aux intentions de tous les moines de Fontgombault.
Nous vous adorons, ô Christ, et nous vous bénissons.
Parce que vous avez racheté le monde par votre sainte Croix.
jésus est condamné à mort.
La Rédemption, et la rédemption par la Croix, est le motif même de l'Incarnation.. Jésus est avant tout Sauveur " qui propter nostram salutem descendit de caelis et incarnatus est". Demandons-Lui l'intelligence du motif de l'Incarnation, motif de miséricorde qui suppose notre misère. D'autre part le péché n'a été permis de toute éternité qu'en vue d'un plus grand bine, et la miséricorde du Sauveur, en nous relevant, est la plus belle manifestation de la toute-puissante bonté de Dieu: " là où la faute a abondé, la grâce a surabondé."
Jésus est chargé de sa croix.
Jésus, en portant cette croix, s'offre intérieurement pour nous; c'est la plénitude du don de soi dans l'achèvement du sacrifice, dans la perfection de l'holocauste qui va être consommé.
Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les mérites de vos saintes plaies. Père, nous vous offrons les plaies de votre Fils pour guérir celles de nos âmes.
Jésus tombe sous le poids de sa Croix.
Cette croix lui est imposée par l'injustice des hommes, mais lui, qui est absolument innocent, voit dans cette injustice des hommes la justice de Dieu. Si nous avons à souffrir quelque injustice, nous qui sommes coupables de bien des fautes cachées que nul ne nous reproche, voyons dans cette injustice des hommes la justice de Dieu qui nous purifie.

Jésus rencontre sa très sainte Mère.
Demandons à la Sainte Vierge l'intelligence du mystère de la Croix, afin de recevoir et de porter notre croix, non dans la révolte et l'irritation, mais avec reconnaissance, puis avec amour, au moins avec ce commencement d'amour, qui ira tous les jours grandissant par la communion quotidienne, qui, en s'exerçant obtient une augmentation de grâces. Après le Sauveur, personne mieux que la Vierge Immaculée ne peut nous obtenir cette intelligence toute surnaturelle du mystère de la Croix et de ses suites pour nous, dans la vie de tous les jours.
Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix.
Que dirions-nous si nous rencontrions Notre-Seigneur portant sa croix et nous demandant:" Veux-tu m'aider?". Or la croix qui nous arrive, c'est Jésus qui nous aime, qui veut reproduire en nous ses propres traits; c'est Jésus que nous aimons.
Véronique essuie la face de Jésus .
La sainte face du Sauveur est celle du Maître des maîtres, du Maître des Apôtres, des Docteurs, des plus grands contemplatifs; malgré les soufflets et les crachats, elle garde sa noblesse et sa grandeur, elle porte un reflet de sa sainte âme, qui contemple dès ici-bas à découvert l'essence divine, la vie éternelle, vers laquelle il nous conduit. Mais il veut retenir cette lumière de gloire sur la cime de son intelligence, et il se livre à toutes les humilitations, à tous les opprobres, quand Véronique vient essuyer son visage tout ensanglanté.
Jésus tombe pour la deuxième fois.
Il est certain que Jésus a souffert avant tout du péché, souverain mal, douleur spirituelle qui se trouve dans les facultés supérieures. Jésus a souffert dle tous les péchés de tous les hommes, de toutes les races et de tous les temps. .. Sa souffrance était proportionnée aussi à son immense amour pour Dieu que le péché offense, et pour nos âmes que le péché ravage et fait mourir. Seigneur, donnez-nous une grande contrition de nos fautes.
Jésus console les filles de Jérusalem.
" Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, nul ne m'arrache la vie, c'est librement que je la donne. Rien ne pouvaitl vous donner une preuve aussi éclatante d'amour que ma Passion. Par ce mystère de la Croix, Dieu vous dit son amour du bien, sa sainte haine du mal, de l'injustice sous toutes ses formes.Pleurez sur vos enfants, sur tous ceux qui ne comprennent pas, qui maudissent et blasphèment le divin mystère de sa sainte Croix.
Jésus tombe pour la troisième fois.
Il voulut boire jusqu'à la lie l'horrible calice qui lui fut présenté à Gethsémani et qui contenait toutes les hontes et toutes les iniquités du monde. Il a pris pour lui ce calice, et nous a donné en échange celui de son précieux sang, coupe de bénédiction remplie jusqu'à déborder de la grâce qui découle de son coeur meurtri . Il ne cherche aucun adoucissement dans la certitude de son prochain triomphe, et il tombe de nouveau la face contre terre, comme au jardin des Oliviers.
Jésus est dépouillé de ses vêtements.
Nous devons nous dépouiller de notre moi, fait d'égoïsme, d'amour-propre sous toutes ses formes, d'orgueil, pour nous revêtir d'humilité et aussi de la divine charité, qui dilatera notre coeur et le rendra en quelque sorte aussi large que le coeur de Dieu, en nous faisant aimer tout ce qu'Il aime.
Jésus est attaché à la coix.
Préparons-nous à la bonne mort, pour qu'en union avec Notre-Seigneur elle soit un sacrifice d'adoration, de réparation, de supplication et d'action de grâces. Prions pour les agonisants et pour les âmes très éprouvées, qui ne trouvent plus d'air respirable, sinon comme par intervalles, du côté de Dieu.
Jésus meurt sur la croix.
Dans cette agonie et cet écrasement, la paix que Jésus conserve est la tranquillité de l'ordre restauré par son amour pour nous. La plénitude de grâce a porté Jésus a vouloir souffrir pour nous jusqu'à cette extrémité; cette plénitude déborde maintenant sur toutes les âmes qui ne se ferment pas à l'amour de Dieu .
Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère.
Que demanderons-nous avec Marie, maintenant que les souffrances de la Croix sont passées et que leur prix immense apparait de plus en plus? N'ayons pas la présomption de demander des croix, que peut-être nous porterions bien mal; mais demandons par la Vierge des douleurs l'amour des croix, qui nous sont réservées de toute éternité. Donnez-nous, Seigneur d'aimer ces croix, quelles qu'elles soient, fallût-t-il porter dans la plus grande solitude le martyre du coeur, celui de l'âme et celui de l'esprit; donnez-nous de ne pas nous exagérer ces croix à nous-mêmes, de les porter simplement telles qu'elles sont et seront, sans retour sur nous, par amour pour vous, Seigneur, et pour les âmes.
Jésus est mis dans le sépulcre
Le corps du Sauveur repose dans le tombeau; dans trois jours il ressuscitera. Jésus a remporté sur sa croix la plus grande de toutes les victoires, celle sur le péché et sur le démon; il a pu dire à ses disciples:" Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez confiance; j'ai vaincu le monde" (Jean XVI, 33)
Pendant la Passion au plus fort du supplice, il est resté le Pacifique par excellence, qui a ramené sur nous le fleuve des miséricordes divines. La Résurrection ou la victoire sur la mort sera le signe éclatant de celle incomparablement plus grande remportée le Vendredi Saint sur le péché.
"La mort est entrée dans le monde à la suite du péché." Rom. V, 12 elle est son châtiment.
Celui qui est vainqueur du péché doit donc être aussi le vainqueur de la mort; c'est la logique transcendante de ces mystères surnaturels.
Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les mérites de vos saintes plaies. Père, nous vous offrons les plaies de votre Fils pour guérir celles de nos âmes.
Miserere nostri Domine, miserere nostri.
et fidelium animae per misercordiam dei requiescant in pace.