Publié le 2 Mars 2011
Car, - et voici le mystère propre de l'Eucharistie, - quand sont prononcées les paroles de la consécration, le Christ, qui siège à la droite du Père, devient tout entier présent dans l'ici-bas, - avec son corps, son sang, son âme et sa divinité, - sans nul changement de son être, mais de par le seul changement en lui - combien profond - du pain et du vin.
« Le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâces, le rompit et dit : Ceci est mon corps, pour vous ; faites ceci en mémoire de moi » (I Cor. 11, 23-24). La toute-puissance divine opère ce qu'elle signifie. Ce qui était pain devient le corps du Seigneur Jésus, qui au soir de la Cène s'offrait dans le sacrifice rédempteur commencé, et qui maintenant siège dans la gloire du Père : corps indissolublement uni à la divine personne, corps du Verbe en tant qu'incarné ; si l'on serrait de près la traduction, on aurait : « Ceci est le corps MIEN... Ceci est le sang MIEN... ». C'est folie de disjoindre, flans l'Eucharistie comme dans l'incarnation, présence corporelle et présence personnelle.
Le sens littéral exige que ce que Jésus présente à ses disciples ne soit plus du pain mais seulement son corps. Cependant rien n'est changé quant aux apparences : c'est une vérité d'expérience. Le poids, la couleur, le goût, la résistance au toucher, les propriétés et activités, demeurent les mêmes.
Les sens qui ne perçoivent que les phénomènes continuent de percevoir, sans se tromper, du pain et du vin ; mais à ces apparences correspond une réalité nouvelle et non perceptible, que la foi seule nous fait connaître : la vertu des paroles consécratoires ayant, non pas anéanti, mais converti le pain et le vin en corps et sang de Jésus.
Considérons un instant les choses qui nous entourent.
Elles nous apparaissent structurées. Sous les activités empiriques qui les manifestent au dehors dans l'espace et le temps et par lesquelles elles affectent nos sens, l'intelligence humaine discerne spontanément ce qui est son objet propre, à savoir l'être, la substance, le sujet existant qui les porte. Ces activités empiriques sont par nature inséparables du sujet qu'elle dénoncent ; mais elles en sont distinctes, elles ne se confondent pas avec lui. Seule une intervention de cette toute-puissance par qui toutes choses ont été faites pourrait les en disjoindre. Et ce miracle précisément se produit dans l'Eucharistie.
Que se passe-t-il donc au moment de la consécration ?
Les activités empiriques, les dehors ou les apparences sensibles du pain ne sont pas touchés.
L'être profond du pain, - de ce mélange qu'est le pain. - en est détaché par l'effet de la toute-puissance divine, pour être non pas annihilé, mais « changé », « converti » en le corps du Seigneur qui, selon le mode d'exister qui lui est propre et naturel, réside inchangé dans le ciel ; mais qui, de ce fait, est en outre rendu présent sous les apparences empruntées du pain.
Non pas deux Christs, mais deux modes de présence du Christ unique : l'un « naturel » dans sa gloire du ciel, l'autre « sacramentel » sous le voile des dehors ou activités empiriques du pain. « Ceci » qui ÉTAIT pain, EST maintenant corps du Seigneur. Et ce qui enveloppait le pain, enveloppe maintenant le corps du Seigneur.
Seule l'épaisseur des apparences nous sépare du rayonnement de sa gloire.
Cardinal Journet
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En dehors de cela, toutes les réalités surnaturelles s'effondrent. Il y a comme un fil conducteur , des énergies spirituelles coupés avec les réalités d'En-Haut. Dès qu'on ne croit plus à cela pourquoi s'étonner ! Et seule la vie surnaturelle est importante, seule elle en décide du sort de nos derniers instants, de notre vie d'éternité.
On ne peut plus rien nous transmettre, nous communiquer. que de l'homo,.. un profond mystère. comme un grand vide qui nous entoure. Ignorance certaine de la doctrine dans la grande majorité.
On va dans un tabernacle alors comme on va au frigo, on se sert de l'hostie comme d'un coca, à la va-vite parce qu'on n'a plus le temps pour le Seigneur.(pour du coca, ou sa binouze on prendrait plus le temps de déguster )
Combien de laïcs sans formation aucune qui vont donner les saintes espèces, sans se douter de ce qu'ils font, de qu'ils (elles) ont entre leurs mains pleine de crème Nivea, qui viennent de faire leur ménage, leur vaisselle, tandis que le prêtre se purifie les mains avant de toucher le St Sacrement.
Et combien de scandales et d'abus réitérés, sans compter l'absence totale ou presque de confessions. la pénurie de prêtres excuse tout, donne raison à tout, même si cela heurte, blesse, fait mal.
Et sûr que la communication alors est perturbée, il y a des parasites parce qu'on ne pèse plus les choses de la même façon. On n'est plus connecté pareil, plus le même serveur.
On vise au même idéal peut-être, sans doute, mais d'une façon tellement différente. Tous les chemins mènent à Rome!
Privé de la manne, l'homme devient comme orphelin dans son exil terrestre soupirant après l'éternelle patrie, après ce Jésus, ce Jésus de son catéchisme, que lui ont fait connaître moines, prêtres et parents et qui n'ont pu en rien le tromper. L'homme est toujours seul , parfois toujours trop seul dans sa vie spirituelle, il n'y a que lui et son Dieu. monos, moine solitaire, dans son immense désert où les vautours sont prêts à se jeter sur leur proie. Danger des sectes de toutes sortes, danger du repli sur soi.
Seul, comme livré à lui-même, dans sa folie, dans ses amours et que seule la voix de sa conscience peut encore guider.
Le combat semble tellement souvent démesuré, si illégal, et la longueur du temps qui use, les forces qui nous lâchent, qui s'amenuisent. Comment se contenter de peu quand le ciel est au bout!
Comment chanter le cantique du Seigneur sur une terre étrangère? Si jamais je t'oublie, Jérusalem, que j'oublie ma main droite.
ps. 136
Comment s'étonner et de sa souffrance et de sa solitude. Celui qui n'en souffre pas est bien à plaindre. On peut certes ne pas en souffrir, en se complaisant tout simplement dans la médiocrité tellement plus simple.