abbaye de Solesmes: moine d'un jour.
Publié le 5 Octobre 2019

Une journée, le samedi 5 octobre 2019, pour découvrir la vie monastique : c’est ce que proposent les moines bénédictins de l’abbaye Saint-Pierre, à Solesmes.
L’invitation avait beaucoup plu l’an dernier. Aussi, les moines de Solesmes ont-ils décidé de renouveler l’expérience en cette année 2019.
Le samedi 5 octobre, ils accueilleront les jeunes de 16 à 30 ans qui souhaitent découvrir la vie monastique. À l’abbaye Sainte-Cécile, à Solesmes, les moniales s’associent à cette opération. Elles recevront les jeunes femmes.
« Notre but est de faire connaître notre vie derrière les murs de l’abbaye »
explique le frère Patrice Mahieu, cheville ouvrière de l’organisation de cette journée.
Une journée particulière dont le déroulement et le climat vont permettre aux participants « de prendre du recul et de se poser les vraies questions »
, selon le frère Mahieu. « Dans un monde où les gens vivent à 120 à l’heure, sans savoir pourquoi ils font les choses, prendre du temps pour se poser ne peut que faire du bien. Le silence, la prière, la beauté des lieux… Tout cela incite à mieux réfléchir à sa vie. Ce temps de recul, en dehors de la vie normale, va permettre à tous ceux qui ne savent pas encore quel sens donner à leur vie ni sur quelles valeurs la construire, de réfléchir et ainsi de mieux vivre ensuite la vie normale »
, poursuit-il.
« En contact avec une vraie spiritualité »
Même si les monastères se sont vidés par rapport au siècle dernier, l’objectif recherché n’est pas de « recruter »
.
« Notre volonté est simplement de faire connaître les valeurs monastiques, cela s’adresse à des personnes qui ont des aspirations spirituelles. Pour des personnes qui se seraient engagées sur d’autres voies, cela peut permettre d’entrer en contact avec une vraie spiritualité. »
En participant à ce genre d’opération, les jeunes montrent un intérêt pour la spiritualité, pour la religion. Ils sont en cheminement, en questionnement… « Nous accueillons chacun comme il est et nous ne demandons pas le certificat de baptême ! »
précise le frère Mahieu.
« La vocation, c’est encore autre chose, c’est le résultat d’un long cheminement… »précise le frère Mahieu.
Lui-même est entré dans la congrégation de Solesmes à l’âge de 19 ans, s’aventurant sans regret dans ce qui est à ses yeux « un grand voyage intérieur »
.
« Actuellement, les jeunes sont en quête. Il faut leur ouvrir les portes et répondre à leurs questions, »
reconnaît-il. Pour preuve de cet intérêt : plusieurs participants à la journée monastique de 2018 sont revenus régulièrement à l’abbaye au cours des mois qui ont suivi. Ils reviennent goûter au silence, et chercher réponse à leurs interrogations.
Ce qui fera la richesse de la journée du 5 octobre, selon le frère Mahieu, c’est la diversité des rencontres : « ils vont visiter le monastère, rencontré de jeunes moines, ils choisissent aussi un atelier »
détaille-t-il.
Prière, chant grégorien, réflexion sur le sens de la vocation et de la vie monastique sont aussi au programme. « Et nouveauté cette année : nous avons prévu un temps libre de trois quarts d’heure. Ils pourront rester en silence dans le parc ou rencontrer un moine »
.
Pas question de courir partout… « C’est tout ce qu’ils ne veulent plus justement »
confie le frère Mahieu. « S’ils se retrouvent dans les valeurs monastiques, c’est parce qu’ils veulent vivre des relations humaines authentiques »
, poursuit le frère Mahieu. La vie à l’intérieur du monastère apporte ce regard humain.