La vocation..comment Dieu s'y prend..
Publié le 12 Novembre 2007

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Tous les moyens sont bons pour le Seigneur. La vocation peut être un attrait sensible, une inclination de coeur vers la vie religieuse, l'amour du chant, des beaux offices; elle prend assez naturellement cette forme chez les jeunes gnes. Mais cet attrait sensible n'est pas un élément indispensable. Quelquefois c'est une impression qui date de l'enfance; nous n'avons jamais vu notre vie dans un autre milieu que le monastère; l'exemple d'un de nos parents nous y a peut-être accoutumés. Ou bien c'est un idéal de perfection qui soudain s'impose à nous.
La vocation peut consister dans une appréciation toute intellectuelle de la supériorité morale de la vie religieuse et dans la disposition d'une volonté résolue qui se dit: Puisque c'est mieux, je le ferai. C'est peut-être la forme la plus pure de la vocation.
Parfois l'homme est guidé par une sorte d'attrait pratique et utilitaire: je n'aurai plus de visites à recevoir, de visites à rendre, de confessions, de prédications, plus de soucis de maison! J'aurai le loisir de la prière, de l'étude, je vivrai en paix! Cette sorte de vocation est celle de l'âge mûr, et qui s'est blessé déjà au contact des choses.
Tantôt il semble que l'âme va vers Dieu, tantôt que c'est Dieu qui va vers l'âme. Ce n'est qu'une façon de dire. Dans l'un comme dans l'autre cas, l'homme a sa part, et Dieu a tout. Mais parfois la vocation nait d'une harmonie, d'un attrait, d'un instinct surnaturel, comme si certaines âmes reposaient sur un plan incliné qui doucement les porte vers Dieu.
Parfois aussi la vocation a un caractère, non pas de contrainte, mais pourtant de victoire. La vie s'était destinée sur un autre plan, avec des pensées de gloire, d'étude ou d'action. Mais le Seigneur n'a point permis que notre vie s'accoutumât à autre chose qu'à lui.
Par la souffrance, le malaise, l'inquiétude morale, doucement, savamment, persévéramment, il a dénoué tous les liens qui nous retenaient au monde, il ne nous a laissés nous fixer nulle part; avec un travail de douce et infinie jalousie, il a dépris notre âme de tout. C'est lui qui est venu vers nous. Il a semé une amertume secrète sur toutes les joies de notre vie; et nous n'avons trouvé que tristesses et meurtrissures à vouloir nous écarter du chemin tracé par lui.
Enfin il est des cas où la vie religieuse, tout en demeurant in abstrato une voie de conseil, devient cependant in concreto une voie d'obligation; c'est lorsque l'expérience nous a forcé de reconnaître que le cloître est pour nous un abri nécessaire et que là seulement notre salut éternel est en sécurité parfaite.
Bref, la vocation ne manque jamais; l'appel de Dieu revêt tant de formes qu'il en existe toujours une et que celui qui entre a toujours de bonnes raisons d'entrer. Il n'est point nécessaire que ce soit avec un enthousiasme ressenti. Ce qui vaut mieux que le transport et l'émotion ressentie, c'est la virilité et vaillante résolution de l'âme qui se dit à elle-même:' Je n'ai point fait le tour du monde, mais je sens bien que ce monde est trop petit pour moi.
Je m'en vais vers Dieu, je m'en vais lui demander s'il veut de ma vie et s'il consent, de sa main divine, dans cette Ecole du service du Seigneur qu'est le monastère à faire mon éducation en vue de l'éternité. Cela suffit, cela vaut mieux que toute chose, car les émotions sont fugitives et s'évanouissent. Une résolution virile demeure et défie la tentation.
En effet, les procédés divers selon lesquels l'appel se manifeste à chacun ne constituent que l'élément matériel de la vocation; ce qui en fait l'élément formel et déterminant, c'est la volonté ferme d'aller vers Dieu et vers la perfection.
La vie religieuse est essentiellement une région de liberté. Il s'agit d'une oeuvre qui est toute de délicatesse et de spontanéité; c'est un don, non une dette. Dieu y invite, Dieu s'y complait, Dieu n'exige pas. Il laisse l'homme aux mains de sa propre générosité.
