temps du Carême: la prière , le sacrifice du Christ.

Publié le 15 Mars 2021

 

 

   

 

   Dès le soir du Jeudi Saint, les sacrements anciens sont épuisés: ils extasient leur symbolisme dans l'ineffable réalité du martyr d'un Homme-Dieu. Et, déjà dans sa vérité sacramentelle, ce martyre est déjà consommé à la Cène, sous les apparences du pain et du vin, entre les mains saintes et vénérables de Jésus. Les fontaines de vie que seront demain les cinq plaies, le corps exsangue et déchiré, le coeur transpercé d'où jaillit l'Eglise, tous ces mystères cruels de notre salut, sont déjà contenus et réels dans ce premier sacrifice eucharistique. 

   Jusqu'à la fin des temps, les prêtres referont les mêmes gestes, rediront les mêmes paroles: l'action liturgique de la messe, parvenue au sommet de la consécration, déchire l'espace et le temps, comme de haut en bas fut déchiré le voile du temple, et elle rejoint sans différence ni intermédiaire la religion de Jésus en croix.

   Que les chrétiens prennent garde!

   Quand nous assistons à la messe et à l'instant de la consécration, nous assistons à la mort bienheureuse de notre Sauveur Jésus-Christ. C'est là une vérité très certaine, bien que très mystérieuse, et qui engage notre foi catholique.

   La messe n'est pas un symbole vide de la croix, ni un autre sacrifice différent et renouvelé de celui de la croix: la messe, c'est la croix elle-même, sacramentellement élevée devant les yeux illuminés de nos coeurs.

   Pauvres âmes , insouciantes ou pécheresses, tout à coup projetées au pied de l'arbre de vie, dans la ramure sanglante duquel retentit l'agonie de Jésus. Les chrétiens qui assistent à la Messe, comme Madeleine, serrent la croix sur leur poitrine, et comme saint Jean, ils contemplent la blessure de ce coeur, et comme Marie, Mère de Jésus, ils compatissent à cette affreuse exécution du plus beau des enfants des hommes. 

   " Chaque fois que vous mangerez ce Pain, et que vous boirez ce Calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. " 

   La messe est cette annonciation : quand le corps et le sang de Jésus se posent séparément sur l'autel, alors notre salut se consomme en plénitude et nous regardons notre bien-aimé Seigneur, en l'état de mort rédemptrice.

   Et pour que tous adorent ce mystère, le prêtre élève l'hostie, puis il élève le calice. O Eglise de Jésus, tu tiens bien ton mémorial et tes souvenirs sont vivants jusqu'à la présence réelle.

Mihi archiva Christus est !

Mes archives à moi, c'est Jésus crucifié. ! 

   Rien n'est si urgent pour un chrétien que de savoir se souvenir que Dieu l'aime, que Dieu l'aime jusqu'à l'extrême,  jusqu'à la mort de la croix:  la messe exerce cette souvenance. "

Je me souviendrai de mémoire, dit saint Thomas, et d'amour en moi va défaillir mon âme. " . 

 

rp Bruckberger op 

 

" Et puis souvenez-vous que l'amour doit aboutir au sacrifice.. " 

 

sainte Elisabeth de la Trinité. 

 

    

Rédigé par Philippe

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