2 Novembre: Requiescant in pace
Publié le 2 Novembre 2023
« Hélas, si Vous l'aviez voulu, Seigneur, elles ne couleraient pas de mes yeux ces larmes brûlantes que je répands aujourd'hui en votre Présence. Si Vous l'aviez voulu, il vivrait et serait encore près de moi, cet être si tendrement aimé dont la mort a brisé mon cœur. Mais j'adore votre Volonté dont les desseins sont impénétrables, et qui est toujours Miséricordieuse jusque dans ses rigueurs apparentes. J'essaye de me soumettre sans murmure. Je courbe la tête, et j'accepte, ô mon Dieu, en l'unissant à la Vôtre, la croix douloureuse dont Vous m'accablez. Je Vous conjure seulement de m'aider à la porter, afin de rendre possible à mon pauvre courage un sacrifice qui me semble au-dessus de mes forces. Ô Seigneur, soutenez mon cœur abattu ! Ranimez-le par les pensées consolantes de la foi, afin que je ne m'attriste pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance ; car je le sais, ô mon Sauveur, Vous avez vaincu la mort.
Celui qui a cru en Vous ne meurt pas à jamais ; et cette mort passagère qui n'est qu'un sommeil, nous fait entrer dans l'éternelle Vie.
Je le sais encore : les liens que Vous avez formés Vous-mêmes, les affections que Vous avez bénies peuvent bien être séparés pour un temps sur cette triste terre, mais ils doivent se retrouver au ciel, là où l'on s'aime mieux encore parce qu'on s'aime en Vous, ô mon Dieu ; là où les familles, dispersées ici-bas par la mort, se réunissent et se reforment pour ne plus se quitter. Recevez donc dans votre Royaume celui que je pleure, ô mon Père, oubliez ses fautes, faites-lui Miséricorde, donnez-lui votre Paix. Et accordez-moi Seigneur, tant qu'il Vous plaira que je vive, de me sanctifier de telle sorte par la souffrance que je sois un jour réuni à ceux que j'ai tant aimés, et à Vous, mon Dieu, que je dois aimer plus que toutes choses.
Ainsi soit-il. »
Lacordaire