suite à la demande du cardinal Hoyos, tribune libre.
Publié le 2 Juin 2008
un curé de paroisses:
Concèlèbrer la messe Chrismale est un acte hyper-traditionnel.
On ne se renie pas quand on agit dans l' obéissance de l'Eglise et pour la Charité.
Il faut regarder le NOM comme porteur de la Tradition et de renouveau dans la continuité et non pas en terme de rupture ( Cf Message du Pape à la curie en décembre 2005). Les rites peuvent s'enrichir et pour ma part j'appelle de mes voeux, dans ma prière, la refonte des 2 missels en un seul avec l'ancien offertoire.
Le missel de 1965 utilisés par Fontgombault et Randol me semblerait excellent.
Enfin je constate qu'il y a des saints qui vivent dans la perfection de la Charité et qui pratiquent des les 2 formes du Rite Romain.
Au ciel, il n'y aura plus de Missel puisque nous seront pour toujours avec le Christ que nous verrons de nos yeux, dans le face à face éternel. C'est lui la cause finale!
....autre message,
1.- Depuis plus de quarante ans, l'Eglise catholique vit une crise profonde, en particulier en Europe, spécialement en France, dont elle peine à sortir. De profonds fossés se sont creusés, ou ont été sciemment creusés entre différentes parties du troupeau, et force est de constater que ni le constat de la gravité de la situation, ni le manque cruel de prêtres, ni l'enjeu du salut des âmes ne parviennent à l'emporter sur ces divisions ou à mettre efficacement en œuvre certaines volontés.
En France, la pomme de discorde est double : le concile, et la question liturgique. Surtout la question liturgique. Beaucoup, en effet, qui se déclarent "contre" le concile n'en ont en réalité jamais lu les textes (comme beaucoup, probablement, de ceux qui se déclarent "pour" - encore que la différence, pour eux, est qu'ils se placent ainsi d'emblée en confiance du Magistère, ce qui n'est pas du tout la même chose).
Messe de Paul VI contre messe "de saint Pie V". Cette dialectique a alimenté toutes ces années, émaillées de conflits en tous genres, de haines, d'injustices réciproques. Inutile de revenir là-dessus. Ce qui retient aujourd'hui l'attention, c'est que le pape Benoît XVI, parce qu'il est le Pasteur du troupeau, a voulu le réunir, en essayant d'apaiser ce conflit et de permettre à chacun de trouver sa place. Plus généreux en cela que ne l'avaient été ses prédécesseurs, il a fondé cette intention de deux manières : théologiquement, en articulant les deux formes liturgiques mises en cause l'une à l'autre (ordinaire et extraordinaire), sur un seul rite latin ; juridiquement, en reconnaissant le droit de chaque prêtre à célébrer selon les deux formes liturgiques et en établissant les conditions d'accès, au sein même des paroisses, à la forme extraordinaire.
Pour un observateur objectif, les conditions d'une véritable pacification étaient ainsi mises en œuvre. Des conditions finalement très simples, qui appellent simplement de chacun un peu de bonne volonté et de sens réel de l'Eglise, en rupture avec la poursuite des intérêts et des ambitions personnelles. Leur "liant", a priori, ne devait pas faire défaut, puisqu'il s'agit tout de la charité elle-même, dont l'Eglise n'est pas supposée être avare. De fait, en bien des endroits, des Pasteurs et des fidèles sont entrés dans l'intention du Saint-Père, et l'ont faite leur, pour le bien de tous, en accueillant ceux qui sont bel et bien leurs fils ou leurs frères, et ces derniers jouent eux-mêmes "le jeu" d'une collaboration loyale au bien des âmes.
Mais, malheureusement, de fortes résistances demeurent.
2.- Il y a d'abord celles d'autres fidèles et d'autres Pasteurs qui, ayant le sentiment d'avoir jadis consommé heureusement une rupture avec les catholiques dits "traditionalistes" et une forme liturgique qu'ils paraissent honnir, n'entendent pas céder un pouce de ce qu'ils croient être une conquête irréversible. C'est comme si l'Eglise leur appartenait. Ils y ont fait jadis leur Révolution culturelle et peu leur importe qu'elle ait laissé sur le carreau tant de personnes, et qu'en maints endroits ils n'en caressent le souvenir que sur des ruines. L'essentiel est qu'il soit laissé libre court à leur inventivité et aux niaiseries désacralisées dans lesquelles ils se sont accoutumés de vivre. Il est hors de question pour eux de faire une place aux "intégristes". Rappelez-vous ces applaudissements indignes qui ont retenti dans une église à Saint-Germain-en-Laye à l'annonce par le curé de ce que la forme extraordinaire n'y serait pas célébrée.
