dimanche in albis, quasimodo.

Publié le 9 Avril 2010

 

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Terme latin qui se trouve en tète de l'introït de la messe du dimanche d'après Pâques, et par lequel ce jour est désigné dans la liturgie : il a toujours été très solennel dans l'église.

 

Il est proprement la fin de la grande octave de Pâques, qu'on ne regardait autrefois que comme un seul jour, qui représentait l'éternité bienheureuse.

Les Grecs appellent ce dimanche le dimanche nouveau, à cause des néophytes qui, ayant quitté leurs robes blanches, apparaissaient à l'église, pour la première fois, avec des habits ordinaires comme les autres fidèles. Ils lui donnaient aussi le nom d''Anti-Pâques, parce qu'il termine l'octave et la solennité de Pâques.

En Occident, ce dimanche a été appelé tantôt l'octave de Pâques, tantôt Pâque clause, et plus souvent dimanche de Quasimodo, des premiers mots de l'introït de la messe du jour. On lui a aussi donné le nom de dimanche in albis depositis, par allusion aux robes blanches que les néophytes avaient déposées la veille.

Quand on l'a nommé simplement dimanche in albis, il y avait inexactitude dans les termes, puisqu'il n'était plus question des robes blanches depuis le samedi. Les anciens sacramentaires l'appellent dimanche de saint Thomas. Cette dernière dénomination donnée au jour octaval de la solennité de Pâques, était surtout usitée parmi les Grecs. Elle tirait son nom et son origine du mystère que l'Eglise célèbre en ce jour.

 

L'Evangile de la messe contient l'histoire d'une apparition de Jésus-Christ, nuit jours après sa résurrection, en faveur de saint Thomas, le seul des apôtres qui ne l'avait point encore vu ressuscité. Les disciples du Sauveur croyaient à sa résurrection. Madeleine, les saintes femmes, Pierre et Jacques, les disciples d'Emmaùs et enfin tous les frères assemblés, avaient vu Jésus ressuscité. Thomas, qui était alors absent, ne voulut point croire ce qui s'était passé, et déclara qu'il ne s'en rapporterait qu'à sa propre expérience; qu'il ne croirait point à la résurrection de son Maître, avant d'avoir vu et touché ses plaies. L'incrédulité de Thomas devait servir à affermir notre foi. «Son infidélité nous est plus avantageuse, dit saint Grégoire, que la simple foi des autres Apôtres: Plus nobis Thomœ infidelitas ad fidem, quam /ides discipulorum profuit ; car, en ne voulant point croire qu'après avoir vu et touché, il ne laissait plus lieu à aucun doute de notre part : Quia dum ille ad fidem palpando reducitur, nostra mens omni dubitatione postposila in fide solidatur. »

Saint Thomas aimait pourtant son divin Maître, et il souhaitait passionnément sa résurrection et sa gloire; Jésus eut pitié de lui, et apparut à tous ses frères assemblés. Il s'approcha de Thomas, et, après lui avoir reproché son incrédulité, il lui permit de mettre le doigt dans les cicatrices de ses mains et de ses pieds, et dans la plaie de son côté. Saint Thomas, confus de son opiniâtreté, se jeta aux pieds de son Maître, et lui dit : « Je le reconnais, vous êtes mon Seigneur et mon Dieu. » Jésus lui répondit avec douceur : « Parce que vous m'avez vu, vous avez cru : heureux ceux qui croient sans avoir vu » : Beati qui non viderunt et crediderunt. « Que cet oracle est consolant pour tous les fidèles! Nous sommes ici particulièrement marqués par le Sauveur, nous, qui ne l'ayant point vu dans sa chair mortelle, le contemplons seulement des yeux de l'esprit, et le conservons invisiblement dans notre cœur, pourvu, toutefois, que nos œuvres s'accordent avec notre foi ; car, faire profession de connaître Dieu et le renoncer par ses œuvres, c'est ne lui être fidèle que de nom : lIle œternum vere crédit, qui exercet operando quod crédit.-» (Saint Grégoire.)

L'Eglise nous fait honorer en ce jour le mystère de l'apparition du Sauveur, par laquelle la foi de ses disciples fut confirmée et celle de Saint Thomas solidement établie, afin de nous engager à nous renouveler dans l'esprit de la foi, de cette foi précieuse qui s'affaiblit de jour en jour parmi nous. Elle souhaiterait de nous voir du nombre de ces heureux chrétiens qui croient avec simplicité sans avoir vu, confessant, comme saint Thomas, la divinité du Sauveur, et le glorifiant sans cesse par leurs œuvres.

La liturgie de ce jour prie pour tous les chrétiens, afin qu'il plaise à Dieu de leur donner et d'augmenter en eux la foi. L'épitre de la messe parle des victoires que doivent remporter sur le démon, le monde et les passions, ceux qui ont été régénérés par leur baptême,-et qui ont la foi en Jésus-Christ.

L'office tout entier est imprégné des sentiments d'allégresse et de confiance dont tous les cœurs doivent être pénétrés au souvenir des miséricordes infinies du Seigneur, qui a daigné nous appeler à la connaissance des vérités évangéliques, et nous faire participants de ses biens et de ses promesses. L'introït de la messe nous en fournit une preuve intéressante.

L'Eglise nous invite, par l'organe de saint Pierre, à chanter les louanges du Seigneur et à lui rendre mille actions de grâces pour les bienfaits dont il nous a comblés. Quasi modo geniti infantes, alléluia.

Elle nous presse de désirer le lait de la sagesse, c'est-à-dire la doctrine sainte de l'Evangile, la pratique des vertus chrétiennes et la divine Eucharistie. Elle nous exhorte en même temps à chanter des cantiques de louanges et de reconnaissance en l'honneur d'un Dieu qui nous a appelés à son admirable lumière et nous a enrichis des trésors de son amour : Rationabile, sine dolo lac concupiscite, alléluia, alléluia, alléluia.

C'est à chacun de nous à considérer, en ce jour, la faveur que le Seigneur lui a faite en l'appelant à la connaissance de l'Evangile.

Que nul ne s'exempte de ce devoir, afin de se pénétrer des sentiments de reconnaissance, et de tenir désormais une conduite chrétienne qui le rende de plus en plus digne des bienfaits du Seigneur. Dieu est immensément libéral envers ceux qui l'aiment.

 

mr l'abbé Glaire.


Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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