et unam sanctam catholicam
Publié le 6 Mai 2019
L'Eglise est sainte.
Qu'on ne se trompe pas sur le sens de cette affirmation. Que l'Eglise soit sainte, cela ne veut pas dire que nous tous, qui la composons, soyons saints! Cela ne veut pas dire davantage que ses chefs , ceux qui président humainement, à ses destinées, soient des saints. Ceux d'entre eux qui le seraient se trouveraient humiliés plus que tous de voir interpréter ainsi cette propriété de l'Eglise.
D'ailleurs, il ne faut pas que nous l'oublions - si nous étions tentés de l'oublier, nos adversaires seraient là pour nous le redire- à certaines heures tristes, même des chefs religieux et même le chef suprême ont été loin de répondre à ce qu'eût souhaité leur rôle. Cela s'est produit jadis, cela peut se produire encore; bien que, aujourd'hui, certains abus soient devenus tout à fait impossibles. On ne se représente pas, sur le trône pontifical, un Alexandre VI.
N'importe, en ce qui concerne les personnes, on n'est jamais assez modeste. Mais il ne s'agit pas de personnes.
Nous regardons notre Eglise en elle-même , et puisque notre Eglise, grâce à l'Esprit du Christ qui travaille, est une synthèse du divin et de l'humain dans la forme sociale, comment ce composé ne serait-il pas saint et sanctifiant, contenant Dieu en soi, disposant de ses influences sous toutes les formes exigées par cette vie à deux qu'il propose à l'humanité?
La continuité de l'Eglise avec Jésus-Christ et avec Dieu: l'un très saint, l'autre la sainteté même, communique à l'Eglise, en dépit des misères de ses membres un caractère sacré.
L'Eglise est sainteté en Dieu; l'Eglise est sainte parfaitement dans le Christ; elle aspire à devenir sainte en tous ses membres.
" Je crois au progrès des temps chrétiens; je ne m'effraie pas des chutes et des écarts qui l'interrompent. Les froides nuits qui remplacent la chaleur des jours n'empêchent pas l'été de suivre son cours et de mûrir ses fruits. " Ozanam
rp Sertillanges.