notre pain quotiden.
Publié le 22 Février 2021
Le Bon Dieu y tenait sans doute que nous ne demandions que le pain du jour.
Nous sommes invités à être pour notre pain aussi exigeants que les gens du monde qui ne mangeraient jamais un croissant de la veille à leur petit déjeuner. Cette demande d'ailleurs ne prend son plein sens que si l'on exprime par le pain quotidien d'abord la grâce de Dieu et cet Esprit-Saint qui ne nous sera pas plus refusé qu'on ne refuse le pain à des enfants qui ont faim.
Mais en demandant cet amour de Dieu, nous devons le demander dans sa qualité de quotidien, nous ne devons demander que la grâce d'aujourd'hui, celle de tout à l'heure. Tout cela se tient d'ailleurs: et le fait que nous sommes des enfants qui demandent, et le fait que Dieu ne donnera à ses enfants que la grâce du moment présent, et le fait qu'il ne vient pas normalement à l'esprit des enfants de demander à manger pour huit jours à l'avance. Cela leur viendrait-il à la pensée que ce serait absurde.
Il n'y a personne qui aille chez le boulanger acheter du pain pour trois semaines. On sait très bien que ce pain deviendrait vite immangeable et l'on fait confiance à la boulangerie qu'elle sera encore ouverte dans trois semaines. Faisons au moins la même confiance à la Providence. Quand nous mangeons, nous savons très bien que ce n'est que pour le jour d'aujourd'hui, et que demain nous recommencerons à avoir faim, et qu'il faudra encore avoir quelque chose à manger, et c'est la santé d'avoir toujours faim. Nous faisons confiance au lendemain qu'il portera sa nourriture à la mesure de notre faim, et les petits enfants, qui ont le plus faim, ne s'en préoccupent même pas. Leurs parents sont là pour avoir ce souci à leur place. De même nous savons très bien que ce que nous avons de la grâce aujourd'hui nous permet tout juste de tenir le coup maintenant. Mais cela suffit. Demain nous aurons une autre grâce à la mesure de notre faim, une force à la dimension de notre tâche.
Avec le Bon Dieu nous aurons toujours table mise. Si nous prions, nous sommes sûrs de ne manquer de rien car nous sommes chez lui. Ce serait une insolence d'être invité par quelqu'un et de lui demander en arrivant chez lui la garantie sur tous les repas que nous devons prendre chez lui.
A la vie, à la mort, nous sommes chez le Bon Dieu, et ce qui le décourage pour ainsi dire à notre égard, c'est que nous nous conduisons bien souvent à son endroit comme des enfants mal élevés.
Et il n'aime pas ça....!
rp Bruckberger. op +