Sancta Maria, ora pro nobis.
Publié le 6 Octobre 2008
"- Si vous venez de la part de Dieu, je vous prie d'approcher; si c'est de la part du démon, disparaissez vite. - L'enfant reprit alors d'un ton vif: - Si vous venez de la part de Dieu, approchez. - Puis, s'étant levée, elle l'asperge avec l'eau bénite, et ce signe fut tellement agréable à la « Dame »,
Qu'elle y répondit par un sourire gracieux, s'avançant vers elle, comme pour lui dire. N'aie point peur, mon amie, c'est moi, et je viens de la part de Dieu. L'enfant répéta son invitation, mais elle évita de prononcer le nom du diable, car cela lui parut trop méchant.
Et lorsque le nom de Dieu tombait de ses lèvres, elle voyait l'Apparition, plus attentive, avide, brillante de mille rayons, s'illuminer encore plus. Parlant ensuite à, ses compagnes : - Quand je lui jette de l'eau bénite, elle lève les yeux au Ciel, souriante et, d'un air plein de grâce,
Vers moi elle se penche... Voyez comme elle nous regarde... elle sourit ... elle tourne la tête... prenez garde à ses pieds Il flotte, le ruban bleu qui est suspendu à sa ceinture Mon Dieu! si vous voyiez comme elle est belle ! .. Maintenant, il me semble qu'elle s'est recueillie... Le chapelet qui pendait à son bras,
Elle le prend... se signe. - A peine Bernadette avait dit ces mots, qu'elle se retourne et revient vers ses amies. Elle se met à genoux, et de coeur récitant le rosaire avec elles, à partir de ce moment elle reste tout émotionnée, pâle, les lèvres décolorées, le regard fixé en l'air et le corps penché en avant."
- S'es de la part de Diéu. à veni vous envite;
S'es de la part dóu Diable, au liuen fugissès vite.
L'enfant reprenguè d'un toun viéu :
- Se venès de la part de Diéu,
Aprouchas.- Pièi, s'estènt levado,
L'asperjo ciné l'aigo-signado,
E tant fuguè loti signe à la « Damo » agradiéu,
Que ié respoundeguè pèr un galant sourrire,
Vers elo S'avançant, coume se voulié dire :
Agues pas pòu, ma migo, es iéu,
E vène de la part de Diéu.
Repetà l'enfant soun envito,
Mai lou noum dou Diable s'evito
De lou dire, qu'acò i'es avis trop catiéu.
E quand leu noum de Diéu toumbavo de si labro,
Vesié l'Aparicioun, pus atentivo, alabro,
Resplendènto de milo rai,
S'alumina de mai en mai;
Parlant pièi à si cambarado
- Quand ié trase d'aigo-signado,
Aubouro au Cèu lis iue, risènto, e d'un gènt biai
Vers iéu se clino. . . Vès, coume nous aregardo !. - .
Sourris... vire la tèsto.. . A si pèd, prenès garde..
Aro floto leu blu riban
Que ié pendoulo pèr davans...
Moun Diéu! se vesias qu'es poulido!
Are, semblo qu'es reculido...
Lou chapelet qu'au bras pourtavo pendoulant,
Lou pren... se signo. - À peno avié di Bernadeto,
Que s'entorno e revèn de-vers sis amigueto.
Se met d'à geinoun e de cor
Recitant leu rousàri en cor,
Parti d'aqui rèsto esbaubido,
Palo, brego descoulourido,
Lou regard fissa'n l'èr, e de clinoun lou cors.