le miracle de la nativité.
Publié le 15 Décembre 2008
C'est Jésus qui devait réconcilier toutes choses, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre (Ep I,20)
Auparavant, il subsistait encore comme une inimité, comme une défiance, entre Dieu et le monde. Les choses matérielles étaient suspectes. Certaines étaient interdites:" Tu ne feras pas d'image taillée". (Ex20,4) Quelques-unes, pourtant avaient été choisies comme particulièrement propre au culte divin. Par exemple, les sacrements. Mais ces sacrements de la loi mosaïque (la circonsision, l'agneau pascal) n'étaient que de purs signes de la grâce, ils n'avaient pour rôle que de désigner à la bienveillance divine les sujets auxquels on les conférait.
Mais voilà que le Verbe s'est fait chair, qu'il a franchi la distance du ciel à la terre, qu'il a détruit l'ancienne défiance, qu'il a merveilleusement réhabilité la matière. Les sacrements qu'il a institués, les sacrements de la loi nouvelle, ne sont plus seulement des signes de la grâce; ils sont en outre comme des lieux de passage de la grâce, comme des canaux de la grâce.
L'eau du baptême ne signifie pas seulement que la pureté et la transparence de la vie divine de la grâce va être donnée à telle âme; elle transmet cette vie de la grâce, elle la communique, elle la véhicule, elle la fait dériver dans le fond de l'âme baptisée.
Voilà donc, pour la première fois dans l'histoire du monde, qu'une pauvreté matérielle - un peu d'eau, dans le cas du baptême - est traversée momentanément par la grâce, qu'elle va servir, pour un instant, à faire descendre la grâce du ciel dans une âme:" En vérité, en vérité, je te le dis, nul s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu". L'Esprit et l'eau, l'Esprit qui ne se meut plus seulemtn au-dessus de l'eau, l'Esprit cette fois qui par l'eau se fraie un chemin dans les âmes, l'Esprit qui veut utiliser l'eau pour faire naître à la vie du Royame: quelle étonnante, quelle prodigieuse transfiguration sacramentelle de la matière!
Et il y a une autre transfiguration, plus divine encore. C'est la transfiguration de Jésus, du Verbe fait chair. Au temps, d'abord de sa sainteté dans sa souffrance; puis, au temps de sa sainteté dans la gloire, après sa résurrection. Si la matière n'avait pas été voulue par Dieu, si cette terre, parmi les milliards d'étoiles, n'avait pas été fondée, si l'homme n'avait pas été créé - il faudra même dire: si l'homme n'avait pas péché, s'il n'avait pas appelé, par la profondeur de sa catastrophe, une si prodigieuse rédemption - il n'y aurait jamais eu l'Incarnation, l'Esprit de Dieu jamais n'aurait couvert la Vierge de son ombre. (Lc 1.32), jamais le Verbe ne se serait fait chair, jamais nous n'aurions su quel poids de spiritualité, quel poids de transparence, quel poids de transfiguration et de gloire, une nature humaine corporelle était capable de soutenir, sans céder, sans s'évanouir, sans se volatiliser."
Auparavant, il subsistait encore comme une inimité, comme une défiance, entre Dieu et le monde. Les choses matérielles étaient suspectes. Certaines étaient interdites:" Tu ne feras pas d'image taillée". (Ex20,4) Quelques-unes, pourtant avaient été choisies comme particulièrement propre au culte divin. Par exemple, les sacrements. Mais ces sacrements de la loi mosaïque (la circonsision, l'agneau pascal) n'étaient que de purs signes de la grâce, ils n'avaient pour rôle que de désigner à la bienveillance divine les sujets auxquels on les conférait.
Mais voilà que le Verbe s'est fait chair, qu'il a franchi la distance du ciel à la terre, qu'il a détruit l'ancienne défiance, qu'il a merveilleusement réhabilité la matière. Les sacrements qu'il a institués, les sacrements de la loi nouvelle, ne sont plus seulement des signes de la grâce; ils sont en outre comme des lieux de passage de la grâce, comme des canaux de la grâce.
L'eau du baptême ne signifie pas seulement que la pureté et la transparence de la vie divine de la grâce va être donnée à telle âme; elle transmet cette vie de la grâce, elle la communique, elle la véhicule, elle la fait dériver dans le fond de l'âme baptisée.
Voilà donc, pour la première fois dans l'histoire du monde, qu'une pauvreté matérielle - un peu d'eau, dans le cas du baptême - est traversée momentanément par la grâce, qu'elle va servir, pour un instant, à faire descendre la grâce du ciel dans une âme:" En vérité, en vérité, je te le dis, nul s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu". L'Esprit et l'eau, l'Esprit qui ne se meut plus seulemtn au-dessus de l'eau, l'Esprit cette fois qui par l'eau se fraie un chemin dans les âmes, l'Esprit qui veut utiliser l'eau pour faire naître à la vie du Royame: quelle étonnante, quelle prodigieuse transfiguration sacramentelle de la matière!
Et il y a une autre transfiguration, plus divine encore. C'est la transfiguration de Jésus, du Verbe fait chair. Au temps, d'abord de sa sainteté dans sa souffrance; puis, au temps de sa sainteté dans la gloire, après sa résurrection. Si la matière n'avait pas été voulue par Dieu, si cette terre, parmi les milliards d'étoiles, n'avait pas été fondée, si l'homme n'avait pas été créé - il faudra même dire: si l'homme n'avait pas péché, s'il n'avait pas appelé, par la profondeur de sa catastrophe, une si prodigieuse rédemption - il n'y aurait jamais eu l'Incarnation, l'Esprit de Dieu jamais n'aurait couvert la Vierge de son ombre. (Lc 1.32), jamais le Verbe ne se serait fait chair, jamais nous n'aurions su quel poids de spiritualité, quel poids de transparence, quel poids de transfiguration et de gloire, une nature humaine corporelle était capable de soutenir, sans céder, sans s'évanouir, sans se volatiliser."
Cardinal Journet