Mais il y a un certain nombre de traditionalistes qui ont la nuque tout aussi raide. Bien sûr, Benoît XVI est en tous leurs discours. On se flatte de le rencontrer, on en parle avec des trémolos dans la voix. Ne s'est-il pas rangé à notre cause ? Le saint homme ! C'est ainsi du moins qu'ils l'analysent, le croient et le font croire. En réalité ils se mentent à eux-mêmes, et ils mentent aux autres. Car ils ne prennent du Pape que ce qui les arrange, et rien de plus. L'un d'eux me disait il n'y a pas si longtemps, peu avant d'aller faire des ronds de jambe auprès de son curé pour obtenir que soit célébrée la forme liturgique extraordinaire, en se présentant devant lui comme un fidèle bien soumis, bien sous tous rapports, avec du "Saint-Père" par ci et du "Saint-Père" par là, qu'il n'en avait rien à faire du Concile Vatican II.
Tels autres font mine d'ignorer, à propos de la messe, qu'en contrepoint des mesures juridiques évoquées plus haut, le Pape a explicitement souligné que « évidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l'usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L'exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. ». Le Pape le précise très clairement : « Evidemment ». Comment le dire autrement ? Autrement dit : cela va de soi, parce que la forme ordinaire est bel et bien le droit commun liturgique de l'Eglise latine, et qu'une telle exclusion ne va pas sans une erreur dans la foi.
Qu'importe ! Les mêmes ergotent, biaisent, font mine de n'avoir rien vu, rien lu. Pire, certains prêtres ne craignent pas de gloser pour tenter d'expliquer que cette précision explicite ne les concernerait pas. Pourquoi ? Parce qu'ils se sont vu reconnaître le droit de célébrer selon la seule forme extraordinaire. La belle affaire ! Comme si la précision de Benoît XVI pouvait viser d'autres personnes que celles qui sont dans cette situation et comme s'il appartenait au Père Lambda ou à l'abbé Trucmuche de déterminer arbitrairement les limites à lui apporter !
Pourquoi rappeler cela ? Parce que le Cardinal Castrillon Hoyos, Président de la commission Ecclesia Dei, homme fort conservateur et honoré comme tel par ces milieux, vient de faire une déclaration qui encourt leurs foudres. Le 30 mai dernier, il a déclaré ceci (selon ce qu'on nous rapporte du Forum catholique) :
« Je suis heureux de promouvoir l'application que notre Saint Père a exprimée dans ce Motu Proprio Summorum Pontificum et j'invite mes frères évêques à être généreux dans l'application de ce document important.
Je vous invite aussi, mes chers fils et frères, à lutter pour faire partie intégrante des diocèses dans lesquels vous allez servir.
Frères, montrez un profond respect pour la forme ordinaire du rite romain en concélébrant avec votre évêque à la messe Chrismale du Jeudi Saint, ce signe de communion sacerdotale convient particulièrement ».
Il n'y a là rien, objectivement, qui ne soit la très stricte expression de ce que demande le Pape. Pourtant, vous n'y pensez pas ! Concélébrer selon la forme ordinaire, le nouveau rite ! Ces réactions sont très révélatrices. De fait, quels que soient les discours, « l'exclusion de principe » évoquée par le Pape comme étant incompatible avec « la pleine communion » existe bel et bien. Il serait largement temps que certains ecclésiastiques ou certains fidèles y réfléchissent loyalement et cessent de se jouer la comédie de la communion pleine et exemplaire, et cessent de la jouer aux autres.
Nous n'écrivons pas cela par plaisir. Au contraire. Par tristesse et par révolte. Personne n'oblige un traditionaliste à avoir d'autres convictions que les siennes. Mais un minimum d'honnêteté et de loyauté devrait l'obliger à ne pas les faire passer pour une authentique expression de la pensée catholique, voire pour celles du Pape alors qu'il est tellement évident que ce n'est pas le cas. Il est tout aussi consternant et désespérant de voir des prêtres et des fidèles se construire une vision de l'Eglise exclusive de nombreux fidèles qui n'attendent que de voir reconnaître le droit que leur a accordé le Saint-Père. Pourquoi tant de résistances de part à d'autre à une œuvre commune pourtant si nécessaire, au moment où l'Eglise, en France, manque si cruellement de prêtres et parfois même de repères ? Il n'y a de réponse que dans les raideurs du "vieil homme", la volonté propre des uns et des autres, et dans l'action de l'Ennemi de tout bien. Le mois de juin qui s'ouvre est l'occasion de prier le Sacré-Cœur de répandre plus d'amour dans l'Eglise, plus d'intelligence du cœur.
