miserere mei Deus . homélie dom Jean Pateau père abbé de Fontgombault
Publié le 14 Février 2024
dom Philiip Anderson Clear Creek abbey
Entrer en carême, c’est avoir le ferme propos de recentrer sa vie sur le Christ et d’aspirer à la rencontre avec le Père qui demeure dans le secret du cœur. Fuyons les distractions ; renon- çons à la quête sans fin d’une actualité qui dissipe les énergies spirituelles ; faisons le choix de travailler à l’édification de notre être spirituel, afin d’amasser un trésor dans le ciel.
Amasser un trésor dans le ciel : la perspective n’est pas très exaltante dans un monde où tout se pèse et se compte. Le trésor sur la terre, même si les mites ou les vers risquent de le dévorer, même si les voleurs sont aux aguets, demeure une consolation très tangible. Il assure souvent des amis, le respect. Le riche a déjà reçu sa récompense. La seule perspective de son cœur prisonnier est d’amasser davantage.
Le trésor amassé au ciel est, pourrait-on dire, remis à la discrétion de Dieu, à son secret. L’homme n’a pas la main dessus. Il n’a que l’espérance fondée sur la fidélité de Dieu de le découvrir un jour : « Dieu te le rendra. » Le chemin demeure alors ouvert non pas vers l’accumulation d’un bien matériel, mais vers une rencontre, la rencontre du Christ ressuscité au matin de Pâques, le face à face de l’éternité.
En ce temps du Carême, apprenons à prononcer le «Rabonni, Maître» de Marie-Madeleine émerveillée, ou le « Mon Seigneur et mon Dieu » de l’apôtre incrédule, Thomas. On entre en carême dans la foi.