Samedi des cendres. Marie espérance dans la nuit.

Publié le 19 Février 2021

 

   Au pied de la croix, la Sainte Vierge était debout, douloureuse, mais grande et forte, une véritable puissance. Jean était auprès d'elle, il souffrait lui aussi. Parmi ceux que Jésus avait choisis, il était le seul au pied de la croix . Il a pris possession de la Vierge Marie, ii l'a prise comme sienne. Quelle audace, quelle grâce, et aussi , pour l'instant quel poids douloureux !

   Il l'avait entraînée avec lui. Elle restait digne, ferme; elle était conçue immaculée: elle était toute pure et forte. Il n'y avait pas la moindre faiblesse dans sa volonté, et pourtant dans son coeur, quelle souffrance, dans son esprit aussi quelles angoisses!

   Son Fils, le Verbe incarné, son Roi, était mort; on l'avait déposé dans un sépulcre, comme un mort; il l'était, la blessure du coeur l'indiquait bien. Il n'y avait pas d'illusions possibles, même pour l'amour le plus ardent qui veut toujours espérer. Jésus était mort, et maintenant,  elle n'avait même plus son corps, elle était seule. 

   Elle était habituée à la solitude pendant la vie publique de Jésus; mais elle entendait parler de lui , de ses miracles, du succès de sa prédication. Certes, elle vivait au milieu des blasphèmes contre sa divinité, contre sa mission, dans l'atmosphère gênante du clan familial: les siens ne croyaient pas en Jésus, ils avaient du mépris pour lui. Mais lui était vivant, puissant, il donnait son message, et Marie était heureuse. 

   Maintenant , il n'y a plus rien. Apparemment, les siens avaient raison: les grands, les puissances établies avaient condamné Jésus et la condamnation avait été exécutée avec la connivence de Pilate.

   Elle était seule, la seule véritable puissance qui restait, mais seule; et cette puissance, cette fécondité, elle la portait lourdement, douloureusement. 

   La croix est notre espérance. Ô Marie, vous êtes maintenant notre seule espérance vivante, et nous venons près de vous. Jean ne vous donne-t-il pas actuellement avec un respect souverain , toute l'affection filiale et tendre qu'il a pour Jésus? ...

   ... 

   Nous voudrions nous aussi, ô Marie, rester silencieux auprès de vous, pour vous voir, pour vous témoigner, par notre silence, notre affection et notre respect. Nous voudrions entrer dans les profondeurs où se trouve votre âme; nous voudrions revivre avec vous ces heures. Nous les revivrons actuellement, avec l'espérance de la Résurrection.

P. Marie Eugène de l'Enfant Jésus. 

 

 

Rédigé par Philippe

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