Jean-Pierre
On ne se renie pas quand on agit dans l' obéissance de l'Eglise et pour la Charité.
Il faut regarder le NOM comme porteur de la Tradition et de renouveau dans la continuité et non pas en terme de rupture ( Cf Message du Pape à la curie en décembre 2005). Les rites peuvent s'enrichir et pour ma part j'appelle de mes voeux, dans ma prière, la refonte des 2 missels en un seul avec l'ancien offertoire.
Le missel de 1965 utilisés par Fontgombault et Randol me semblerait excellent.
Enfin je constate qu'il y a des saints qui vivent dans la perfection de la Charité et qui pratiquent des les 2 formes du Rite Romain.
Au ciel, il n'y aura plus de Missel puisque nous seront pour toujours avec le Christ que nous verrons de nos yeux, dans le face à face éternel. C'est lui la cause finale!
....autre message,
1.- Depuis plus de quarante ans, l'Eglise catholique vit une crise profonde, en particulier en Europe, spécialement en France, dont elle peine à sortir. De profonds fossés se sont creusés, ou ont été sciemment creusés entre différentes parties du troupeau, et force est de constater que ni le constat de la gravité de la situation, ni le manque cruel de prêtres, ni l'enjeu du salut des âmes ne parviennent à l'emporter sur ces divisions ou à mettre efficacement en œuvre certaines volontés.
En France, la pomme de discorde est double : le concile, et la question liturgique. Surtout la question liturgique. Beaucoup, en effet, qui se déclarent "contre" le concile n'en ont en réalité jamais lu les textes (comme beaucoup, probablement, de ceux qui se déclarent "pour" - encore que la différence, pour eux, est qu'ils se placent ainsi d'emblée en confiance du Magistère, ce qui n'est pas du tout la même chose).
Messe de Paul VI contre messe "de saint Pie V". Cette dialectique a alimenté toutes ces années, émaillées de conflits en tous genres, de haines, d'injustices réciproques. Inutile de revenir là-dessus. Ce qui retient aujourd'hui l'attention, c'est que le pape Benoît XVI, parce qu'il est le Pasteur du troupeau, a voulu le réunir, en essayant d'apaiser ce conflit et de permettre à chacun de trouver sa place. Plus généreux en cela que ne l'avaient été ses prédécesseurs, il a fondé cette intention de deux manières : théologiquement, en articulant les deux formes liturgiques mises en cause l'une à l'autre (ordinaire et extraordinaire), sur un seul rite latin ; juridiquement, en reconnaissant le droit de chaque prêtre à célébrer selon les deux formes liturgiques et en établissant les conditions d'accès, au sein même des paroisses, à la forme extraordinaire.
Pour un observateur objectif, les conditions d'une véritable pacification étaient ainsi mises en œuvre. Des conditions finalement très simples, qui appellent simplement de chacun un peu de bonne volonté et de sens réel de l'Eglise, en rupture avec la poursuite des intérêts et des ambitions personnelles. Leur "liant", a priori, ne devait pas faire défaut, puisqu'il s'agit tout de la charité elle-même, dont l'Eglise n'est pas supposée être avare. De fait, en bien des endroits, des Pasteurs et des fidèles sont entrés dans l'intention du Saint-Père, et l'ont faite leur, pour le bien de tous, en accueillant ceux qui sont bel et bien leurs fils ou leurs frères, et ces derniers jouent eux-mêmes "le jeu" d'une collaboration loyale au bien des âmes.
Mais, malheureusement, de fortes résistances demeurent.
2.- Il y a d'abord celles d'autres fidèles et d'autres Pasteurs qui, ayant le sentiment d'avoir jadis consommé heureusement une rupture avec les catholiques dits "traditionalistes" et une forme liturgique qu'ils paraissent honnir, n'entendent pas céder un pouce de ce qu'ils croient être une conquête irréversible. C'est comme si l'Eglise leur appartenait. Ils y ont fait jadis leur Révolution culturelle et peu leur importe qu'elle ait laissé sur le carreau tant de personnes, et qu'en maints endroits ils n'en caressent le souvenir que sur des ruines. L'essentiel est qu'il soit laissé libre court à leur inventivité et aux niaiseries désacralisées dans lesquelles ils se sont accoutumés de vivre. Il est hors de question pour eux de faire une place aux "intégristes". Rappelez-vous ces applaudissements indignes qui ont retenti dans une église à Saint-Germain-en-Laye à l'annonce par le curé de ce que la forme extraordinaire n'y serait pas célébrée.