Le désir de Dieu demeure subordoné, comme à une condition, au vouloir décisif de l'homme:" Si tu veux être parfait.."
Le voulez-vous? C'est somme toute l'élément essentiel et qui souvent importe de façon exclusive. ....
dom Delatte: la vie bénédictine.
La vocation peut consister dans une appréciation toute intellectuelle de la supériorité morale de la vie religieuse et dans la disposition d'une volonté résolue qui se dit: Puisque c'est mieux, je le ferai. C'est peut-être la forme la plus pure de la vocation.
Parfois l'homme est guidé par une sorte d'attrait pratique et utilitaire: je n'aurai plus de visites à recevoir, de visites à rendre, de confessions, de prédications, plus de soucis de maison! J'aurai le loisir de la prière, de l'étude, je vivrai en paix! Cette sorte de vocation est celle de l'âge mûr, et qui s'est blessé déjà au contact des choses.
Tantôt il semble que l'âme va vers Dieu, tantôt que c'est Dieu qui va vers l'âme. Ce n'est qu'une façon de dire. Dans l'un comme dans l'autre cas, l'homme a sa part, et Dieu a tout. Mais parfois la vocation nait d'une harmonie, d'un attrait, d'un instinct surnaturel, comme si certaines âmes reposaient sur un plan incliné qui doucement les porte vers Dieu.
Parfois aussi la vocation a un caractère, non pas de contrainte, mais pourtant de victoire. La vie s'était destinée sur un autre plan, avec des pensées de gloire, d'étude ou d'action. Mais le Seigneur n'a point permis que notre vie s'accoutumât à autre chose qu'à lui.
Par la souffrance, le malaise, l'inquiétude morale, doucement, savamment, persévéramment, il a dénoué tous les liens qui nous retenaient au monde, il ne nous a laissés nous fixer nulle part; avec un travail de douce et infinie jalousie, il a dépris notre âme de tout. C'est lui qui est venu vers nous. Il a semé une amertume secrète sur toutes les joies de notre vie; et nous n'avons trouvé que tristesses et meurtrissures à vouloir nous écarter du chemin tracé par lui.
Enfin il est des cas où la vie religieuse, tout en demeurant in abstrato une voie de conseil, devient cependant in concreto une voie d'obligation; c'est lorsque l'expérience nous a forcé de reconnaître que le cloître est pour nous un abri nécessaire et que là seulement notre salut éternel est en sécurité parfaite.
Bref, la vocation ne manque jamais; l'appel de Dieu revêt tant de formes qu'il en existe toujours une et que celui qui entre a toujours de bonnes raisons d'entrer. Il n'est point nécessaire que ce soit avec un enthousiasme ressenti. Ce qui vaut mieux que le transport et l'émotion ressentie, c'est la virilité et vaillante résolution de l'âme qui se dit à elle-même:' Je n'ai point fait le tour du monde, mais je sens bien que ce monde est trop petit pour moi.
Je m'en vais vers Dieu, je m'en vais lui demander s'il veut de ma vie et s'il consent, de sa main divine, dans cette Ecole du service du Seigneur qu'est le monastère à faire mon éducation en vue de l'éternité. Cela suffit, cela vaut mieux que toute chose, car les émotions sont fugitives et s'évanouissent. Une résolution virile demeure et défie la tentation.
En effet, les procédés divers selon lesquels l'appel se manifeste à chacun ne constituent que l'élément matériel de la vocation; ce qui en fait l'élément formel et déterminant, c'est la volonté ferme d'aller vers Dieu et vers la perfection.
La vie religieuse est essentiellement une région de liberté. Il s'agit d'une oeuvre qui est toute de délicatesse et de spontanéité; c'est un don, non une dette. Dieu y invite, Dieu s'y complait, Dieu n'exige pas. Il laisse l'homme aux mains de sa propre générosité.
Le désir de Dieu demeure subordoné, comme à une condition, au vouloir décisif de l'homme:" Si tu veux être parfait.."
Le voulez-vous? C'est somme toute l'élément essentiel et qui souvent importe de façon exclusive. ....
dom Delatte: la vie bénédictine.