Veni creator spiritus.

Publié le 2 Mai 2008



La vie chrétienne est donc l'habitation personnelle de Dieu avec l'âme qui s'ouvre pour lui donner l'hospitalité. Cela se réalise par la puissance qui fait les enfants de Dieu, dont parle l'évangile de saint Jean (I, 12). Nous avons tout cela si, par la miséricorde divine, nous sommes en état de grâce. Dieu siège dans le fond de nous-mêmes. Quand nous désirons sa présence, c'est là qu'il nous faut chercher l'hôte intérieur, l'ami avec lequel nous pouvons mener, dans une certaine familiarité, une vie intime, béatifiante pour ceux qui comprennent ces choses.

L'âme dans cet état est une sorte de semence de l'éternité. Dans la semence, il y a tout ce qui fera la plante; il suffira qu'elle soit nourrie par l'humidité, par le soleil, pour que tout se déploie; mais cela ne changera pas sa nature. Notre âme avec sa capacité de saisir Dieu, et Dieu, germe fécondant, se trouvant à l'intérieur de l'âme, c'est la semence du ciel, de la béatitude; au fond, le ciel et l'âme du juste, c'est la même chose; tout est préparé en celle-ci, mais ce n'est pas l'époque de la moisson. Ce don est fait dès le baptême: dans le petit enfant baptisé, il y a Dieu substantiellement présent, et par la grâce sanctifiante; il y a la capacité de s'emparer de Dieu.

Quand nous toucherons notre vie éternelle, il n'y aura pas à regarder à l'est ni au couchant; elle jaillira des profondeurs de l'âme sanctifiée par la grâce, elle sera la révélation de ce que nous étions: «Ce que nous serons n'a pas encore apparu», dit saint Paul, mais déjà cela est. Dans le fond de nos âmes, il y a tout ce qui fera notre béatitude. Dieu y est substantiellement présent. Le Père est là, le Fils est là, le Saint-Esprit est là; et là, le Père engendre son Verbe, le Verbe, expression parfaite du Père, reflète le Père; et tous deux s'aiment infiniment, et de cet amour procède le Saint-Esprit. Vie d'intimité du Parfait avec lui-même, dans la connaissance et l'amour, L'âme chrétienne est, par la foi, le témoin de ce spectacle si extraordinaire qui se passe en elle et qui la met dans un état d'adoration.

Dieu est là, mais nous avons cependant encore une route à parcourir. D'un côté, nous sommes au terme puisque nous avons Dieu; mais d'un autre côté, nous ne l'avons pas pour le posséder toujours, et nous ne jouissons pas du spectacle visible de sa perfection et de sa gloire: nous devons gagner notre éternité définitive par les actes de la vie chrétienne. Le petit enfant qui meurt après son baptême est transporté au lieu de la divine vision; pour nous, nous avons à faire fructifier les dons que Dieu nous a faits. Nous avons vu sa mise, il faut maintenant nos efforts. La route qui nous sépare de l'éternité est longue, difficile, semée d'obstacles; et puis, il y a divers degrés, on peut y parvenir plus ou moins vite et plus ou moins parfaitement, obtenir une vue plus ou moins complète de ce spectacle, une possession plus ou moins grande de ce bien infini.

père Gardeil.
méditations pour le temps de la Pentecôte.

le saint Esprit dans la vie chrétienne.




Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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