le saint Esprit.

Publié le 21 Mai 2009




"Le chrétien est un pèlerin, parce que son adhésion à l'Evangile ne se réalise pas une fois pour toutes, mais jour après jour, dans une dynamique de conversion, avec ses hauts et ses bas, toujours projetée en avant. Le voyageur se fatigue parfois et tombe, mais il se relève aussitôt, et continue sa route vers le but de sa vie : la sainteté que veut lui donner quand il franchira le seuil de l'Au-delà !

La sainteté, c'est-à-dire la transformation totale en Jésus, est l'unique et vraie réalisation de l'existence humaine que Dieu nous a donnée pour nous rendre bienheureux, un jour, au Ciel, comme Lui !


Sans le désir profond d'un changement progressif de vie, qui est l'essence de la conversion chrétienne, on n'est pas en mesure de participer aux dons de Pâques, fruit de l'Esprit Saint, qui sont le signe d'un chemin de sainteté : « amour, joie, patience, bienveillance, bonté, fidélité, douceur, domination de soi » (Galates 5, 22). Ce sont là des dons, intimement liés à l'action du Saint-Esprit en nous."


Benoît XVI
Rôle du Saint-Esprit dans la vie chrétienne


Or, Dieu ne reste pas inactif vis-à-vis des efforts que nous devons faire pour parcourir la route qui nous fera rejoindre notre destinée définitive. Et d'abord, c'est lui qui a créé notre âme et qui lui a donné la grâce avec ces vertus infuses qui s'appellent les vertus théologales et les vertus morales, qui lui a donné aussi les dons du Saint-Esprit. Mais, de plus, au dedans de nous, il conserve, entretient, met en mouvement cette vie que nous tenons de lui. Il n'est pas un geste de notre vie spirituelle sans que Dieu soit là.


Et c'est maintenant qu'apparaît le rôle du Saint-Esprit.


Quand il s'agit de créer, tout est commun au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Le Père a voulu que, pour l'œuvre du salut, le Fils s'incarnât et souffrît pour nous. L'un et l'autre ont voulu, le salut accompli, que le Saint-Esprit fût chargé de le continuer par la sanctification de nos âmes,

Le Christ, sans doute, est toujours là; il est la tête de l'Église, il nous vivifie par ses sacrements, nous distribue ses grâces actuelles, nous instruit par l'Église, nous enveloppe de son action. Mais surtout, il nous envoie perpétuellement son Saint-Esprit: «Je vous enverrai le Saint-Esprit, dit-il, il vous enseignera, vous suggérera toutes choses et sera le consolateur de mon départ (Jean, XIV, 16, 26).» C'est au Saint Esprit qu'est dévolu, d'une manière mystérieuse, le soin de notre sanctification. Il est le maître de la route, chargé, par le Père et par le Fils, de nous conduire à la vie éternelle.


Or, le Saint-Esprit a deux façons de nous conduire.


Souffle d'amour du Père et du Fils, il agit sous forme d'inspirations qui prennent une double voie. Quelquefois, simplement, il nous laisse agir par nous-mêmes, faire des actes de foi, d'espérance, de charité, ou des actes de prudence, de justice, de force ou de tempérance; nous mettons nous-mêmes ces actes en branle. Le Saint-Esprit veille sur cette action, nous sommes sous l'impression de cet amour divin; mais nous gardons la maîtrise, la conduite de notre vie. Pour faire un acte d'adoration, par exemple, nous nous y appliquons, nous faisons nous-mêmes un effort; de même, pour un acte de justice ou de charité, nous réfléchissons à la meilleure manière de faire, nous veillons à ne pas blesser la charité par nos paroles, nous agissons fortement pour réprimer notre impression... Le Saint-Esprit n'est pas absent, il est la cause première qui applique à l'action nos énergies surnaturelles; mais nous gardons la direction. Et c'est là le fond de la vie chrétienne: le gouvernement surnaturel, mais personnel, de nous-mêmes par les vertus chrétiennes.


Cela a ses inconvénients: nous possédons les vertus d'une manière si imparfaite ! Nous pouvons tomber si facilement dans des fautes plus ou moins graves, moins graves cependant dans la vie religieuse ! Il y a tant de pièges, de difficultés, de tentations, auxquelles même dans la Vie religieuse nous n'échappons pas ! Le Saint-Esprit, qui a tant fait que de nous donner ces énergies qui sont les vertus, et de nous aider à les mettre en pratique, ne pourrait-il pas venir à notre secours plus efficacement ? S'il prenait la direction lui-même, comme cela nous serait avantageux, comme nous serions assurés contre ces défaillances !


Or, cela existe. Cette seconde intervention de l'Esprit-Saint nous est garantie par ce que nous appelons les sept dons du Saint-Esprit, dons de Sagesse, d'Intelligence, de Conseil, de Force, de Science, de piété et de Crainte de Dieu.


Le Saint-Esprit, par des inspirations correspondantes à ses dons, nous actionne, nous pousse lui-même; et alors, nous sommes dans ses mains comme des instruments, nous n'avons plus la première place dans la direction de notre conduite: remplis de ses secours, nous n'avons qu'à consentir à son œuvre, le travail est plus facile, les difficultés sont éliminées.


Telle est la différence entre les deux manières de travailler à notre salut. On pourrait les comparer, à la marche d'une barque à la rame ou à la voile. A rame, il faut travailler à force de bras et diriger la barque: on garde la tête, Mais à voiles, si le vent souffle, il n'est plus besoin, ou au moins plus aussi nécessaire, de se donner de la peine; on va plus vite et on est moins fatigué.


Agir par les vertus actives de foi, d'espérance et de charité et par les vertus morales infuses de prudence, de justice, de force et de tempérance avec toutes leurs ramifications, demande des efforts.


C'est là le fond de notre vie, car l'Esprit ne souffle pas toujours. Cependant, ce moyen de surcroît, ce souffle nous est garanti par le fait même qu'avec la grâce sanctifiante nous possédons les dons qui nous sont infusés avec le baptême.

 

père Gardeil . op.


Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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