de la Ste Trinité

Publié le 3 Juin 2012

 

 

 

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O mon Dieu, Trinité que j'adore,

aidez-moi à m'oublier entièrement

pour m'établir en vous, immobile et paisible

comme si déjà mon âme était dans l'éternité !

Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous,

ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte

plus loin dans la profondeur de votre Mystère.

Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,

votre demeure aimée et le lieu de votre repos ;

que je ne vous y laisse jamais seul,

mais que je sois là tout entière,

tout éveillée en ma foi, tout adorante,

toute livrée à votre action créatrice.

 

O mon Christ aimé crucifié par amour,

je voudrais être une épouse pour votre coeur ;

je voudrais vous couvrir de gloire,

je voudrais vous aimer... jusqu'à en mourir !

Mais je sens mon impuissance et

je Vous demande de me revêtir de Vous-même,

d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme ;

de me submerger, de m'envahir, de Vous substituer à moi,

afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre Vie.

Venez en moi comme Adorateur,

comme Réparateur et comme Sauveur.

 

O Verbe éternel, parole de mon Dieu,

je veux passer ma vie à Vous écouter,

je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de Vous ;

puis, à travers toutes les nuits, tous les vides,

toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et

demeurer sous votre grande lumière.

O mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse

plus sortir de votre rayonnement.

 

O Feu consumant, Esprit d'amour,

survenez en moi afin qu'il se fasse en mon âme

comme une incarnation du Verbe ;

que je Lui sois une humanité de surcroît,

en laquelle il renouvelle tout son mystère.

 

Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature,

ne voyez en elle que le Bien-aimé en lequel

Vous avez mis toutes vos complaisances.

 

O mes Trois, mon Tout, ma Béatitude,

Solitude infinie, Immensité où je me perds,

je me livre à Vous comme une proie ;

ensevelissez-vous en moi,

pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant

d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs.

 

Ainsi soit-il

 

 

Bse Elisabeth de la Trinité

 

de nos devoirs à l'égard de la Sainte Trinité vivant en nous

 

 

Quand on possède en soi un trésor aussi précieux que la Trinité Sainte, il faut y penser souvent, "ambulate cum Deo intus". Or cette pensée fait naître trois sentiments principaux:

 

Le premier sentiment qui jaillit comme spontanéement du coeur, c'est celui de l'adoration:" Glorificate et portate Deum in corpore vestro." (ICor. VI,20).

 


Comment, en effet, ne pas glorifier, bénir, remercier cet hôte divin qui transforme notre âme en un véritable sanctuaire? Quand Marie eut reçu en son chaste sein le Verbe incarné, sa vie ne fut plus qu'un acte perpétuel d'adoration et de reconnaissance; tels sont aussi, bien qu'à un degré moindre, les sentiments d'une âme qui prend conscience de l'habitation du Saint-Esprit en elle: elle comprend qu'étant le temple de Dieu, elle doit sans cesse s'offrir comme une hostie de louange à la gloire des trois divines personnes.

 

Au commencement de ses actions, en faisant le signe de la croix in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, elle leur consacre chacune de ses actions; en les terminant, elle reconnaît que tout ce qu'elle a fait de bien doit leur être attribué: Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.


Elle aime à redire les prières liturgiques qui célèbrent leurs louanges: le Gloria in excelsis Deo, qui exprime si bien tous les sentiments de religion à l'égard des divines personnes et surtout du Verbe incarné; le Sanctus, qui proclame la sainteté divine; le Te Deum, qui est l'hymne de reconnaissance.

 

Après avoir adoré Dieu et proclamé son néant, l'âme se laisse aller aux sentiments de l'amour le plus confiant. Tout infini qu'il soit, il s'abaisse vers nous comme le père le plus aimant vers son fils et nous invite à l'aimer, à lui donner notre coeur (Prov XXIII,26°. Cet amour, il a le droit de l'exiger impérieusement; mais il préfère nous le demander doucement, affectueusement, pour qu'il y ait, pour ainsi dire,plus de spontanéité dans notre réponse, plus d'abandon filial dans notre recours à lui.

