Ardent désir du ciel
Publié le 1 Septembre 2011
3 Septembre:
Saint Grégoire le Grand
de notre ordre.
Mère Jérusalem, sainte cité de Dieu, épouse chérie du Christ, mon coeur t'aime, mon esprit désire ta beauté.
Que tu es belle, que tu es glorieuse, que tu es généreuse! Tu es toute belle, aucune tâche en toi! Exulte et réjouis-toi, gracieuse princesse, car le roi a voulu voir ton visage, et il a aimé ta beauté, lui, le plus beau des fils des hommes.
Mais qu'a donc ton bien-aimé de plus que les autres, ô la plus belle? Il est frais et vermeil, ton bien-aimé, choisi entre mille. (Ct 2,3). Comme un pommier entre les arbres d'un verger, ainsi ton bien-aimé au milieu des jeunes gens. A son ombre tant désirée, avec joie je me suis assis, et ma bouche a trouvé doux son fruit (Ct 2,3). Ton bien-aimé a passé la main dans la porte entrebaillée, et mes entrailles ont frémi en le touchant(Ct 5,4).
Dans mon lit, pendant la nuit, j'ai cherché ton bien-aimé: je l'ai cherché, et je l'ai trouvé. (Ct3,1): je le tiens et je ne le laisserai pas partir avant qu'il m'ait introduit dans ta maison et dans ta chambre, ma mère de gloire. Là tu me donneras à boire en abondance à la douceur de tes seins, tu me rassasieras miraculeusement, et je n'aurai plus ni faim ni soif pour l'éternité.
Quel bonheur pour mon âme, quel bonheur pour les siècles, si je peux voir un jour ta gloire, ta béatitude, ta beauté, tes portes et tes murs, tes places, tes nombreux palais, tes illustres citoyens, et son grand roi, notre Seigneur dans sa gloire.
Oui tes murs sont de pierres précieuses, tes portes en perles fines, tes places en or pur, et l'on y chante sans fin de joyeux alleluias. Tes palais nombreux ont des fondations en pierres de taille, des murs de saphir, recouverts de parements d'or; n'y pénètre rien d'impur, n'y habite rien de souillé.
Tu es magnifique à voir et délicieuse à vivre, mère Jérusalem.
Rien en toi de ce que nous subissons ici-bas, de ce que nous voyons dans notre vie misérable.
Il n'y a en toi ni ténèbres ni nuit, ni aucune notion de temps.
En toi ne brillent ni une lumière de lampe, ni le reflet de la lune, ni l'éclat des étoiles; mais c'est Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière, le soleil de justice, qui t'illumine constamment; C'est l'Agneau sans tâche, son éclatante beauté, qui est la lumière.
Quel serait mon bonheur, un bonheur vraiment éternel, si après la disparition de ce pauvre petit coprs, je pouvais entendre les cantiques de la mélodie céleste, qui sont chantés à la louange du Roi éternel par les citoyens de la patrie d'en-haut, par la foule des esprits bienheureux.
Quel bonheur extraordinaire, si je pouvais moi aussi les chanter et me tenir devant mon roi, mon Dieu, mon guide, et le voir dans sa gloire, comme lui-même nous l'a promis lorsqu'il a dit:" Père je veux que ceux que tu m'as donnés soient avec moi et qu'ils voient la clarté que j'ai tenue de toi avant la création du monde. (Jn17,24)
Saint Augustin.