landevennec - st Guénolé.
Publié le 3 Mars 2009

Landévennec vient du breton "lann" (monastère) et de Tévennec ou Towinnoc, nom familier de saint Winwaloé ou Guénolé qui naquit l'an 460-461 au manoir de Lesguen (en Plouguin).
Landévennec est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive d'Argol. La paroisse de Landévennec dépendait autrefois de l'ancien évêché de Cornouaille.
Landévennec doit son origine au monastère que fonde saint Guénolé à la fin du Vème siècle ou au début du VIème siècle sur un ancien domaine gallo-romain. Saint Guénolé est le fils d'un émigré insulaire appelé Fracan ou Fragan (prince de la Bretagne insulaire, émigré en Armorique) et de son épouse Gwenn. Deux monastères se succèdent du VIème au VIIIème siècle. En effet, l'existence d'un premier établissement monastique sur l'île de Tibidy (l'insula Thopopegya), avant l'implantation définitive à Landévennec aux environs de l'année 500 est fort probable. Un ermite, nommé Walloë (puis Win-Walloë) aurait créé un ermitage en ce lieu, d'où le nom de "Landowinoch" donné primitivement à ce lieu. Il se peut que le nom primitif de Guénolé ait été Win-Walloë ou Walloë tout court (voir "Vita Sancti Winwalaoei" de Gurdisten au IXème siècle). Tibiry demeura prieuré de l'abbaye de Landévennec jusqu'à la Révolution. Avec la renaissance carolingienne et l'uniformisation religieuse de l'Empire voulue par Louis le Pieux et Benoît d'Aniane, ce monastère devient au IXème siècle une abbaye bénédictine, d'architecture sobre, fermée autour d'un cloître comprenant des galeries sur deux côtés. En 818, un "diplôme" de l'empereur Louis le Pieux, acte de portée émanant de la chancellerie impériale et adressé à l'abbé du dit monastère, appelé Matmonoc (ou Wormonoc), lui intime l'ordre de s'aligner pour l'observance monastique sur la Règle du "saint Père Benoît". Dans la "Vita" de saint Guénolé, écrite vers 870 par Gurdisten (abbé de Landévennec), est mentionné la translation des reliques du saint, translation effectuée depuis une petite église toute proche jusque dans la grande église. Cette abbaye est détruit par les normands en 913 et ne sera reconstruite que trente ans plus tard, de la seconde moitié du Xème siècle, au milieu du XIème siècle. Entre temps les moines sont allés jusqu'à Montreuil-sur-Mer (nord de la France) et ne sont revenus à Landévennec qu'au milieu du Xème siècle, après les victoires d'Alain Barbe-Torte. L'abbaye est entièrement reconstruite entre la fin du XIème siècle et le milieu du XIIIème siècle. Les bâtiments abbatiaux sont entièrement reconstruits au début du XVème siècle, à la suite des guerres de Succession de Bretagne.
On rencontre les appellations suivantes : monasterium Landeuuinnoch (vers 880), Lanteuuennuc (au XIème siècle), Landeguennec (vers 1330).
Note 1 : Saint Guénolé naquit en Bretagne vers 460, de parents venus du Pays de Galles. Encore enfant, il est offert par ses parents à Budoc, supérieur du monastère de Lavré (ou Lavret), non loin de Bréhat. En 482, saint Guénolé fonde le monastère de Landévennec, après s'être installé sur l'île de Tibidy. Il meurt dans cette abbaye le 3 mars 529 ou 532. Après la destruction de l'abbaye par les Normands en 913, les reliques du saint sont transférées d'abord à l'abbaye de Montreuil à Saint Blandin de Grand en 928. C'est à Landévennec que Wormonoc, moine de l'abbaye achève, en 884, la Vie de Saint Paul Aurélien. En 1383, les Anglais, forcés de lever le siège de Brest, ravagent l'abbaye. Pendant les guerres de la Ligue, l'abbaye souffre tour à tour des Royaux et des Ligueurs.