notre Rosaire.

Publié le 29 Septembre 2018

   Lorsque nous serons las, souffrants, ou dans les sécheresses et les désolations inévitables , nous serons fort heureux de retrouver cette manière élémentaire de prier. L'eau de la grâce ne coulera pas toujours de source, et nous serons contraints de tourner la noria du chapelet pour la faire petit à petit effleurer.

   Au moyen-âge les chevaliers venus en croisade dans les pays des infidèles ne se séparaient jamais de leur épée. Ils la portaient à leur côté, ou bien s'ils estimaient qu'ils pouvaient en sécurité, après avoir vaincu leurs ennemis, s'accorder un peu de repos, ils déposaient auprès de leur couche leur épée bénie dont le pommeau était souvent orné de reliques sacrées.

   Sur cette terre nous sommes toujours exposés, et d'ordinaire lorsque nous nous y attendons le moins et que nous péchons par présomption ou défaut de vigilance, aux retours offensifs d'adversaires que nous estimions depuis longtemps définitivement vaincus.

   Contre ces tentatives insidieuses des passions ou des esprits mauvais, une arme nous est offerte qui peut nous tenir lieu à la fois de bouclier et d'épée. Ne nous en séparons jamais absolument. Portons-là à notre côté ou sur nous-mêmes. Que, durant le repos même, notre chapelet demeure toujours à notre portée, placé sur notre table de nuit, sous notre oreiller, autour de notre cou.

   Habituons-nous à le réciter simplement et sans efforts durant les longues insomnies comme aussi dans nos instants inoccupés de loisir, en promenade, en voiture, en chemin de fer, en auto. On ne saurait dire le recueillement, la sérénité d'âme qu'une telle récitation nous vaudra.

   Cette prière éteint les feux de la colère et de la concupiscence, abaisse les exaltations de l'orgueil, apaise les ressentiments de la jalousie et les fermentations de l'esprit de vengeance, nous rassérène dans les inquiétudes et les angoisses, nous confère la patience dans les épreuves morales et les souffrances physiques.

   Dans les plus cruelles maladies, lorsqu'on est réduit à l'impuissance, le seul fait de presser dans ses mains le chapelet qu'on est accoutumé de réciter, fortifie et console, cette simple pression étant encore un acte muet de résignation, de foi, d'amour de Dieu , de Jésus-Christ et de sa sainte Mère.

   Le B. Romée de Livie, disciple immédiat de saint Dominique, fut le premier, à notre connaissance, qui demanda à ses frères de l'ensevelir son rosaire dans les mains.  Ce n'était qu'une corde dont les grains étaient de simples noeuds. Durant sa dernière maladie, le bienheureux , qui avait prêché dans tout le Midi la dévotion au Rosaire, ne cessa de le réciter, et jusqu'au terme de son agonie, il le pressait en ses mains. Nous pourrions citer bien des exemples de morts semblables. Combien de religieux, de religieuses, et aussi de personnes pieuses, meurent aujourd'hui le rosaire ou le chapelet dans les doigts, serrant la croix pour exprimer encore, lorsque leurs lèvres deviennent trop lourdes et inertes, leur fidélité à la religion catholique !

   Pouvons-nous mieux souhaiter que de mourir en cette sorte ? Mais pour nous y préparer, récitons fréquemment notre chapelet , méditons notre Rosaire. Il nous apportera la meilleure part en cette vie, celle de Marie, et cette part ne nous sera pas enlevée dans l'autre,.

   Maria optimam partem elegit, quae non auferetur ab ea.

rp Petitot op +

 

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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