 

Comment ne pas répondre à tant de prévenances délicates, à des sollicitudes si maternelles par un amour confiant? Ce sera un amour pénitent pour expier nos trop nombreuses infidélités dans le passé et dans le présent, un amour reconnaissant, pour remercier cet insigne bienfaiteur, ce collaborateur dévoué qui travaille notre âme avec tant d'assiduité; mais surtout un amour d'amitié qui nous fera converser doucement avec le plus fidèle et le plus généreux des amis, et épouser tous ses intérêts, procurer sa gloire, faire bénir son nom. Ce ne sera donc pas un simple sentiment affectueux, ce sera un amour généreux, allant jusqu'au sacrifice, à l'oubli de soi, au renoncement à la volonté propre par la soumission aux préceptes et aux conseils divins.

 

Cet amour nous conduira donc à l'imitation de l'adorable Trinité, dans la mesure où elle est compatible avec la faiblesse humaine.

 

Fils adoptifs d'un  Père très saint, temples vivants du Saint-Esprit, nous comprenons mieux la nécessité de respecter et notre corps et notre âme. C'était la conclusion que l'Apôtre inculquait à ses disciples:" Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un souille le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint; et ce temple c'est vous." (ICor. III, 16-17).

 

L'expérience prouve qu'il n'est pas, pour les âmes généreuses, de motif plus puissant que celui-là pour les détourner du péché et les exciter à la pratique des vertus; ne faut-il pas en effet purifier et orner sans cesse un temple où Dieu réside le Dieu trois fois saint? Du reste quand Notre-Seigneur veut nous proposer un idéal de perfection, il ne va pas le chercher en dehors de la sainte Trinité:" Soyez parfaits, dit-il, comme votre Père céleste est parfait (Matth. V, 48).

 

De prime abord, cet idéal semble trop élevé; mais quand nous nous rappelons que nous sommes les fils adoptifs du Père, et qu'il vit en nous pour y imprimer son image et collaborer à notre sanctification, nous comprenons que noblesse oblige et que c'est un devoir de nous rapprocher sans cesse des divines perfections.

 

 

Adolphe TANQUEREY

 

La divine Trinité, en effet, vient demeurer en nous le jour du baptême: « Je te baptise – dit le ministre – au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ».

 

Chaque fois que nous traçons sur nous le signe de la croix, nous rappelons le nom de Dieu, dans lequel nous avons été baptisés.

 

Le théologien Romano Guardini observe à propos du signe de la croix: « Nous le faisons avant la prière, afin qu'il ... nous mette spirituellement en ordre; il nous concentre en Dieu, imagination, cœur et volonté; après la prière, afin que demeurent en nous ce que Dieu nous a donné... Il embrasse tout l'être, corps et âme,... et tout est consacré au nom du Dieu Un et Trine » (Lo spirito della liturgia. I santi segni, Brescia 2000, 125-126).

 

On trouve donc dans le signe de la croix et dans le nom du Dieu vivant l'annonce qui engendre la foi et inspire la prière. Et, comme l'Evangile de Jésus promet aux Apôtres que « quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13), ainsi en est-il dans la liturgie dominicale, quand les prêtres dispensent, de semaine en semaine, le pain de la Parole et de l'Eucharistie. Le saint curé d'Ars le rappelait aussi à ses fidèles: « Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie? – disait-il. Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus Christ? Le prêtre, toujours le prêtre » (Lettre d'indiction de l'Année sacerdotale).

 

Chers amis, faisons nôtre la prière de saint Hilaire de Poitiers: « Conserve pure cette foi droite qui est la mienne et donne-moi également, jusqu'à mon dernier soupir, cette voix de ma conscience, afin que je reste toujours fidèle à ce que j'ai professé dans ma régénération lorsque j'ai été baptisé dans le Père, dans le Fils et dans l'Esprit Saint » (De Trinitate, XII, 57, CCL 62/A, 627).

 

En invoquant la bienheureuse Vierge Marie, la première créature pleinement habitée par la Très Sainte Trinité, demandons sa protection pour bien poursuivre notre pèlerinage terrestre.

 

Benoît XVI


 


Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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