorporation au Christ nous fait mourir à la vétusté du péché et vivre à la nouveauté de la grâce.

 

 

Rédigé par Philippe

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