c'était un 11 Février

Publié le 4 Février 2010

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Ste Bernadette, priez pour nous.



C'était le jeudi,11 février i858. Bernadette Soubirous, jeune fille de Lourdes, âgée d'environ quatorze ans, ramassait du bois sec, le lang du Gave, avec une de ses sœurs, âgée de onze ans, et une de leurs compagnes, âgée de treize ans.

Quand elles furent arrivées près de la Grotte dite de Massaviellc, elles avaient à traverser le canal du moulin de M.de La Fitte : le moulin était en réparation et le canal presque à sec. Les deux compagnes de Bernadette, qui étaient nu-pieds, passèrent sans difficulté et arrivèrent à la Grotte. Elle, qui avait ses bas, aurait bien voulu s'épargner la peine de se déchausser ; elle pria donc les deux enfants de vouloir lui jeter quelques grosses pierres dans le lit du canal, afin qu'elle pût les rejoindre sans se mettre dans l'eau ; mais, sur leur refus, Bernadette dat prendre le parti de quitter sa chaussure.

 

Pendant qu'elle ôte le premier bas, son attention est provoquée par un bruit semblable à un coup de vent qui agiterait des arbres voisins. Elle regarde les peupliers qui bordent le Gave, mais ils sont immobiles. Elle ôte le second bas ; un bruit pareil au premier se fait entendre encore : et alors, se tournant du côté opposé, vers la Grotte, elle remarque l'agitation d'un arbuste (un églantier) placé à l'ouverture d'une niche de forme ovale ; et, dans cette niche, elle distingue une forme humaine.... Bernadette croit voir une Dame, vêtue d'une robe blanche que retient une ceinture bleue , avec un voile blanc sur la tête, une rose jaune sur chacun de ses pieds nus, tenant dans ses mains jointes un chapelet aux grains blancs, chaîne couleur d'or du plus grand éclat. Cette apparition lui fait signe d'approcher; l'enfant n'ose : surprise, troublée, ne sachant trop que penser, que faire, elle frotte plusieurs fois ses yeux, et craint d'être victime d'une illusion. L'apparition devient plus sensible , et Bernadette commence à ne plus douter qu'elle ne soit en présence d'un être mystérieux. Elle prend alors instinctivement son chapelet; mais, au moment où, pour en commencer la récitation, elle porte au front le crucifix afin de faire le signe de la croix, sa main retombe comme paralysée : elle essaie de nouveau, mais en vain, jusqu'à ce que l'Apparition, comme pour l'encourager, prend le crucifix du chapelet qu'elle tenait elle-même dans ses mains, et fait le signe de la croix . Bernadette reprend aussitôt courage, et récite son chapelet.

 

Elle termine cette prière, l'Apparition s'évanouit...

 

La jeune fille ôte alors entièrement sa chaussure traverse le petit canal et arrive à la Grotte. Elle y trouve sa sœur et leur jeune compagne, qui s'y amusaient. — Avez-vous rien vu, leur dit-elle? — Non, nous n'avons rien vu. — Mais elles ajoutent aussitôt: —Et toi, est-ce que tu as vu quelque chose?—Bernadette troublée, répond d'une manière évasive, avec quelque embarras, du façon néanmoins à ne pas avouer qu'elle ait rien vu d'extraordinaire.

 

Cependant elle cède , à la fin, aux questions réitérées de ses compagnes, et leur fait quelques aveux. En rentrant chez elle, Bernadette raconte tout à sa mère. Cette femme rie sait que penser d'une révélation semblable. Elle cherche à convaincre sa fille qu'elle est sans doute victime de quelque illusion ; que le trouble et la frayeur lui auront fait croire ce qui n'est pas : elle lui défend enfin très-expressément de retourner à cette Grotte de Massa\ielle.

 

Les deux autres enfants, la sœur et la compagne, sont cependant bien préoccupées de la confidence qui leur a été faite; et, le dimanche, 14 février, elles vont supplier Bernadette de .vouloir reprendre avec elles le chemin de la Grotte. Cette jeune fille éprouvait encore bien plus que les autres le désir d'y retourner ; mais la défense de sa mère était si formelle qu'elle proteste ne pouvoir désobéir. Les enfants ne se déconcertent pas pour un refus ainsi motivé ; elles vont trouver la mère, et la supplient de vouloir retirer la défense qu'elle a faite à sa fille. La mère refuse d'abord, prétextant que, le Gave étant si près de la Grotte , il pourrait bien leur arriver quelque accident ; que l'heure des vêpres n'est pas très-éloignée, qu'elles s'exposeraient donc à ne pas y assister. Mais, après les promesses les plus formelles de précautions, de célérité, et de retour pour assister aux vêpres, la permission est enfin obtenue.

 

On part. Bernadette cependant n'est pas sans quelque appréhension : elle a entendu quelquefois parler d'apparitions de mauvais esprits ; mais qn ajoutait qu'il est souvent possible de les chasser avec de l'eau bénite. Elle prend une petite bouteille chez ses parents, et engage ses compagnes à la suivre à l'église ; elle y prie quelque temps avec elles, fait sa provision d'eau bénite, et les trois enfants se rendent à la Grotte.

 

Dès qu'elles y sont arrivées, Bernadette est favorisée de l'apparition. Quoique visiblement émue , elle ne se déconcerte pas ; elle jette de l'eau bénite sur cet être merveilleux, et lui ordonne, s'il ne vient pas de la part de Dieu lui-même, de disparaître en son nom. Elle lui répète plusieurs fois cet ordre formai, en lui jetant toujours de l'eau bénite ; mais l'Apparition y répond constamment par le sourire le plus gracieux, en inclinant sa tête vers la jeune fille. Bernadette n'a pas oublié ce qui s'était passé le jeudi précédent; elle prend alors son chapelet et le récite. L'Apparition tient aussi son chapelet dans ses mains, en déroule les grains "entre ses doigts, mais sans que Bernadette l'entende articuler une seule parole, ou qu'elle puisse remarquer le plus léger mouvement de ses lèvres. Dès que l'enfant a terminé la récitation du chapelet, l'Apparition s'évanouit. Les compagnes de Bernadette virent fort bien ses mouvements et ses gestes, quand elle jetait de l'eau bénite vers la niche de la Grotte; elles remarquèrent aussi la transformation de son visage pendant qu'elle priait : mais il leur fut impossible d'apercevoir en aucune manière cet objet mystérieux qui absorbait ainsi tous les sentiments de la bienheureuse jeune fille. Tout était terminé pour ce jour.

 

L'apparition à la grotte de Lourdes en 1858

M. l'abbé FOURGADE

 

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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