Mais il y a un certain nombre de traditionalistes qui ont la nuque tout aussi raide. Bien sûr, Benoît XVI est en tous leurs discours. On se flatte de le rencontrer, on en parle avec des trémolos dans la voix. Ne s'est-il pas rangé à notre cause ? Le saint homme ! C'est ainsi du moins qu'ils l'analysent, le croient et le font croire. En réalité ils se mentent à eux-mêmes, et ils mentent aux autres. Car ils ne prennent du Pape que ce qui les arrange, et rien de plus. L'un d'eux me disait il n'y a pas si longtemps, peu avant d'aller faire des ronds de jambe auprès de son curé pour obtenir que soit célébrée la forme liturgique extraordinaire, en se présentant devant lui comme un fidèle bien soumis, bien sous tous rapports, avec du "Saint-Père" par ci et du "Saint-Père" par là, qu'il n'en avait rien à faire du Concile Vatican II.
Tels autres font mine d'ignorer, à propos de la messe, qu'en contrepoint des mesures juridiques évoquées plus haut, le Pape a explicitement souligné que « évidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l'usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L'exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. ». Le Pape le précise très clairement : « Evidemment ». Comment le dire autrement ? Autrement dit : cela va de soi, parce que la forme ordinaire est bel et bien le droit commun liturgique de l'Eglise latine, et qu'une telle exclusion ne va pas sans une erreur dans la foi.
Qu'importe ! Les mêmes ergotent, biaisent, font mine de n'avoir rien vu, rien lu. Pire, certains prêtres ne craignent pas de gloser pour tenter d'expliquer que cette précision explicite ne les concernerait pas. Pourquoi ? Parce qu'ils se sont vu reconnaître le droit de célébrer selon la seule forme extraordinaire. La belle affaire ! Comme si la précision de Benoît XVI pouvait viser d'autres personnes que celles qui sont dans cette situation et comme s'il appartenait au Père Lambda ou à l'abbé Trucmuche de déterminer arbitrairement les limites à lui apporter !
Pourquoi rappeler cela ? Parce que le Cardinal Castrillon Hoyos, Président de la commission Ecclesia Dei, homme fort conservateur et honoré comme tel par ces milieux, vient de faire une déclaration qui encourt leurs foudres. Le 30 mai dernier, il a déclaré ceci (selon ce qu'on nous rapporte du Forum catholique) :
« Je suis heureux de promouvoir l'application que notre Saint Père a exprimée dans ce Motu Proprio Summorum Pontificum et j'invite mes frères évêques à être généreux dans l'application de ce document important.
Je vous invite aussi, mes chers fils et frères, à lutter pour faire partie intégrante des diocèses dans lesquels vous allez servir.
Frères, montrez un profond respect pour la forme ordinaire du rite romain en concélébrant avec votre évêque à la messe Chrismale du Jeudi Saint, ce signe de communion sacerdotale convient particulièrement ».
Il n'y a là rien, objectivement, qui ne soit la très stricte expression de ce que demande le Pape. Pourtant, vous n'y pensez pas ! Concélébrer selon la forme ordinaire, le nouveau rite ! Ces réactions sont très révélatrices. De fait, quels que soient les discours, « l'exclusion de principe » évoquée par le Pape comme étant incompatible avec « la pleine communion » existe bel et bien. Il serait largement temps que certains ecclésiastiques ou certains fidèles y réfléchissent loyalement et cessent de se jouer la comédie de la communion pleine et exemplaire, et cessent de la jouer aux autres.
Nous n'écrivons pas cela par plaisir. Au contraire. Par tristesse et par révolte. Personne n'oblige un traditionaliste à avoir d'autres convictions que les siennes. Mais un minimum d'honnêteté et de loyauté devrait l'obliger à ne pas les faire passer pour une authentique expression de la pensée catholique, voire pour celles du Pape alors qu'il est tellement évident que ce n'est pas le cas. Il est tout aussi consternant et désespérant de voir des prêtres et des fidèles se construire une vision de l'Eglise exclusive de nombreux fidèles qui n'attendent que de voir reconnaître le droit que leur a accordé le Saint-Père. Pourquoi tant de résistances de part à d'autre à une œuvre commune pourtant si nécessaire, au moment où l'Eglise, en France, manque si cruellement de prêtres et parfois même de repères ? Il n'y a de réponse que dans les raideurs du "vieil homme", la volonté propre des uns et des autres, et dans l'action de l'Ennemi de tout bien. Le mois de juin qui s'ouvre est l'occasion de prier le Sacré-Cœur de répandre plus d'amour dans l'Eglise, plus d'intelligence du cœur.
Jean-Pierre