avec petit frère : le Christ mystique.

Publié le 21 Février 2020

affiche : petit placide. 

   " Vous avez laissé votre humanité au Christ par les promesses de votre baptême et de votre vie religieuse: alors tout va tout seul, tout est lumineux mais aussi tout est magnifiquement attirant. 

   Il ne faut plus parler de choses qui nous plaisent ou qui nous coûtent. Il ne faut plus parler de choses qui nous paraissent grandes et d'autres qui nous paraissent petites. 

   " La sainte indifférence " même cela on l'a dépassé, ça n'a plus aucun sens. Tout est en nous moyen pour le Christ de vivre par nous, de s'épanouir par nous, de se réaliser par nous et en nous. - c'est toute la doctrine du Christ mystique - de se dilater en nous et par nous. Alors quoi, quelque chose par quoi le Christ est davantage en nous et par conséquent est davantage tout simplement, pourrait-il nous être indifférent? Tout devient " don joyeux " en notre vie. 

   Oui, se dire que par la moindre de nos actions, le Christ, grâce à nous et par nous, et non seulement en nous, " est " davantage - je veux dire existe un peu plus - il s'agit du Christ mystique qui est aussi le Christ réel et personnel, et quelque chose en plus ! Comme l'âme ne sait plus dire non, comme l'âme ne sait plus classer les choses en pénibles ou agréables, en grandes ou petites, puisque toutes les choses dont est faite notre vie, c'est avec cela que le Christ se fabrique en nous, se sculpte en nous.

   Il ne s'agit que de laisser faire en nous et par nous ce que le Christ veut faire. Et souvent le Christ, quand il s'échappait en barque de l'autre côté du lac de Génésareth, pour trouver le silence, en débarquant sur l'autre rive, il avait en face de lui les foules qui l'avaient précédé. Alors il se laisser aux foules et au bruit. 

   Le Christ ne se prend pas, ne se conquiert pas : on le laisse venir, on s' "expose " à lui, on se laisse à lui. Nous ne le prenons pas, il nous prend. Nous n'allons pas à lui, il vient à nous. 

   Ce n'est pas nous qui faisons le vide en nous. C'est lui qui , en nous envahissant et nous remplissant de lui, ne laisse plus en nous aucune place pour autre chose que lui.

   En un éclair de temps, il met en nous, Lui ce à quoi de longues années de nos propres efforts n'avaient pu nous hausser. 

   Alors la méthode très simple, regarder vers lui, toujours regarder vers lui. Savoir que, par chacune de nos pensées, par chacune de nos paroles, par chacune de nos actions, quelle qu'elle soit, non pas le Christ vient en nous mais le Christ sort de nous, s'épanouit en nous où il était déjà comme un germe, comme un élan, comme une poussée pour faire éclater la carapace qu'est en nous le propre nous-même.

   Vous voyez mon enfant, oh non , cette méthode n'est pas une méthode passive... une méthode active au suprême degré.

   Se dire que chaque parole que l'on prononce, c'est le Christ qui la prononce en nous. Alors qu'elle sera digne de lui, qu'elle sera de lui! 

   Se dire que chaque action que l'on entreprend, c'est le Christ qui l'entreprend en nous. Alors, que cette action voudra être digne de lui pour mériter d'être de lui!

  Le Christ et nous, nous ne sommes plus deux à agir en nous. Il est le seul qui pense, qui parle et qui agit en nous.

  Alors, quelle indifférence à ce dont est faite notre vie: hautes pensées ou pensées très simples, paroles sublimes ou paroles de chaque jour, actions héroïques ou actions insignifiantes en apparence: tout cela est du Christ. Alors tout cela met un peu plus le Christ en nous . 

   Il n'y a qu'une seule chose dont soit faite notre vie... ce par quoi le Christ vit en nous, affirme sa vie en nous et en l'affirmant, l'épanouit.

  C'est donc la nuit avec le Bon Dieu. C'est quand il se cache qu'on le trouve le mieux, le plus vraiment. L'écueil de tant de vies spirituelles est que l'on aille à lui pour ce que l'on trouve en lui et non pas pour lui-même: les dons de Dieu nous arrêtent d'aller jusqu'à lui, font écran entre lui et nous. 

   Que c'est dur mais que c'est bon d'aller à lui dans l'austérité des sacrifices consentis à froid... à tâtons dans les ténèbres, (dans une région que l'on n'a pas choisie), de le sentir près de nous alors qu'il se tait, alors qu'il " a coupé le courant " entre lui et nous. C'est alors vraiment qu'il est à nous , lui, rien que lui , et non pas ce qui , nous venant de lui, n'est tout de même pas lui, est indiciblement moins que lui, est une véritable absence de lui. 

   Le Christ n'a pas souffert l'agonie de Gethsémani pour rien: abandonné de Dieu, abandonné des hommes, c'est pas cette route qu'il a trouvé son Vendredi Saint. Mais c'est par son Vendredi Saint qu'il a trouvé Pâques et l'Ascension. 

   Par ce vide des hommes par ce vide de Dieu, à travers lequel lourdement chemine votre âme, ... acceptez les sécheresses de la prière, acceptez vos impuissances de prier, accepter vos froideurs devant Dieu: à tout dites " oui " , en tout sentez la main du Maître qui vous tire de plus en plus vers lui, en vous arrachant à ce qui n'est pas lui .

Sachez que de souffrir terriblement de ne pas l'aimer c'est la manière la plus sûre et la plus totale de l'aimer. 

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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