Grâces de l'Annonciation, descendez dans nos âmes.
Publié le 7 Avril 2018

Marie est plus jointe à Jésus-Christ que tous les baptisés et confirmés: toute sa jeunesse s'épanouit dans son Christ, elle se sent à tout jamais renouvelée en lui, elle reçoit de lui la sensation et le mouvement, c'est-à-dire le don de voir toutes choses à sa lumière et de se mouvoir par son instinct; en même temps elle est pleinement affermie en lui, et l'existence de son petit lui confère à elle-même une maturité qu'elle ne se connaissait pas. Mère nourricière de son enfant, elle prend bien conscience qu'il lui rend déjà plus qu'elle ne lui donne : elle a faim et soif de lui, elle se rassasie de lui, elle s'identifie à lui, plus que ne feront les plus fervents communiants. Et comme il est bien spécifié que ce Fils ne lui est donné que pour être dispensé à tous et reporté à Dieu, elle se sanctifie comme un prêtre, si proche du souverain prêtre que la grâce qu'elle en reçoit transcende toute grâce sacerdotale.
De toute évidence, c'est de cette présence réelle de son Fils et de la grâce qui en émane que va vivre à partir de maintenant la très sainte Vierge.
Aussi longtemps que se prolongera la mission du Verbe incarné, Marie va demeurer sous l'influence de l'Annonciation : là est l'origine de toute sa spiritualité, de toute sa vie dans le Christ. La grâce du Sauveur triomphe en elle, et non plus par anticipation comme à l'âge de l'immaculée Conception, mais par effective et plénière dérivation.
Nous pouvons être assurés de retrouver en Marie tout l'esprit de la sainteté du Christ et toute la plénitude de sa force: mère admirable, elle va suivre son Fils dans toutes les voies où il va s'engager, l'accompagner dans la vérité de ses vertus et s'unir à ses mystères.
" Quelle admirable communion que celle qui se fait de l'esprit, de la vie et des vertus de Jésus dans votre âme , ô ma divine Mère ! Il me semble que vous n'êtes qu'un avec Jésus, tant il est en vous et vous consomme en lui... J'adore, ô Jésus, l'abondance des dons, la fécondité des grâces que vous mettez en elle pour toute votre Eglise." M. Olier correspondances.
" Vivre pour elle c'est le Christ" . Mais à l'encontre de l'Apôtre, elle n'est point tiraillée par deux désirs contraires: pour l'instant , il ne faut pas qu'elle aspire à s'en aller pour être avec le Christ, car demeurer dans la chair est nécessaire à cause de lui comme à cause de nous.
Ces deux grandeurs en effet, grandeur d'être et grandeur de grâce, qui à l'heure de l'Annonciation élèvent Marie si haut, cependant ne l'éloignent pas de notre pauvre humanité mais l'en rapprochent singulièrement. ...
Cette grâce, que la très sainte Vierge a pour ainsi dire captée dans sa source, est " un trop-plein qui demande à s'écouler sur tous " . Marie en a pleinement conscience.
rp Bernard op +