au 11ème dimanche après la Pentecôte. lectio divina
Publié le 4 Août 2013
"C’est à toi donc maintenant que s’adresse ma parole, à toi, qui que tu sois, qui renonces à tes volontés propres et prends les fortes et nobles armes de l’obéissance, afin de combattre pour le Seigneur Jésus-Christ, notre véritable Roi."
de la sainte Règle.
"Votre immense bonté dépasse les désirs de ceux qui vous prient."
La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance. assure saint Jacques. Jacques 5.16
"Vogglio: je veux", disait Catherine de Sienne. Les saints osent forcer la main de Dieu. Ils ne s'appuient jamais sur leur propre justice, ils crient vers la miséricorde, confiants dans les paroles mêmes du Christ.
Qu'est-ce que veut dire Tout-Puissant" disait Céline à sa soeur,, la petite Thérèse. "Mais c'est de faire tout ce qu'il veut."
"La prière est un acte de la créature raisonnable associée comme une providence seconde à la Providence première de Dieu, se subordonnant à ses desseins éternels pour contribuer par là-même à leur réalisation. Nos prières obtiennent ce que l'éternelle Providence, source de tout l'ordre du monde, a décidé de réaliser par leur moyen."
Saint Thomas d'Aquin.
La sainteté personnelle n'est pas requise: l'appel à la prière est pour tous pour le pécheur comme pour le juste. Dieu désire seulement des coeurs humbles, des coeurs qui attendent.
"Tu t'imagines: me voilà riche, je me suis enrichi et je ne manque de rien; mais tu ne le vois donc pas: c'est toi qui es mallheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu! " Apoc. 3, 17
Si tu es repu, en effet, quel besoin aurais-tu de crier? Si tu appelles c'est déjà l'exaucement.
"Tu ne me chercherais pas, si tu ne m'avais trouvé". Pascal
O mon Dieu cette prière qui me met en quête de vous, que jamais elle ne s'interrompe!
de l'Evangile: de l'obéissance.
"En travaillant ainsi à obéir, tu reviendras vers Dieu. En effet, en refusant d'obéir par manque de courage, tu étais parti loin de lui."
règle de saint Benoît
L'évangile de ce dimanche relate la guérison d'un sourd-bègue. "Nous écoutons la parole de Dieu si nous l'observons, nous dit saint Grégoire.
Mettre les doigts dans l'oreille d'un sourd, c'est ouvrir son âme à l'obéissance par les dons de l'Esprit-Saint.
Commentant plus loin le mot "Ephphata", c'est-à-dire ouvre-toi le grand docteur poursuit:" Jésus dit ensuite:"Ephphatha, c'est-à-dire :" Ouvre-toi!". Les oreilles de l'infirme s'ouvrirent, aussitôt le lien de sa langue se dénoua et il parlait correctement. Il faut ici remarquer que s'il est dit:"Ouvre-toi, c'est parce que les oreilles de l'infirme étaient fermées.
Mais une fois les oreilles de son coeur ouvertes pour obéir, sa langue devait assurément par une suite logique être déliée afin qu'il pût exhorter le prochain à la pratique du bien.
C'est pourquoi le texte ajoute: et il parlait correctement. Celui-là parle correctement qui réalise d'abord dans l'obéissance ce que par la parole il recommande d'observer." Muets et sourds en Adam, nous avons été guéris par le Baptême. Le péché nous a rendus à nouveau sourds-bègues, et Dieu nous a guéris par le sacrement de pénitence.
Il nous prend alors "hors de la foule", à part". Son Esprit parle en nous et nous fait agir. C'est l'abandon à l'Esprit, l'abandon à l'obéissance qui rend possible notre marche vers Dieu.
Les saints n'ont pas eu d'autres maîtres que l'Esprit-Saint et ils ont été fidèles à ce Maître intérieur: " Etre fidèle au Maître intérieur, nous dit le père de Grandmaison, cela signifie: vivre ordinairement assez recueilli pour l'entendre et l'écouter: vivre dans une habitude et une volonté de docilité au bien vu, de sorte qu'on ne résiste pas à la voix du Maître dès qu'elle est reconnu pour sienne. Cette fidélité, qui est la condition de toute vertu solide, de tout apostolat efficace, doit avoir trois caractères, elle doit être humble, simple et ardente."
"O Esprit-Saint, Amour du Père et du Fils, établissez-vous au centre de nos coeurs, et portez toujours, comme des flammes ardentes , nos pensées, nos affections, nos actions en haut, jusque dans le sein du Père, afin que notre vie entière soit un "Gloria Patri et Filio et Spiritu Sancto!
dom Marmion
L'obéissance.
Le seul fait d'etre créature , et créature intelligente, nous porte déjà à l'obéissance. Lorsque Dieu a créé, dit la théologie, il n'a été déterminé ni sollicité par rien; mais il a eu un dessein, il a assigné un but non pas à lui et à son action, mais aux choses elles-mêmes. Il y a une fin morale des choses, un programme éternellement conçu par Dieu et qui se réalise dans le temps sous sa main toute-puissante.
La fin des êtres, c'est le bien; et le bien essentiel de la nature, c'est d"être ce que le Seigneur veut qu'elle soit, de faire ce qu'il veut qu'elle accomplisse, d'aller par ses actes là où il veut la conduire, c'est-à-dire à la manifestation des attributs divins.
Chacune des personnes collabore à sa manière, moyennant l'activité spontanée de son être, à l'exécution d'un vaste programme d'ensemble dont nous ne saisirons qu'au ciel toute l'harmonie: nul ne s'y soustrait pour suivre son caprice; c'est un concert sans fausse note.
Toute créature demeure ontologiquement, vraie et bonne, elle est de Dieu, elle est pour Dieu. Toute la création obéit; elle obéit bien, jusqu'à la souplesse absolue, jusqu'au miracle; Dieu peut toujours attendre d'elle ce qu'au chapitre LXXXI saint Benoît appellera obedientiae bonum. Et c'est un spectacle impressionnant qu'une sujétion si universelle. Mais les êtres matériels font le bien sans savoir; "les cieux qui chantent la gloire de Dieu" ne comprennent pas leur cantique.
L'homme seul est l'ouvrier de Dieu conscient et volontaire.
L'ordre , pour lui, et la joie, c'est d'entrer librement dans ce concert de la création, d'être le collaborateur aimant de Dieu.
Et toute loi qui se présente à nous avec autorité, n'est que l'expression du mode selon lequel nous pouvons aider Dieu à réaliser son programme de bien et de beauté.
dom Delatte